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Maisons d'écrivains
23 janvier 2008

Alexandre Dumas - Le château de Monte Cristo

 

Biographie d'Alexandre Dumas.

 

 

Alexandre_Dumas_2"Laissez-les me jeter la pierre. Les tas de pierres, c'est le commencement du piédestal".

 

Alexandre Dumas est né le 24 juillet 1802 à Villers-Côtterets. Il est le fils d'un général républicain mis en disgrâce, qui mourut en 1806 plongeant les siens dans le dénuement.

Dumas ne reçoit qu'une formation superficielle et doit travailler très jeune. Après avoir été clerc chez un avoué, il vient en 1823, chercher fortune à Paris, sûr de conquérir la capitale. L'année suivante naît Alexandre Dumas fils, enfant naturel de Catherine Labay, couturière. Il reconnaîtra son fils en 1831 et en aura la garde.

Secrétaire du Duc d'Orléans, il écrit des vers et des vaudevilles. Représentée au Théâtre-Français en 1829, sa pièce "Henri III et sa cour" lui valut de véritables ovations. Après bien des avanies au Palais Royal, Dumas devient bibliothécaire adjoint du Duc d'Orléans.

En 1830, seul parmi les grands romantiques, il participe activement d'un enthousiaste fantaisiste à la révolution de Juillet. Il enlève la poudrière de Soissons puis demande à La Fayette de l'envoyer en Vendée Il est atteint par le choléra mais en guérit. Mal vu du pouvoir, il part en Suisse "Impressions de voyages" 1833-1837.

Dans les années qui suivent, le public considère son théâtre presque à l'égal de celui de Victor Hugo. Couvert de breloques, menant une vie trépidante et fastueuse au milieu d'innombrables maîtresses, il enchaîne drames et comédies, gagnant et dépensant avec autant d'aisance. Il arrive assez tard au roman, hésitant entre le genre médiéval "Isabel de Bavière" en 1835 et l'évocation du monde antique "Acté" en 1838.

Il part en 1838 en Belgique, puis sur les bords du Rhin avec Gérard de Nerval. Il rencontre Maquet qui sera son principal collaborateur. Ils publient des feuilletons, et à eux deux, ils produisent pendant 10 ans la meilleure partie de l'oeuvre de Dumas. Elle se place dans la lignée de Walter Scott avec moins de descriptions et de prétentions littéraires, un romantisme moins conventionnel, et plus d'allégresse dans l'action. Le premier succès vient avec "Les Trois Mousquetaires" en 1844, suivi bientôt de "Vingt ans après" en 1845 et plus tard du "Vicomte de Bragelonne" en 1850, dans ce fameux style de cape et d'épée saupoudré de mystère, auquel Eugène Sue avait préparé les voies. Les lecteurs en rêvent, ainsi que des autres romans historiques de Dumas-Maquet, qui refont l'histoire de France avec des personnages les plus marquants du XVIème siècle "La Reine Margot" en 1845 "La Dame de Monsereau" en 1846, "Les Quarante Cinq" en 1848, à la fin du XVIIIème avec "Le Chevalier de Maison Rouge" en 1846 "Joseph Balsamo" en 1848 "le Collier de la Reine" en 1850 "Ange Pitou" en 1851. Une mention particulière est due au "Comte de Monte Cristo" en 1846 qui campe dans un cadre moderne, un archangélique et byronien justicier vengeur de roman noir. Le livre vaut à Dumas une fortune dépensée dans la construction d'un château Renaissance dans un parc anglais. Pour l'inauguration, Dumas invite 600 personnes. Il sera comme Honoré de Balzac, fastueux et ruiné toute sa vie. La demande pour ses feuilletons est telle qu'il embauche de multiples collaborateurs. Mais son énergie reste la même. Jamais il ne s'abstrait de son temps.

En 1848 Dumas défend ses positions politico-artistiques dans son journal "Le Mois". En septembre, il se présente à la députation en Seine et Oise et dans l'Yonne, mais il est battu. Au coup d'Etat du 2 Décembre il s'exile comme Victor Hugo et Eugène Sue. Il revient à Paris, mais ses romans n'ont plus la race des oeuvres des années 40.

En 1851, Dumas ruiné, s'exile en Belgique pour fuir le nouveau régime et les huissiers. L'année suivante, un jugement prononce sa faillite. La meilleure oeuvre demeure ses "Mémoires" en 1852 - 1854, un roman historique débordant de vie, bâti autour de son propre personnage. En 1853, il revient en France moyennant un compromis financier avec ses créanciers. Dumas écrit dans son journal "Le Mousquetaire" où il veut faire paraître 50 épisodes des "Mémoires".

Après le procès avec Maquet, en 1857 - 1858 sur leurs oeuvres écrites en collaboration, Dumas part en Russie et dans le Caucase. Il entame une série de voyages, en Italie, où il séjourne pendant 4 ans de 1860 à 1864, puis en Allemagne et en Autriche. Il revient en Bretagne en 1869 et dans le midi, mais Dumas se sent malade et fatigué. L'homme qui signa 500 volumes et se vantait d'être le père réel d'autant d'enfants, meurt chez son fils le 5 décembre 1870 à Puys, près de Dieppe.Il est enterré solennellement à Villers Cotterets.

"Force de la littérature, force de la nature, comme son héros Porthos qu'il aimait tant, il choisit de vivre sa vie. Cette vie foisonnante, luxuriante, parfois criarde, jamais mesquine, tout entière habitée par une généreuse lumière". Discours prononcé à l'occasion du transfert des cendres d'Alexandre Dumas au Panthéon, le 30 novembre 2002.

 

 

 

Le Château de Monte Cristo sa maison.

 

 

 

01Enrichi par le succès des "Trois Mousquetaires", Alexandre Dumas décide, en 1844, de faire construire la maison de ses rêves. Séduit par les paysages du bord de Seine, alors qu'il séjourne à Saint-Germain-en-Laye, Alexandre Dumas acquiert un terrain situé sur les coteaux de Port Marly. En 1844, il achète d'abord deux hectares de champs et de bois sur la colline des Montferrands pour y bâtir sa demeure. Il étend ensuite son domaine en achetant de gré à gré des lopins de terres ou de vignes à des paysans attirés par la prodigalité légendaire de leur illustre voisin.

"Vous allez, ici même, tracer un parc anglais au milieu duquel je veux un château Renaissance, en face d'un pavillon gothique entouré d'eau... Il y a des sources, vous m'en ferez des cascades". Ainsi, Alexandre Dumas donnait-il les directives à son architecte Hippolyte Durand. Entrepreneur, architecte, décorateurs et sculpteurs se mettent à la tâche, essayant de suivre les directives d'un propriétaire dont les projets évoluent selon son imagination. Enfin, le 25 juillet 1847, après deux années de travaux, Alexandre Dumas inaugure le domaine, en présence de 600 invités qui se pressent dans le parc, admirant le château Renaissance et le pavillon gothique, les cascades, les rocailles et jeux d'eau.

Dès ce jour, Monte Cristo connaît de riches heures : de nombreux domestiques, logés sous les combles, s'empressent de servir la foule de parasites installée au château. Ainsi, écrivains misérables, peintres en mal de commandes ou comédiens en quête d'emploi s'installent presque à demeure, afin de vivre aux dépens du propriétaire des lieux. Sous les ordres diligents du signor Rusconi, le majordome, s'affaire le valet de chambre Paul, abyssin de naissance, surnommé  "Eau de Benjoin", pendant que les femmes de chambres dressent les tables, préparent le logis. A l'extérieur se hâte Michel, le jardinier et Alexis, le jeune valet antillais court quérir des victuailles, pour toute la maisonnée. A côté des hommes, les bêtes. Toute une ménagerie familière que Dumas évoque dans "Histoire de mes bêtes", s'ébat dans le parc : des chats, un pointer écossais et sa meute d'amis de tous poils, deux perroquets, un vautour nommé Jugurtha, vivant dans un tonneau, trois singes, des canards, des poules, des paons, une volière, etc...

Comment travailler en paix, lorsque des dizaines d'invités envahissent la demeure, des semaines durant, pour jouir de l'hospitalité et des largesses de leur hôte ? Comment parvenir à noircir, sans relâche, les pages et les pages de romans ou de pièces qui permettront à toute sa maison de mener grand train, s'inquiète Alexandre.

Pour produire, il lui faut s'isoler du joyeux tumulte de ses amis. Aussi, Alexandre fait-il construire sur une pièce d'eau un petit castel néogothique afin d'y aménager son cabinet de travail. Ce petit château, pure expression du style troubadour, tient tant du décor de carton-pâte que du château gothique. Il matérialise l'isolement de l'écrivain, retranché derrière les douves d'opérette et auquel on accède par un gracieux passage, évoquant un pont-levis. Si le domaine veut être une  "réduction du paradis terrestre", le cabinet de travail concentre la quintessence de l'imaginaire dumasien. Ses pierres arborent les titres gravés de 88 ouvrages de Dumas. Sur les bas-reliefs qui animent les façades, tout un univers littéraire s'exprime. Ici, Edmond Dantès découvre son trésor, là, un moine chevauchant un âne de La dame de Montsoreau apparaît au dessus d'une fenêtre, le Duc de Guise de Henri III sur la tourelle.

A l'abri des tumultes joyeux de ses amis connus et inconnus, le géant Dumas déploie toute sa puissance de travail, laissant au invités "la maison depuis la cave jusqu'au grenier, l'écurie avec les quatre chevaux, les remises avec les trois voitures, le jardin avec son poulailler, son palais des singes, sa volière, sa serre, son jeu de tonneaux et ses fleurs".  Au château d'If, l'imaginaire devient réalité palpable. Alexandre y a mis son œuvre et sa fantaisie. Cette dernière l'emporte parfois sur la raison architecturale. Ainsi, Alexandre oublie-t-il de prévoir l'escalier ! D'où l'adjonction d'un colimaçon à l'arrière de l'édifice.

Pendant que l'animation est à son comble dans la demeure, l'écrivain se réfugie au Château d'If pour travailler d'arrache-pied. Ces effarantes prodigalités ne pouvaient se prolonger bien longtemps. Les dettes s'accumulent et dès le 2 janvier 1848, un inventaire des biens est dressé, suivi d'une vente de mobilier le 21 mai de la même année. Dumas cède le domaine le 22 mars 1849 pour la somme dérisoire de 31.000 francs, alors qu'il lui avait coûté plusieurs centaines de milliers de francs.

Toitures éventrées, murs rongés par les infiltrations, sculptures lépreuses... Tel est le triste spectacle qu'offre, dans les années 1960, la demeure d'Alexandre Dumas, vouée à disparaître, puisqu'un vaste projet immobilier s'apprête à remplacer la folie de l'écrivain du siècle dernier.

En 1969, les maires des communes de Marly-le-Roi, Le Port Marly et Le Pecq s'opposent à ce programme, soutenus par une campagne médiatique. L'historien Alain Decaux prend la tête de cette croisade. Avec le retrait du projet immobilier, le pire est évité. Grâce à la Société des Amis d'Alexandre Dumas, et au mécénat de la société Manera, le site est sauvé du délabrement. Après les travaux d'urgence menés au château d'If, cabinet de travail de l'écrivain, c'est au tour de la demeure principale d'être mise hors d'eau. La maçonnerie est consolidée et l'on remplace charpente, couverture et menuiserie.

Pour réanimer l'esprit dumasien, il faut désormais se doter de moyens adéquats. Les trois communes décident donc de constituer le Syndicat intercommunal de Monte-Cristo qui acquiert les neuf hectares de propriété, en 1972.

En 1985, le roi du Maroc Hassan II, grand admirateur d'Alexandre Dumas, finance la réfection de la chambre mauresque, seule pièce ayant conservé une partie de son décor d'origine. Le soutien de ce mécène prestigieux permet également d'aménager rez-de-chaussée et premier étage, ainsi que d'installer le chauffage. Les deux pavillons d'entrée, les façades, le deuxième étage du château et le parc, retrouveront un peu plus tard leur apparence d'antan.

Du temps même de Dumas, Monte Cristo ne fut jamais terminé pour des raisons financières. Invités et propriétaires campaient plus qu'ils n'habitaient ce palais inachevé ; Alexandre Dumas fils déclarait en parlant de son père : "Il voulut avoir une maison à lui... et il ne l'a jamais habitée complètement". C'est pourquoi, le Syndicat intercommunal a pris le parti de ne pas tenter de restaurer, à tout prix, un décor dont on connaît peu de choses, sinon les rares descriptions des invités d'Alexandre Dumas.

La triste litanie des inventaires d'huissiers, publiés lors de la vente du domaine nous renseigne. Ainsi, l'affiche éditée le 21 mai 1848, nous donne quelque idée du foisonnement qui caractérisait la demeure : "des meubles de toute nature, tant modernes qu'antiques, gothiques, Moyen-âge, Renaissance... des meubles de salon et de chambre à coucher en acajou, érable, bois sculpté et doré, marqueterie, piano de neuf octaves et demi... un magnifique lustre en rocaille, des tableaux à l'huile, pastels, aquarelles de Decamps, Delacroix, Boulanger, Jadin, Huet, une voiture dite américaine et du vin de différentes qualités".

Entre grottes naturelles, sources, ruissellement d'eau et pentes, la topographie du terrain situé à flanc de coteau offrait une géographie si particulière, qu'elle était propice à l'expression de l'imagination littéraire. Aussi, l'atmosphère de l'œuvre romanesque y est-elle encore présente, ainsi que l'écrivain l'avait souhaité : "A Monte-Cristo, je donnerai à chaque allée le nom d'un de mes ouvrages. Ce sera un parc littéraire... "

Il faudra attendre plus d'un siècle pour que le rêve végétal d'Alexandre Dumas reprenne forme. La prise en compte du projet original, les vestiges de la mise en scène voulue par Dumas, et la connaissance de l'art des jardins au milieu du XIXème siècle ont permis de retrouver l'esprit d'origine : création folle, pittoresque, caractérisée par le style éclectique et romantique prisé par les contemporains de l'écrivain.

Lors de la restauration du domaine, des travaux intensifs dégagent le parc, après des décennies d'abandon, d'une prison de broussailles. Sous la houlette de l'architecte paysagiste Alain Cousseran, et du cabinet Signes, d'imposants travaux d'assainissement sont entrepris. Le sol est aplani, drainé, repeuplé de plantes et d'arbres. Le théâtre de verdure, projet cher à l'auteur dramatique, s'échappe des plans d'architectes et des projets d'aménagement pour devenir réalité. Ce cirque verdoyant est prêt à accueillir les pièces de Shakespeare ou celles du répertoire dumasien.

Le chant des cascades, qui charmait tant l'écrivain, retentit de nouveau dans les rocailles. Le jardin retrouve son bassin où Dumas contemplait  "les quinze cents goujons, cent ablettes, cent cinquante truites et douze cents écrevisses" achetées, le matin même à Port Marly.

En empruntant le parcours qui mène en bas de la propriété, le visiteur retrouve le bassin du dragon et ses jeux d'eau, où Dumas venait flâner, après avoir visité ses animaux favoris. Sur les pas du maître des lieux, le passant s'aventure à travers les grottes naturelles creusées sur les hauteurs de la propriété, comme si la nature offrait au romancier le décor adapté aux dramatiques aventures de ses héros.

 

 

 

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Site officiel du Château de Monte Cristo.

 

Procurez vous des ouvrages d'Alexandre Dumas 

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

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25 janvier 2008

Ivan Tourguéniev - Les Frênes

 

Biographie de Ivan Tourguéniev.

 

 

 

Tourgueniev"On a beau donner à manger au loup, toujours il regarde du côté de la forêt".

 

Né en 1818, Ivan Sergueïevitch Tourguéniev connaît une éducation stricte au sein d'une riche famille terrienne. A quinze ans il entre en pension à Moscou et commence des études de lettres et de philosophie qu'il continuera à Saint Petersbourg et à Berlin. Il rencontre Pouchkine et commence à écrire de la poésie.

Il tombe éperdument amoureux de Pauline Viardot, la célèbre cantatrice, soeur de la Malibran. En 1847, il décide de s'expatrier pour vivre auprès d'elle, à Berlin.

A la mort de sa mère en 1850, il revient en Russie où on le condamne à l'exil dans ses propres terres, pour avoir écrit à la mort de Gogol, une lettre jugée subversive par la censure de Saint Petersbourg.

En 1852, "Les Récits d'un Chasseur" réquisitoire implacable contre le servage, le rend immédiatement célèbre.

Ce n'est qu'en 1856 qu'il peut repartir en France rejoindre Pauline Viardot qui, hélas, ne lui est plus favorable. Il devient alors mélancolique, voyage, se brouille avec les critiques de son pays et décide, en 1864, de s'installer définitivement à l'étranger, à Baden en Allemagne d'abord, puis à Bougival près de Paris.

Il se lie d'amitié avec George Sand, Gustave Flaubert, Emile Zola et les frères Goncourt, et s'efforce de les faire connaître en Russie. Mais ses relations avec Zola, d'abord étroites, se distendent peu à peu après le succès de "L'Assommoir". Tourguéniev n'apprécie ni  le naturalisme de Zola, ni ses campagnes dans la presse.

Sa gloire est désormais établie. Il a écrit de nombreux romans et nouvelles, qui tous, dépeignent la société russe. Il est élu vice-président au Congrès International de Littérature en 1875, aux côtés de Victor Hugo, et reçu triomphalement lors d'un séjour en Russie.

Vieilli et malade, Tourguéniev meurt à Bougival en 1883.

 

 

Les Frênes sa maison.

 

 

villa02Dans la propriété "Les Frênes" à Bougival, sur les coteaux de la boucle de la Seine, deux maisons sont blotties dans le grand parc.

Une belle maison toute blanche de style palladien où vécut la famille Viardot et plus en hauteur ce qu’improprement on appelle la "Datcha" , en fait le chalet que se fit construire Tourguéniev et où il mourut le 3 septembre 1883 des suites d'un cancer à la moelle épinière.

Le domaine de la Chaussée appartenait depuis le début du XVIIIème siècle à la famille De Mesmes (d’où l’ancien nom de la rue Tourguéniev : la Chaussée De Mesmes). L’Impératrice Joséphine en avait fait l’acquisition le 26 mai 1813, puis c’est la duchesse de Saint Leu, sa fille, qui devint propriétaire de la terre de la chaussée.

C’est ensuite un parfumeur, puis le docteur Pierre Salomon Ségalas, de l’Académie de Médecine qui en deviendra propriétaire et vendra à Ivan Tourguéniev un domaine de 8 hectares 21 ares sis sur la terre de la chaussée et comprenant un jardin anglais, de la grille d’entrée (disparue et que bordait le Seine) jusqu’à une habitation de maître construite à l’italienne (dite Villa Palladienne, appelée aujourd’hui "Villa Viardot") et, dans la partie supérieure, un parc planté de taillis, coupant en 2 parties, l’actuel Parc de la Jonchère.

Un an après l’achat, Ivan Tourguéniev fit construire le chalet qu’Eléna Ardov-Apréléva, invitée à Bougival par Pauline Viardot, décrivit ainsi : ” Le chalet d’Ivan Serguéïévitch, gracieux, élégant comme un jouet, tout de bois gravé, me frappa. Le style suisse et le style russe s’alliaient de façon heureuse dans l’extérieur du refuge estival de l’écrivain, et à l’intérieur tout respirait la simplicité sévère et le confort … “

Tourguéniev appellera la propriété "Les Frênes" et y vivra de 1875 à sa mort, le 3 septembre 1883.

C’est en 1956 que Mr Zviguilsky visite pour la première fois le domaine des Frênes, alors loué par Gaby Morlay. Préparant un mémoire d’études supérieures à la Sorbonne sur Tourguéniev, les Frênes deviennent désormais, pour lui, le lieu de multiples pèlerinages. En 1970, il n’y a ni grille en fer forgé, ni maison en brique et en pierre donnant sur la route nationale 13. Tout est démoli et a fait place à un hôtel et des maisons modernes qui masquent le parc, la Villa Viardot toute blanche et le Chalet. Tout est en mauvais état. Les promoteurs, bien évidemment, convoitent ce superbe site surplombant la Seine.

 

Ce lieu historique, marqué par des événements et des hommes illustres, se devait d’être transformé en Musée. La chose n’a pas été facile : sauvés des appétits des promoteurs, Les Frênes doivent encore traverser bien des épreuves avant de devenir le Musée Européen Ivan Tourguéniev. Une décision politique décidera de son avenir. Mais l’intervention des internautes est la seule à assurer au Musée Européen Ivan Tourguéniev une publicité afin de conférer la pérennité à ce lieu prestigieux où a rayonné, pendant près de dix ans, une culture cosmopolite et riche dans la littérature, la musique et la peinture.

Une importante collection y est exposée. Les lettres autographes de Tourguéniev sont assez nombreuses à des amis russes, mais surtout à des écrivains français (Hugo, Flaubert, George Sand). On s’attarde aussi sur les réponses des correspondants : Mérimée, Sand, Goncourt, Daudet, Zola, Flaubert, Maupassant, Renan.

 

Il y a 4 grandes salles : 2 au rez-de-chaussée et 2 au premier étage. Au rez-de-chaussée, on présente une exposition permanente :

  • Salle russe : vie de l’écrivain en Russie, sa famille, ses amis, ses maîtres : Pouchkine, Lermontov, Gogol , ses liens avec des hommes politiques et des écrivains : Bakounine, Biélinsky, Herzen, Tolstoï, Dostoïevsky, Saltykov-Chtchédrine.
  • Salle occidentale : vie de l’écrivain en Europe (France, Allemagne), sous le second Empire, sa haine du régime de Napoléon III et sa sympathie pour Bismarck et la Cour de Prusse. Ses relations avec la famille Viardot-Garcia avec les écrivains français "Groupe des auteurs sifflés" , Victor Hugo, Lamartine, George Sand, Renan, Taine, Mérimée, des compositeurs français : Gounod, Berlioz, Massenet, Ambroise Thomas.

 

 

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Datcha d'Ivan Tourguéniev.

 

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30 janvier 2008

Ernest Hemingway - la Finca Vigia

 

Biographie de Ernest Hemingway.

 

 

 

 

hemingway1"J'ai beaucoup appris en écoutant attentivement. La plupart des gens ne sont jamais à l'écoute".

 

Ernest Miller Hemingway est né à Oak Park près de Chicago, le 21 juillet1899. Il est le fils de Clarence Hemingway, dentiste, et de Grace Hall, dont le père est un grossiste en coutellerie très aisé. C'est le deuxième enfant d’une famille qui en comptera six : Marceline, née en 1898, Ursula, née en 1902, Madeleine née en 1904, Carol, née en 1911, Leicester Clarence, né en 1915, et Ernest.

En 1900, Clarence et Grace font construire un chalet, surnommé "Windemere" au bord du lac Willon, à Hortons Bay, dans une région habitée par les indiens Ojibways. Clarence initie très tôt son fils à la chasse et à la pêche. En 1909, son père lui offre son premier fusil de chasse, pour son 10ème anniversaire.

A partir de 1913, Ernest étudie à la High School d’Oak Park. Il découvre Shakespeare, Dickens, Stevenson, et participe activement à la vie sportive et culturelle de son école. En 1916, ses premiers "contes et poèmes" paraissent dans Tabula et Trapeze, des revues littéraires de l’école. Après avoir obtenu son diplôme en 1917, Hemingway renonce à suivre des études universitaires pour devenir journaliste au Kansas City Star, sous l’influence bienveillante de son oncle paternel, Alfred Tyler Hemingway.

Lors de l’entrée en guerre des États-Unis le 6 avril 1917, l'incorporation d'Hemingway est refusée une première fois à cause d’un œil défaillant. En avril 1918, il parvient cependant à incorporer la Croix-Rouge italienne et après avoir traversé l’Atlantique sur le Chicago, il débarque à Bordeaux, gagne Paris puis Milan, où il arrive le 6 juin. Après plusieurs semaines passées à l’arrière, il rejoint le front. Le 8 juillet, un tir de mortier le blesse aux jambes, tue un de ses camarades et en blesse grièvement deux autres. Alors qu’il tente de ramener un camarade vers l’arrière, il est de nouveau blessé par un tir de mitrailleuse, mais parvient à un poste de secours, avant de s’évanouir. Pendant sa convalescence de trois mois dans un hôpital de Milan, il s’éprend d’une jeune infirmière américaine, Agnes Von Kurowsky, qui lui inspirera le personnage de Catherine Barkley dans "L'Adieu aux armes". Il se marie en 1921 avec sa première femme, Hadley Richardson. Ses premiers grands textes sont ceux d'un aventurier attiré par le danger : "Le Soleil se lève aussi", de nombreuses nouvelles... Il prendra part comme journaliste à la guerre d'Espagne, aux côtés des Républicains ("Pour qui sonne le glas", roman qui le rend célèbre), puis à la Seconde Guerre mondiale, participant au débarquement des Alliés en Normandie, et à la Libération de Paris. Les carnages dont il est témoin le convainquent de la vacuité et du mensonge du langage abstrait.

Conséquence de son expérience sur les champs de bataille, il supprime de son écriture tous les mots inutiles, simplifiant la structure de la phrase et se concentrant sur les objets et les actions concrètes "Ce qu'il faut, c'est écrire une seule phrase vraie. Écris la phrase la plus vraie que tu connaisses". Il adopte une éthique qui met l'accent sur le courage face à l'adversité, ses héros sont des hommes forts, silencieux, et très curieux des femmes.

Son talent narratif fait de lui l'un des écrivains majeurs du XXe siècle. Son œuvre est couronnée par le prix Nobel de littérature, en 1954 il donne devant le jury le discours le plus court de cette institution.

Se sentant devenir aveugle et touché par la folie, il se suicide en 1961 – lui qui avait toujours blâmé son père pour son suicide, considérant cela comme un acte de lâcheté.

 

 

 

La Finca Vigia sa maison.

 

 

 

cuba_finca_vigia_hemingway_houseLa propriété La Finca Vigia fut construite en 1887 par l’architecte catalan Miguel Pascual y Baguer, sur un terrain occupé autrefois par une caserne de vigilance de l’Armée espagnole. D’où son nom. Au début du XXe siècle, la propriété fut vendue au Français Joseph D’Orn Duchamp, qui l’achète dans le but de la louer.

Ernest Hemingway, vint à Cuba en 1932 pour participer à un tournoi de pêche à l’espadon. Ses visites se firent dès lors fréquentes. A son retour de la guerre civile espagnole, il s’établit pour quelque temps à l’hôtel havanais Ambos Mundos. En avril 1939, à l’instance de sa troisième épouse, Martha Gellhorn, il loua La Vigia, puis l’acheta le 28 décembre 1940. En 1943, il emmena vivre dans cette résidence  sa quatrième épouse, Mary Welsh, avec qui La Vigia devint le refuge par excellence de l’écrivain. Il y demeura jusqu’en 1960, date de son dernier séjour à Cuba.

Le 2 juillet 1961 il se suicida. Conformément à la volonté  de l’écrivain, Mary Welsh fit don de la propriété au Gouvernement révolutionnaire de Cuba, qui décida de la transformer en musée, inauguré le 21 juillet 1962.

La villa coloniale où Ernest Hemingway vécut pendant 21 ans, est en phase accélérée de rénovation sous l'égide d'experts cubains et avec l'appui de collègues américains.
Ces spécialistes ont déjà terminé la façade et s'efforcent de redonner le lustre d'antan à cette maison musée, enfouie dans la végétation près du village de San Francisco de Paula, à 25 km de La Havane, sans effacer les traces laissées par Hemingway lorsqu'il l'occupa entre 1939 et 1960.
La villa, construite à la fin du XIXe siècle, est déjà restaurée à 30 % et le projet est qu'elle soit terminée fin 2008, a indiqué l'architecte en charge du chantier Enrique Fernandez qui est appuyé par 30 spécialistes cubains.


Décorée avec goût, la villa convertie en musée en hommage à Hemingway sur ordre du président Fidel Castro en 1961, y expose des livres, disques et meubles, peintures, ayant appartenu à l'écrivain, ainsi qu'une radio, un tourne-disque et des animaux empaillés. Des photos montrent aussi sa passion pour la pêche au gros, la chasse et la boxe.

 

"C'est une restauration cruciale, garantie pour les 20 ans à venir. Nous avons traité le bois contre les termites et nous devons aussi lutter contre l'humidité et le soleil", a expliqué M. Fernandez.
A propos de deux cyclones qui frappèrent le chantier en 2005, l'architecte raconte que certaines personnes ont alors dit que "Hemingway ne voulait sans doute pas qu'on rénove les lieux". "Pourquoi ne le voudrait-il pas ? C'est sa maison tout de même !", rétorque l'architecte.

Seuls 27 % des matériaux d'origine ont été modifiés au cours de la restauration qui comprendra aussi la piscine, le colombier, les jardins, les sentiers et le yacht El Pilar, selon Manuel Palacios, Conseiller national du patrimoine culturel.
Le projet piloté par cet organisme et réalisé par l'entreprise de restauration du Bureau de l'Historien de La Havane, coûtera 1,2 million de dollars.
Les frais sont assumés par Cuba puisqu'en vertu de l'embargo de Washington à l'encontre de l'île depuis 45 ans, aucune institution américaine ne peut le financer.
Ada Rosa Alfonso, directrice du musée, souligne que l'organisation non gouvernementale américaine National Trust of Historic Préservation était volontaire. "C'est l'une des nombreuses absurdes conséquences de l'embargo", déplore Mme Alfonso, au milieu des palmiers, ficus et autres tulipes africaines à fleurs orange qui agrémentent la propriété.

Hemingway a écrit dans cette villa plusieurs livres dont son plus célèbre roman "le Vieil homme et la mer" pour lequel il reçut en 1954 le Prix Nobel de littérature. Massif avec ses 1,82 mètres de haut, il était obsédé par son poids et le mesurait plusieurs fois par jour, inscrivant le résultat sur le mur d'une salle de bains de la villa.

Pour la directrice du musée, le legs de Hemingway devrait être commun aux Etats-Unis et à Cuba : "le dieu de la littérature nord-américaine se sentait Cubain et c'est une marque de distinction de Cuba dans le monde".
Des experts américains sont venus à trois reprises en 2006 sur l'île pour un échange d'opinion avec des homologues cubains. Un accord signé en 2002 entre le Conseil de recherche en sciences sociales américain et le Conseil du patrimoine culturel de Cuba prévoit la restauration et numérisation de 11 000 livres, lettres, revues et autres écrits de Hemingway. Quand ce processus sera terminé, des copies seront remises à la bibliothèque John F. Kennedy du congrès américain.

Les travaux de restauration ont en outre ouvert la voie à de nouvelles recherches sur la vie de l’écrivain nord-américain.

On a en effet retrouvé des notes inédites laissées par l’auteur du "Vieil homme et la mer" sur l’un des murs de la salle de bains de ce qui fut sa résidence la plus stable, hors les États-Unis.

La genèse de ce genre de découverte est bien connue: on avait repéré sur un document appartenant au fonds photographique de l’institution un portrait d’un Hemingway vieilli qui écrivait sur un mur de la salle de bains de la maison, à côté d’une balance.

Les recherches furent alors entreprises par l’archéologue cubaine Elisa Serrano. Les notes que l’on pouvait apprécier sur l’image avaient été écrites dans la deuxième moitié des années 50, c’est-à-dire peu avant son départ de Cuba qui, comme on le sait, eut lieu en 1960.

Des spécialistes du musée avaient également retrouvé une photo où on le voit plus jeune, au pied de la balance, dans la salle de bains. On pouvait y apprécier des  notes jusque là inconnues.

Inaury Portuondo, spécialiste du musée, explique que les recherches ont été faites à la faveur des travaux de restauration : des parties de texte écrites au crayon ont été retrouvées, et le travail à proprement parler archéologique a alors commencé.

Les nouvelles notes comportent notamment le relevé de son poids, auquel il procédait quotidiennement, en toute discipline, et qui constitue comme un témoignage, laissé volontairement ou non, de sa présence à La Vigia. Mais d’autres notes concernent des aspects de sa vie publique, et même de ses voyages. Il fait figurer au bas de chacune ses initiales, à manière de signature.

 

A en juger par les objets personnels qu’il y laissa, on peut partager le point de vue de certains spécialistes ou admirateurs de Hemingway: il quitta la Vigia avec l’idée d’y revenir.

Il y avait abandonné notamment sa machine à écrire Underwood, sur une étagère devant laquelle il passait des heures à écrire, debout et pieds nus, des lunettes à monture métallique, son tampon "Je ne réponds jamais aux lettres", un disque de Glenn Miller sur le gramophone et d’autres de Debussy, Stravinsky, Schubert, Bach et Beethoven sur l’étagère, ses plus de 8 000 livres, un bon millier de lettres, et ses précieux trophées de chasse.

Il ne revint pas et se suicida loin de La Vigia, comme pour ne pas laisser en ce lieu de tristes souvenirs. Mais là, au sommet d’une colline d’où il pouvait contempler les eaux du Gulf Stream dans un environnement paisible, bercé par le murmure des bambous, entouré d’une flore luxuriante et variée, la demeure se maintient pratiquement telle que la laissa le Prix Nobel de littérature 1954. Ce refuge champêtre où furent conçus "Le Vieil homme et la mer", "Paris est une fête", une bonne partie de "De l’autre côté du fleuve et sous les arbres", et "Iles à la dérive" donne encore l’impression d’être habité.

Ces objets personnels sont soigneusement conservés dans la propriété qui, dès 1962, devenait la première institution du monde à servir la cause de la divulgation de la vie et de l’œuvre du célèbre écrivain nord-américain. Oui, c’est bien un musée, mais sans vitrines.

La salon conserve son mobilier original: le porte-revues, son fauteuil préféré, le tapis de fibres végétales qui couvre le sol; d’impressionnantes têtes d’animaux sur tous les murs: le grand kudu de la salle à manger, le lion et le léopard de sa bibliothèque, le buffle de sa chambre qui lui servait aussi de lieu de travail, et une antilope qu’il avait lui-même chassée dans les montagnes d’Idazo.

Les meubles de la salle à manger n’ont pas changé : on y retrouve la table à laquelle il accueillit aussi bien ses amis de San Francisco de Paula que d’illustres célébrités du cinéma et de la littérature mondiale. La bibliothèque conserve elle aussi son mobilier et en particulier un pouf rond au centre, acheté au Caire. Sa chambre est une sorte de musée intime: le lit où s’éparpillent livres et revues, la table de travail où il entassait des objets divers, ses grands mocassins aux semelles usées, ses costumes de chasse, une collection de dagues nazies, des fusils et des cannes à pêche et bien d’autres objets originaux.

Les constructions extérieures sont aussi imprégnées de cette mystérieuse présence qui hante chacun des objets ayant appartenu à l’illustre propriétaire de la belle demeure havanaise et chacun des lieux qu’il fréquentait. Le yacht Pilar occupe une partie de son court de tennis, sur un côté de la piscine, en contrebas, le cimetière qu’il avait lui-même aménagé pour ses chiens, le garage à l’autre extrémité.

L’architecte Enrique Hernandez Castillo, chef du projet, est formel: tout est pratiquement terminé et en parfait état de conservation.

Le toit original comporte deux systèmes de construction: l’un fait de poutres et de planches avec un faîte, et l’autre de tiges métalliques et de plaques de béton. Les restaurateurs se sont rendus compte dès le début qu’il leur manquait des linteaux à poser au dessus des portes et des fenêtres, qui dans le cas de cette maison sont nombreux, ils ne disposaient pas plus du matériel servant à éviter les effondrements. Toutes ces structures ont été fabriquées, et le toit de la chambre de Hemingway a ainsi pu être totalement restauré, précise Hernandez Castillo. Les deux pentes du toit ont été totalement refaites pour en garantir la durabilité. Le bois de cèdre a été apporté des forêts de l’Escambray: il a été coupé et séché pendant deux ans, puis traîté pour éviter l’invasion de termites. Les faux plafonds de plâtre ont aussi été refaits, car les poutres qui les soutenaient étaient en mauvais état. De nouvelles solutions ont été conçues et appliquées pour l’écoulement des eaux de pluie, afin d’éviter de nouvelles infiltrations, qui ont toujours constitué un grave problème, même du temps où la demeure était habitée par l’écrivain, aux dires du spécialiste du Centre national du Patrimoine. La maison a été repeinte de couleur jaune ocre, comme au temps où vivait le "Dieu de bronze" de la littérature nord-américaine. Le carrelage de la salle à manger et du salon a été remplacé par des carreaux trouvés sous celui de la cuisine et du lavoir.

Il a fallu procéder à un travail ardu d’assainissement phytosanitaire, car les trois types existants de termite ont été trouvés dans les environs de la maison. La charpente a été remplacée à 90%, précise Enrique Hernandez.

Si la demeure bénéficie tous les deux ou trois ans de l’entretien nécessaire, les travaux effectués par le Centre national du Patrimoine culturel et le Bureau de l’Historien de La Havane sont garantis pour une durée de vingt-cinq ans. Le coût total s’est monté à plus d’un million et demi de pesos et deux cents mille dollars, informent les investisseurs.

Le musée est en ce moment ouvert au public, même si les ouvriers et les spécialistes s’y trouvent encore au travail: ils restaurent actuellement le yacht Pilar, propriété de Hemingway, qui fut donné en 1962 par son patron, Gregorio Fuentes. La tour voisine de la maison sera elle aussi repeinte en jaune ocre, et son toit retrouvera son aspect initial. Les restaurations du toit avaient consisté jusqu’à présent à poser de nouvelles tuiles sur les anciennes: il y en avait trois couches. Les toilettes ont été agrandies et dotées d’un nouveau système de plomberie et de charpente.

Le premier étage de la tour, qui compte trois niveaux, était le refuge des 57 chats de l’écrivain. À la fin des travaux, elle servira de salle d’exposition transitoire et de lieu de conservation des fonds qui ne sont pas exposés: des documents très personnels, ou les vêtements de son épouse, par exemple. Le deuxième étage rouvrira ses portes avec une salle sur le thème de la pêche, qui est curieusement peu présent dans la grande demeure. Au troisième étage se maintiendra ce que Hemingway appelait sa "bibliothèque de guerre".

Selon le chronogramme établi pour la restauration, réparation et entretien de pratiquement tous les espaces de la demeure, c’est fin 2008 que la propriété où Hemingway passa près de la moitié de sa période la plus active production littéraire aura retrouvé toute sa splendeur.

 

 

 

 

 

 

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31 janvier 2008

Léon Tolstoï - Yasnaïa Poliana

Biographie de Léon Tolstoï.

 

 

 

 

2385 Sep

"Si vous voulez être heureux, soyez le !"

 

Le comte Lev Nikolaïevitch Tolstoï, francisé en Léon Tolstoï, est né le 28 août 1828 du calendrier julien (9 septembre 1828 du calendrier grégorien) à Yasnaïa Poliana en Russie et il est mort le 7 novembre 1910 du calendrier julien (20 novembre 1910 du calendrier grégorien) à Astapovo.

Ses premières publications sont des récits autobiographiques (Enfance et Adolescence) (1852-1856). Ils rapportent comment un enfant, fils de riches propriétaires terriens, réalise lentement ce qui le sépare de ses camarades de jeu paysans. Plus tard, vers 1883, il rejette ces livres comme étant trop sentimentaux, une bonne partie de sa vie y étant révélée et décide de vivre comme un paysan en se débarrassant aussi de ses possessions matérielles héritées, qui étaient pourtant nombreuses, ayant acquis le titre de Comte. Avec le temps, il sera de plus en plus guidé par une existence simple et spirituelle.

Il est frappé dès son enfance par le sentiment de l'absurdité de la vie (à la suite de la mort de son père) et il refuse l'hypocrisie des relations sociales. Le sentiment moral est ce qu'il y a de véritablement divin : toute la morale de Tolstoï est fondée sur ce sentiment. Par ailleurs, Tolstoï rejette l'État et l'Église. Si certains ont pu rapprocher la pensée de Tolstoï d'un nihilisme fondé sur une morale personnelle, d'autres ont fait de l'écrivain russe un penseur important et influent de l'anarchisme chrétien: en effet, sa critique radicale de l'État, ses préoccupations envers les masses opprimées, l'importance de ses réalisations pédagogiques, sa recherche de cohérence sur le plan personnel, en ont fait un penseur proche de l'anarchisme. Par ailleurs, il conçoit l'art véritable comme étranger à la recherche du plaisir purement esthétique : l'art est un moyen de communication des émotions et d'union entre les hommes. Aussi critique-t-il l'art pour l'art, la beauté bourgeoise inaccessible aux gens simples.

Marqué par les conflits comme la Guerre de Crimée (1853-1856) durant laquelle il a été mobilisé, relatée dans "Récits de Sébastopol", ou les conflits passés telles les Guerres Napoléoniennes, qui constituent la trame d'une de ses œuvres majeures: "Guerre et Paix", Tolstoï entame à partir des années 1870 une sorte d'introspection, en forme de quête spirituelle. En 1879, Tolstoï se convertit au christianisme qu'il évoque dans "Ma confession" et "Ma religion", mais il est très critique par rapport à l'église orthodoxe russe : son christianisme reste empreint de rationalisme, la religion étant toujours chez lui un sujet de violents débats internes, ce qui l'amènera à concevoir un christianisme détaché du matérialisme et surtout non-violent. Sa critique des institutions oppressives et sources de violence inspirera le Mahatma Gandhi, ainsi que Romain Rolland. Leur message sera ensuite repris par Martin Luther King, Steve Biko, Aung San Suu Kyi, Nelson Mandela et bien d'autres. Gandhi traduira l'œuvre de Tolstoï "Lettre à un Hindou" en 1908, où l'écrivain russe dénonce des actes de violence de nationalistes indiens en Afrique du Sud, ceci amènera Gandhi et Tolstoï à communiquer jusqu'à la mort de Tolstoï. De même, Rolland publiera peu après le décès de Tolstoï sa biographie: "Vie de Tolstoï". On constate là des liens subtils entre diverses personnalités imprégnées d'idées progressistes et humanistes qui en inspirent d'autres et qui ne font qu'améliorer le sort du monde.

De son côté, l'église orthodoxe va excommunier Tolstoï après la publication de son œuvre "Résurrection".

À la fin de sa vie, Tolstoï part en vagabond, attrape froid et meurt d'une pneumonie dans la solitude, à la gare d'Astapovo, loin de sa propriété de Iasnaïa Poliana et de sa famille, y compris de sa femme Sophie Behrs qu'il refusera de voir. Pourtant ils s'autorisaient chacun à lire le journal intime de l'autre et ont eu treize enfants ensemble (cinq meurent en bas âge), mais Sophie était aussi celle qui dirigeait le domaine, donc assez autoritaire.

Tolstoï fut aussi inspiré au cours de sa vie par d'autres figures majeures de la non-violence telles le philosophe américain Henry David Thoreau et le prophète baha'i, Baha'u'llah.

 

 

Yasnaïa Poliana sa maison.

 

 

excursions5aYasnaïa Poliana (la clairière lumineuse) à 200 km de Moscou est un vaste et riche domaine de 380 ha, que Léon Tolstoï avait hérité de sa famille maternelle, les Volkonski. C'est ici qu'il naquit le 28 août 1828, et c'est ici qu'il est enterré, parmi les arbres centenaires, dans le coin du parc où la légende familiale voulait que fût enfouie "la baguette verte" capable de libérer l'humanité de la violence et de la souffrance. C'est dans ce lieu que se déroulent son enfance et son adolescence.

Après la révolution de 1917, les paysans de Yasnaïa Poliana décidèrent que le domaine resterait à la disposition de Sophie Tolstoï, la veuve de l'écrivain. A la mort de celle-ci, en 1921, la propriété devint musée. Yasnaïa Poliana occupée par les Allemands pendant 45 jours en 1941, eut à subir de sérieux dégâts. Les restaurations successives en 1948 et 1978 ont redonné au domaine et à la vieille maison, leur aspect d'avant guerre et les meubles et les manuscrits qui avaient été évacués ont repris leur place. La visite comprend celle de la maison de famille et celle du musée littéraire aménagé dans l'ancienne école de Tolstoï.

L'entrée du domaine est gardée par deux tours rondes, entre lesquelles s'ouvre une allée rectiligne :  la perspective.

La maison date du début du 19ème siècle. Elle est d'une simplicité et d'une intimité qui impressionnent, si l'on songe au luxe dont s'entouraient habituellement des aristocrates moins fortunés que les comtes Tolstoï.

Cela explique, si l'on se rappelle que ce bâtiment n'est qu'une aile de l'ancien château que Tolstoï tenait de son grand père maternel, le Prince Nicolas Volkonski, prototype du vieux Prince Bolkonski de "Guerre et Paix". Ce château, en bois, construit en 1763 dans le style classique de la fin du 18ème siècle, comprenait un bâtiment central à portique et à fronton (c'est dans ce bâtiment que Tolstoï est né), prolongé vers le nord et vers le sud, par deux ailes symétriques et d'aspect semblable.

En 1854, la construction principale, fut vendue pour payer une dette de jeu (une pierre des anciennes fondations en parque l'emplacement), l'acquéreur la fit démonter et reconstruire à une trentaine de kilomètres de là, au village de Dolgoie. Tolstoï s'établit dès lors dans l'aile nord qui fut agrandie et modifiée pour loger sa famille, tandis que l'aile sud, où l'écrivain installa son Ecole Musée Littéraire, conservait son aspect primitif.

Plusieurs dizaines de personnes vivaient en permanence dans cette vaste demeure où régnait un aimable désordre en même temps qu'un style de vie rigoureux. Les objets familiers et les meubles étaient à leur place et même si celle-ci ne paraissait pas logique, elle était immuable comme les habitudes, les gestes répétés jour après jour. Le visiteur, familier de "Guerre et Paix" ou d"Anna Karénine", retrouve ici nombre d'objets décrits dans ces ouvrages.

Il y avait la chambre du docteur, en effet pendant plus de 10 ans un médecin fut attaché à la famille. Le dernier fut le docteur Makovjtski qui ne parvint pas à empêcher Tolstoï de quitter sa famille et son existence et de partir dans la neige, la nuit du 28 octobre 1910. Tolstoï voulait mettre son mode de vie en accord avec sa philosophie, s'entretenir avec les moines du monastère Optina Poustyn et peut être rejoindre une communauté, mais il mourut d'une congestion pulmonaire dans la gare d'Astapovo qui porte aujourd'hui son nom.

La chambre voûtée au rez-de-chaussée fut pendant des années le cabinet de travail de Tolstoï. Il y écrivit "La Sonate à Kreutzer". Il existe un tableau de Repoine représentant Tolstoï dans le cabinet voûté datant de 1891.

La plus grande pièce de la maison était dénommée "La Salle" au premier étage. Les Tolstoï y recevaient leurs amis, l'écrivain jouait aux échecs, les enfants s'amusaient dans un coin. Les meubles sont pour la plupart en acajou et datent du 19ème siècle.

Le salon était surtout réservé à Sophie et Léon Tosltoï. Sur le petit bureau en acajou, qui se trouve aujourd'hui au musée Tolstoï à Moscou et qui est ici remplacé par une table plus simple, Sophie a recopié de sa main des milliers de pages manuscrites de son mari.

Le cabinet de travail attenant était celui de Tolstoï. Nombre de ces récits ont été écrits ici, des contes, des nouvelles, et tous les objets que l'on peut voir dans cette pièce sont ceux dont il s'est servi toute sa vie. Sans doute, celui dont il était le plus fier est le presse papier en verre de couleur vert foncé qui lui avait été offert par les ouvriers de la verrerie de Maltsov après son excommunication par le Saint Synode. L'inscription surtout lui allait droit au coeur ; "Très Honoré Léon Nikolaïevitch vous avez partagé le sort des nombreux grands hommes qui étaient en avance sur leur siècle. Jadis, on les brûlait sur les bûchers ou on les laissait pourrir dans des cachots. Les pharisiens et les grands prêtres peuvent vous exclure comme bon leur semble et comme ils veulent, le peuple russe sera toujours fier de son grand frère, cher et très aimé Tolstoï"

Derrière la table, on trouvera le divan de cuir qui est mentionné dans "Guerre et Paix" et "Anna Karenine". Ce divan, sur lequel des générations de Tolstoï ont vu le jour, lui venait de son père.

La chambre à coucher, où pendant près de 50 ans Tolstoï dormit. C'est ici qu'il connut des doutes métaphysiques, politiques, sociaux, familiaux, sentimentaux et qu'il prit la décision de tout quitter, la vie civilisée qui lui pesait, le domaine, les honneurs, les jalousies, mais surtout le dévouement passionné, possessif, adorateur, acrimonieux, jaloux de Sophie.

A côté se trouve la chambre de la comtesse Sophie, à la mode du 19ème siècle, encombrée d'icônes, de peluches et de meubles. C'est dans cette pièce qu'elle rédigea jour après jour le Journal de sa Vie, qui est une chronique touchante et pitoyable de son mariage, qui fut publié après sa mort par le gouvernement.

La Bibliothèque renferme des milliers de livres (au moins 28 armoires réparties dans toute la maison), hérités de son grand père et de son père, donnés et dédicacés par les amis, Rolland, Shaw, Gandhi, Barbusse, et d'autres achetés au fil des années et des voyages. Tolstoï parlait et écrivait plusieurs langues, le français avec une prédilection évidente, mais aussi l'allemand et l'anglais. Il était toujours en train d'apprendre une autre langue, tantôt le grec, le polonais, l'hébreu, l'italien, le hollandais ou le tatar.

Le secrétariat : Tolstoï appelait en plaisantant ses pièces sa "Chancellerie" qui réunissait les collaborateurs et secrétaires chargés de trier l'énorme courrier. Les archives de Tolstoï contiennent environ 50.000 lettres et sa correspondance remplit 30 volumes.

Le Musée Littéraire occupe une partie de l'aile sud de l'ancien château, dans laquelle Tolstoï avait installé une école pour les enfants de ses paysans. C'était une école dont la pédagogie était très en avance sur son temps et l'enseignement se prolongeait au delà de la salle de classe, le maître emmenait ses élèves en promenade, allait chez eux et saisissait toutes les occasions pour éveiller leur esprit. Inutile de dire que cette école inquiétait le gouvernement. Les visites de police répétées obligèrent Tolstoï à fermer son établissement. Il recommença l'expérience plusieurs années après et l'entreprise fût de nouveau arrêtée.

Le parc est composé de belles futaies et de clairières, il s'étend jusqu'à la petite rivière Voronka. On peut y voir le banc de Tolstoï en branches de bouleau. La partie centrale du parc porte le nom de Stary zakaz (le vieux bois) c'est là que Tolstoï a choisi sa sépulture.

La comtesse Sophie et plusieurs membres de la famille reposent dans le cimetière de l'église Saint Nicolas de Kotchaki, à quelques kilomètres au sud du village de Yasnaïa Poliana.

 

 

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1 février 2008

Les Brontë - Parsonage Haworth

 

Biographie des Brontë.

 

 

 

famille_Bront_"La vie me semble trop courte pour la passer à entretenir des ressentiments ou ressasser des griefs".

 

Lorsqu’on évoque les Brontë, on pense surtout à Charlotte et Emily, dont les oeuvres ainsi que l’existence ont fait l’objet de multiples adaptations cinématographiques et télévisées, toutefois la famille Brontë tout entière a eu une vie qui est un réel roman en soi.

 

Patrick Brontë, le père, issu d’une famille paysanne fort pauvre, était un autodidacte tellement doué qu’il entra au fameux St-John College de Cambridge et fut ordonné prêtre de l’église anglicane. En 1812, il rencontra la douce Maria Branwell née dans la mystique Cornouailles anglaise. Le coup de foudre fut immédiat et réciproque, de 1814 à 1820, Maria mit au monde les six enfants du couple : Maria, Elizabeth, Branwell, Charlotte, Emily et Anne.

En 1820, les Brontë s’installèrent au presbytère de Haworth dans les Moors du Yorkshire (landes anglaises), l’endroit est sublime et l’ambiance romanesque et celtique à souhait, propre à enflammer les esprits des 6 jeunes enfants, tous doués d’une personnalité passionnée et d’une imagination créatrice débridée et débordante.

Leur mère meurt un an après l’installation au presbytère et son époux qui l’adorait ne s’en consolera jamais. Il vécut dès lors dans une sorte de dépression chronique qui fit de la petite maison un endroit un peu lugubre, ambiance renforcée par le cimetière se trouvant sous les fenêtres du presbytère et qui, les soirs de mauvais temps avec des arbres dénudés de feuillage, était propre à développer l’imagination déjà fertile des enfants. Ceux-ci, afin de ne pas déranger leur père perdu dans ses pensées et dans ses travaux de pasteur, et n’ayant pas d’autres distractions, ni jouets que leurs lectures et leur créativité, ils commencèrent à imaginer un monde fantasmagorique, à transfigurer leur environnement, à inventer personnages et événements magiques ou mythiques.

Ce bonheur dans l’écriture romanesque, cette fièvre créatrice, grandiront avec eux et mèneront plus tard à ces réels chefs-d’oeuvre que sont "Wurthering Heights", "Jane Eyre" et "The Tenant of Widfell Hall". A cette époque l’écriture, l’aquarelle, la musique font partie de l’éducation des jeunes filles et chez les enfants Brontë, ces talents sont multiples et dépassent ce qui est usuel dans ce domaine, tous les petits Brontë rassemblés autour de la table du salon imaginent des royaumes et des personnages qu’ils décrivent dans les "Small Books", petits carnets personnels illustrés à l’aquarelle. Les jolis carnets contiennent de nombreux croquis faits par Branwell et Emily, les plus doués pour le dessin, et donnent un excellent aperçu du décor et de la vie au presbytère au 19ème siècle.

Bien qu’austère, le pasteur Brontë aimait beaucoup ses enfants et il encouragea ses filles surdouées à écrire, lire, courir la lande ou rêver. Pour le pasteur, le rêve était à la base de toute créativité et création. Ayant bien cerné et compris l’intelligence de ses enfants, il envoya les deux aînées à Cowan Hall, une nouvelle école pour filles de pasteurs, afin de parfaire leur éducation. Charlotte et Emily suivraient peu après, mais Maria, l’aînée (12 ans) y meurt d’épuisement, malnutrition et tuberculose suite à une année de mauvais traitements. Le père Brontë, horrifié, retira ses filles de l’institution et Charlotte en gardera pour toujours l’horreur des institutions victoriennes soi-disant charitables. Elle en nourrira une immense colère et décrira ces sentiments dans le récit que fait "Jane Eyre" (son alter ego littéraire) de Lowood et de son amie Helen Burns (largement inspirée de sa soeur Maria).

Branwell Brontë, le fils et frère que tous considèrent comme un génie et qui possédait d’ailleurs de réels et brillants talents littéraires, partit à Londres dans le but d’étudier l’art, avec le désir de devenir peintre. Il se perdit dans l’alcool, le laudanum et l’errance, ayant perdu son argent, amoureux d’une femme mariée dont l’époux se jura de "briser" le jeune homme. Beaucoup de personnalités célèbres ont posé pour Branwell, mais souvent le jeune dilettante ne terminait pas les portraits qu’on lui commandait. Les seuls portraits finis sont ceux - magnifiques - de sa soeur Emily.

Charlotte et Emily travaillèrent comme gouvernantes dans des écoles privées ou des familles riches, subissant les habituelles humiliations réservées aux demoiselles dans ce type d’emploi. Charlotte partit à Bruxelles mais dut revenir rapidement, l’épouse jalouse du directeur l’ayant renvoyée, lui-même ne répondit d’ailleurs jamais aux sentiments passionnés que lui portait la jeune femme.

En 1846, sous les pseudonymes d’Acton (Anne), Ellis (Emily) et Currer (Charlotte) Bell, les 3 soeurs publièrent leurs premiers romans à compte d’auteurs. Les dures conditions de vie et la tuberculose, liées aux tourments intérieurs, épuisèrent ces natures excessivement sensibles et Charlotte demeura seule avec son père. Elle épousera le vicaire du pasteur Brontë, malgré l’avis opposé de ce dernier. Le mariage avec Arthur Bell Nichols fut heureux mais très bref : l’année suivante, Charlotte, enceinte, mourut d’un refroidissement contracté lors d’une promenade dans cette lande qu’elle adorait.

 

 

 

Parsonage leur maison à Haworth.

 

 

 

P7040143Il est en Angleterre, dans les landes du Yorkshire, perdue dans les collines battues par les vents, une maison solitaire (Parsonage) située à côté d’un cimetière. Quand tombe la pluie (et il pleut souvent dans cette région) la maison paraît froide et désolée. Son aspect lugubre fait frissonner. Et pourtant cette austère et sinistre bâtisse a jadis entendu de jeunes rires insouciants. C’est pour retrouver le souvenir des enfants qui grandirent là que des milliers de personnes visitent chaque année cette demeure.

La maison triste est aujourd’hui un musée. Elle est devenue un lieu de pèlerinage littéraire pour tous ceux que passionne l’œuvre des Brontë.

Parsonage a été construite en 1778-1779. C'est le 20 avril 1820 que Patrick Brontë, son épouse et ses 6 enfants s'y installèrent. Le pignon sur la droite de la maison a été ajouté en 1861 à la mort de Patrick Brontê par son successeur, le Révérend John Wade.

Lorsque l'on entre dans la maison, dans le hall, la porte sur la gauche donne sur la salle à manger et la porte de droite donne sur le bureau de Patrick Brontë.

C'est dans la salle à manger que Charlotte, Emily et Anne écrivirent la presque totalité de "Wutherings Heigths", "Jane Eyre" et "Agnès Grey". Les soeurs Brontë avaient pour habitude, le soir, de tourner autour de la table pour élaborer leurs romans.

Au dessus de la cheminée, une copie du portrait au crayon de Charlotte réalisé par George Richmond. C'est sur le canapé noir qu'Emily est censé avoir trouvé la mort en 1848. Au dessus du canapé, un médaillon de plâtre représentant Branwell de profil.

C'est dans son bureau, que Patrick Brontë a rédigé jour après jour son journal au nom de la paroisse dont il avait la charge, notamment des lettres pointant du doigt le faible taux d'hygiène qui régnait à l'époque dans le village. Sur le bureau se trouve une loupe qui aidait Patrick dans sa lecture, sa vue était très faible, il dut même à l'âge de 69 ans subir une intervention chirurgicale à Manchester pour sa cataracte.

Le piano droit a été utilisé par les enfants Brontë, qui étaient tous musiciens, Branwell tenait même l'orgue à l'église de Haworth.

La cuisine se situe à l'arrière de la maison. Les enfants Brontë y passaient de nombreuses heures, écoutant les récits de leur servante Tabby, récits qui parlaient de Haworth et des landes avoisinantes. Après la mort de leur tante en 1842, Emily pris le rôle de femme de charge et participa au tâches ménagères.

La porte sur la droite permet d'accéder à une pièce qui n'existait pas du temps des Brontë, elle est située dans le pignon construit plus tard, et c'est dans cette pièce que se trouve la bibliothèque qui est privée.

A la suite de la cuisine se trouve le bureau du Révérend Nichols. A l'origine cette pièce était un garde manger et avait un accès à l'extérieur. En 1854, Charlotte transforma la pièce pour en faire le bureau de son mari.

Dans les escaliers menant au premier étage, à mi chemin, se trouve une horloge réalisée par Barraclogh à Haworth. Il est d'usage de dire que le révérend Patrick Brontë en remontait le mécanisme tous les soirs à 21 heures. Sur le mur opposé se trouvent des portraits de Charlotte, Emily et Anne , réalisés par Branwell.

Au premier étage, la chambre de Charlotte. Quand les Brontë emménagèrent à Parsonage, cette pièce était celle de Patrick et Maria. A la mort de Madame Brontë, la tante occupa cette pièce. C'est en 1844 que Charlotte pris possession de cette chambre. Quand elle se  maria elle la partagea avec son mari le Révérend Nichols. Charlotte y est morte le 31 mars 1855.

La pièce suivante est la chambre de Patrick Brontë. Il y a emménagé à la mort de sa femme, échangeant de pièce avec Charlotte, et c'est là qu'il est mort le 7 juin 1861 âgé de 84 ans. C'est de cette pièce, que tous les matins il tirait par la fenêtre pour décharger son fusil, il avait toujours une arme à portée de main pour raison de sécurité.

Comme la santé de Branwell déclinait, il s'est installé dans cette même pièce avec son père, qui pouvait ainsi garder un oeil sur lui, pour sa propre sécurité et celle de sa famille. Branwell souffrait de delirium tremens. Il est décédé dans cette pièce le 24 septembre 1848 à l'âge de 31 ans.

Ensuite vient le bureau des enfants. Cette pièce était à l'origine plus grande, mais le couloir et ce bureau ont été réduits en 1850 afin d'augmenter la taille des autres chambres. Les serviteurs ont rapporté que c'était là que les enfants racontaient leurs histoire d'Angria et Gondal.

Il est fort probable que Branwell, seul garçon, ait utilisé cette pièce en tant que chambre.

La pièce des domestiques. On ne sait pas exactement qui occupait cette pièce en tant que domestiques à demeure, Tabby Ackroyd vivait au village, tout comme Martha Brown. Elles sont toutes les deux enterrées au cimetière de Haworth. A gauche de la cheminée, une partie d'un escalier qui aurait donné sur l'extérieur mais qui à aujourd'hui disparu.

Le studio de Branwell. Au départ cette pièce était probablement une chambre, Branwell l'a utilisée en tant qu'atelier, sa carrière de portraitiste a été brève. Dans les années 1870, le Révérend Wade a converti cette pièce en corridor d'accès au nouveau pignon.

 

 

 

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Littérature et lieux : Les Soeurs Brontë à Haworth.

 

 

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29 janvier 2008

Goethe - Weimar

 

Biographie de Goethe.

 

 

 

Johann_Wolfgang_Goethe"En réalité, on sait seulement quand on sait peu. Avec le savoir augmente le doute".

 

Né à Francfort-sur-le-Main le 28 août 1749, Goethe est l'héritier d'une double tradition germanique, celle des artisans du nord par son père, lui-même jurisconsulte et conseiller honoraire, celle des juristes du sud par sa mère, dont le père a été bourgmestre de Francfort. Elevé librement dans un milieu protestant aisé, cultivé, il s'imprègne tout autant des classiques anciens et modernes, que de la Bible, de la mythologie antique et des légendes populaires allemandes. De 1765 à 1768, il fait à Leipzig ses études de droit et publie ses premiers recueils de poésie (Annette, Mélodies et Lieder dédiés à Mlle Frédérique Oeser, Nouveaux Lieder et Mélodies, Le Caprice de l'amant). De retour à Francfort, il compose sa première comédie, "Les Complices", qui évoque ses souvenirs de Leipzig. En 1770, il poursuit ses études de droit à Strasbourg, où il découvre Shakespeare, Homère, la profonde harmonie qui existe entre la nature et la création artistique, et la présence de Dieu dans l'évolution de l'Univers.

L'influence de Jean-Jacques Rousseau est sensible dans les Poésies qu'il dédie à Frédérique Brion, un amour platonique. Très impressionné par le gothique de la cathédrale de Strasbourg, il écrit "De l'architecture allemande" (1773), hymne à la gloire d'un des artisans de sa construction, "Erwin von Steinbach", sorte de manifeste de l'esthétique "Sturm und Drang", qu'il illustre par la composition d'un drame en prose, "Goetz de Berlichingen à la main de fer" (1773).

De retour à Francfort, où il exerce la profession d'avocat, Goethe compose et ébauche d'autres drames, fondés sur des personnages mythiques ou archétypaux (Mahomet, Satyros ou le Faune fait dieu, Prométhée, Stella, Clavigo, premières esquisses de Faust). De sa passion malheureuse pour Charlotte Buff, fiancée à son ami Kestner, il tire un roman "Les Souffrances du jeune Werther" (1774).

Renonçant à l'avenir de bonheur conformiste qu'envisage sa fiancée francfortoise Lili Schöneman, il rompt avec elle et accepte à Weimar, en 1775, la charge de conseiller secret du duc Charles-Auguste de Saxe-Weimar. Il assume alors d'innombrables tâches administratives, politiques et financières à la cour de Weimar, et se découvre un intérêt pour les sciences de la nature –botanique, anatomie, physique, géologie– prétexte pour lui à effectuer de nombreux voyages dans le Harz.

Anobli, nommé ministre des Finances en 1782, il ébauche de nouveaux drames, de facture plus classique, écrits en vers ïambiques, "Iphigénie en Tauride", "Torquato Tasso". Un désir d'évasion le mène en Italie, de septembre 1786 à juillet 1788. Ce voyage capital, qu'il qualifie lui-même de "nouvelle naissance", le met au contact direct de l'art antique, découvert par l'intermédiaire des travaux de Winckelmann, et lui fait rencontrer des artistes italiens ou allemands résidant en Italie (voir le "Voyage en Italie", et "les Élégies romaines" publiés plus tard).

De retour à Weimar, il se met en ménage avec Christiane Vulpius (qu'il épousera en 1806), dont il a un fils, Auguste, seul survivant de cinq enfants. Il abandonne toutes ses fonctions administratives pour se consacrer à ses études scientifiques (Métamorphoses des plantes, Métamorphoses des animaux, Contributions à l'optique), à la publication de ses œuvres et à la direction du Théâtre de Weimar.

La Révolution française l'entraîne aux côtés du duc dans la campagne de France de la première guerre de coalition jusqu'au champ de bataille de Valmy, puis au siège de Mayence (dont il rendra compte dans deux ouvrages). L'idéal républicain lui paraît un remède contre l'égoïsme des classes dominantes, mais c'est à l'élite qu'il convient, selon lui, d'entraîner la collectivité dans une transformation sociale qui concilierait monarchie et république. Des pièces (Le Grand Cophte, Le Citoyen-général), des poèmes (Les Heures, Épigrammes vénitiennes), des essais (Entretiens avec des émigrés), un conte ésotérique (Märchen), un roman (Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister, terminé en 1796), témoignent de l'évolution de ses conceptions morales et politiques. Un de ses plus authentiques chefs-d'œuvre, "Hermann et Dorothée" (1796-1797), a pour arrière-plan historique la toute récente Révolution française.

En 1794, sa rencontre avec Schiller est décisive pour les deux poètes. Liés par une indéfectible amitié jusqu'à la mort de Schiller en 1805, ils échangent une abondante correspondance, collaborent aux Xénies, rivalisent de créativité poétique ; les Ballades datent de cette heureuse époque. Peu de temps après la mort de Schiller, et tandis que l'Allemagne – et Weimar – subissent le choc de la conquête napoléonienne, Goethe achève "le Premier Faust", publié en 1808, rencontre Napoléon au Congrès d'Erfurt, et retourne au mythe de Prométhée avec le projet d'un nouveau drame, "Pandora", inachevé. Il écrivit alors "Les Affinités électives" (1808-1809), roman bâti sur la théorie chimique des affinités, et inspiré par le tendre sentiment que lui inspire Minna Herzlieb, fille adoptive de ses amis Frommann, libraires à Iéna.

À la même époque, après la publication de sa "Théorie des couleurs", ouvrage scientifique qu'il juge primordial, Goethe s'attaque à une œuvre autobiographique, "Poésie et vérité", tandis qu'est mise en chantier l'édition de ses œuvres en 20 volumes (1815-1819). Sous le coup d'un nouveau penchant amoureux –et combattu– pour Marianne von Willemer, s'inspirant du poète persan Hâfiz, il écrit "les poèmes du Divan occidental-oriental"(publié en 1819). Entre temps, sa femme est morte (1816), son fils s'est marié (1817), lui donnant des petits-enfants qu'il verra grandir avec une indulgente tendresse. Il abandonne en 1817 la direction du Théâtre de Weimar et s'intéresse de plus en plus aux sciences naturelles, collectionnant les pierres et les estampes.

En 1819, quelques scènes de "Faust" sont représentées à Berlin. Introduite en France par le livre de Mme de Staël, De l'Allemagne, l'œuvre y trouve de fervents admirateurs. Lui-même s'intéresse vivement aux jeunes littérateurs français qu'il lit dans le texte original. La traduction de "Faust" par Gérard de Nerval renouvelle son intérêt pour une œuvre qu'il n'aime pas relire en allemand. En 1823, il prend pour secrétaire Jean-Pierre Eckermann qui, dans ses Conversations avec Goethe, rendra compte des neuf dernières années de la vie du poète.

Un dernier amour pour la toute jeune Ulrique von Levetzow lui inspire "L'Élégie de Marienbad", tandis qu'il travaille aux "Années de voyage de Wilhelm Meister", et se remet à "Faust", prolongeant le vieux mythe germanique et le confrontant à la mythologie grecque dans une apothéose symbolique de l'union du classicisme et du romantisme. Le héros cherche dans l'action le sens de toute vie, en quête d'un absolu perceptible par fragments au moyen d'expériences successives, qui finissent par déboucher, contre toute attente, sur la victoire du bien sur le mal.

À plus de quatre-vingts ans, l'esprit toujours ouvert et créatif, Goethe, fêté et respecté, est une sorte d'institution. En 1830, il perd son fils unique Auguste, et, une fois "le Second Faust" terminé, comme si sa mission était enfin accomplie ("Meurs et deviens ! "), il meurt le 22 mars 1832, dans sa maison de Weimar.

 

 

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Weimar_GoethehausWeimar est une petite ville de Thuringe, au cœur verdoyant de l’Allemagne et ne compte pas plus de 65 000 habitants. Pourtant, elle est connue dans le monde entier en tant que ville de la littérature, de l’art, de la musique et de l’histoire. Cela grâce à de nombreux grands esprits, et en particulier aux poètes Johann Wolfgang von Goethe et Friedrich Schiller qui ont longtemps vécu et écrit à Weimar. Mais ils ne sont pas seuls, il y a aussi Lucas Cranach, le peintre de la Réforme, Martin Luther, le grand réformateur qui a souvent prêché à Weimar, Johann Sebastian Bach, le compositeur le plus interprété, et Franz Liszt qui, à l’époque postclassique, fit de Weimar un haut lieu de la musique.

 

Lorsque le jeune Goethe, né à Francfort, arriva en 1775 dans cette ville de résidence ne comptant alors que 6 000 âmes, elle a dû lui paraître bien petite et étroite. Il répondait à l’invitation du jeune duc Carl August, amateur d’art, qui devint l’ami de Goethe, le protégea et l’incita au travail. Johann Wolfgang von Goethe resta plus de cinquante ans dans cette petite ville de Thuringe, jusqu’à la fin de sa vie. Il y trouvait la tranquillité et la force et aussi l’aisance matérielle permettant à son génie de s’épanouir.

 

 

La maison de Goethe, est le musée le plus fréquenté de Weimar. Lorsque l’on pénètre dans la maison de Goethe, on est salué par un "Salve" inscrit sur le sol. On a l’impression que le poète ne s’est absenté qu’un court instant. Tout est resté comme à l’époque de Goethe : le cabinet de travail, la bibliothèque, les pièces d’habitation. Dans la "Junozimmer", la salle de réception avec un piano, le grand maître recevait des personnalités de l’époque, des poètes et des érudits. Il installait souvent ses hôtes au "Weisser Schwann" voisin, une auberge aujourd’hui appréciée des touristes. Les plats préférés de Goethe figurent sur la carte : poitrine de bœuf à la sauce verte, spécialité de Francfort, pommes de terre à l’anglaise saupoudrées de persil et salade de betteraves rouges. Goethe avait réuni plus de 6000 livres dans sa bibliothèque privée, ils sont presque un million à être conservés à la bibliothèque de la duchesse Anna Amalia, un lieu de recherche en histoire de l’art de niveau international. En automne 2004, un incendie a détruit des dizaines de milliers de livres et une partie de la magnifique salle de bibliothèque de style rococo. Toutefois, depuis octobre 2007, des restaurateurs ont fait renaître cette merveille. La succession de manuscrits de Goethe et de Schiller, qui se compose de plus de deux millions de documents, représente les archives littéraires les plus anciennes du monde – les archives de Goethe et de Schiller. L’Unesco les a intégrées dans son programme "Memory of the world".

 

Juste derrière la bibliothèque Anna Amalia s’étend le parc de l’Ilm, une oasis de verdure au cœur de la ville. Le pavillon de jardin "Goethes Gartenhaus", son premier domicile à Weimar, aujourd’hui ouvert au public, se trouve dans ce cadre idyllique. Très vite, toutefois, il devint trop étroit et pas assez représentatif pour le poète élevé au rang de "Geheimer Rat", car il était entré au gouvernement en tant que ministre. Sa vie entière, ce pavillon lui servit de refuge pour sa création littéraire, il y trouvait la tranquillité, c’est là aussi qu’il s’intéressa aux plantes, aux minéraux et au spectre des couleurs, en harmonie avec la nature. A deux pas de la maison de Goethe, "Frauenplan", Friedrich Schiller acheta une petite maison dans ce qui est aujourd’hui la Schillerstrasse, le boulevard piétonnier de Weimar. Au premier étage, dans un petit cabinet de travail, il écrivit "Guillaume Tell" et "Marie Stuart". L’amitié entre ces deux grands poètes stimula aussi leur travail, elle les incita réciproquement à écrire de nouvelles œuvres. Schiller poussa Goethe à terminer "Faust", auquel le grand écrivain avait travaillé sa vie durant, et Goethe fut celui qui fit jouer les drames de Schiller dans ce qui est aujourd’hui le Deutsches Nationaltheater. Il en était le directeur.

La "maison du Frauenplan", comme on la nomme souvent en littérature, abrita Goethe pendant un demi-siècle, jusqu'à sa mort, le 22 mars 1832. Il écrivit la plupart de ses chefs d'œuvres dans son bureau, et dans la pièce adjacente se trouvait le fauteuil dans lequel il mourut. Les visiteurs de Weimar, capitale culturelle européenne en 1999, y découvrent le poète mais aussi le scientifique: sa maison contient une impressionnante collection de 18 000 pierres et minéraux, dont certains proviennent d'une grotte du parc des bords de l'Ilm, à quelques pas de là. Cette grotte – un système de galeries à douze mètres de profondeur – servait de cave à bière, et Goethe, ancien ministre des mines, y collectait des minéraux. Dans le parc à l'anglaise dont il influença l'agencement se trouve également son petit pavillon. Il y habita dans un premier temps après son arrivée à Weimar en 1774. Plus tard, il aimait s'y retirer pour écrire. Les touristes peuvent aujourd'hui visiter la maisonnette.

 

 

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Goethe à Weimar.

 

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6 février 2008

Jean Cocteau - Milly la Foret

 

Biographie de Jean Cocteau.

 

 

 

Cocteau"Je sais que la poésie est indispensable, mais je ne sais pas à quoi."

 

Jean Cocteau est né à Maisons-Laffitte, le 5 juillet 1889,  dans une famille bourgeoise de Paris. Son père, avocat et peintre amateur, se suicida lorsque Cocteau avait neuf ans. Dès l'âge de quinze ans, Cocteau quitte le cocon familial. Il ne manifeste que peu d'intérêt pour les études et n'obtiendra pas son baccalauréat. En dépit de ses œuvres littéraires et de ses talents artistiques, Cocteau insistait sur le fait qu'il était avant tout un poète et que tout travail était poétique. Il publie son premier livre de poèmes, "La Lampe d'Aladin", à 19 ans. Cocteau devint alors connu dans les cercles artistiques bohémiens comme le "Prince Frivole". C'est sous ce titre qu'il publiera à 21 ans, en 1910, son second recueil de poèmes. Edith Wharton le décrit comme un homme pour qui "chaque grande ligne de la poésie était un lever de soleil, chaque coucher du soleil la base de la ville merveilleuse... ".

Dans les années 1920, Cocteau s'associe avec Marcel Proust, André Gide et Maurice Barrès. Il est également fasciné par le maître des ballets russes, Serge de Diaghilev. De sa collaboration avec l'artiste russe nait "Parade", ballet produit en 1917 par Diaghilev, avec des décors de Pablo Picasso et une musique composée par Erik Satie. Cette œuvre va inspirer à Apollinaire le néologisme de surréalisme, repris ensuite par André Breton et Philippe Soupault pour la création du mouvement culturel que l'on sait. Cocteau a une grande influence sur le travail des autres, dans le groupe même composé par ses amis : "Les Six".

En 1918, il rencontre le poète Raymond Radiguet. Les deux collaborateurs entreprirent beaucoup de voyages ensemble, Cocteau étant exempté du service militaire. En admiration devant le grand travail littéraire de Radiguet, Cocteau promut les travaux de son ami dans son cercle artistique et s'arrangea pour faire publier par Grasset "Le Diable au corps" (une histoire en grande partie autobiographique sur le rapport adultère entre une femme mariée et un homme plus jeune), exerçant son influence pour recueillir le prix littéraire du "Nouveau Monde" pour le roman.

La réaction de Cocteau à la mort soudaine de Radiguet en 1923 crée un désaccord avec certains proches qui déclarent qu'il l'a laissé désespéré, découragé et en proie à l'opium. Cocteau, ajoute-t-on, n'a même pas assisté à l'enterrement. Mais Cocteau n'assiste généralement pas aux enterrements. L'auteur quitte alors aussitôt Paris avec Diaghilev pour une représentation de "les Noces" par les ballets russes à Monte Carlo. Cocteau lui-même qualifia beaucoup plus tard sa réaction comme une "réaction de stupeur et de dégoût". Son penchant pour l'opium à cette époque-là, Cocteau l'explique comme un simple hasard lié à la liaison fortuite qu'il avait entretenue avec Louis Laloy, le directeur de l'opéra de Monte Carlo. La dépendance de Cocteau envers l'opium et ses efforts pour s'arrêter ont profondément changé son modèle littéraire. Son livre le plus notable, "Les Enfants Terribles", a été écrit en une semaine lors de son laborieux sevrage.

On a suggéré que l'amitié de Cocteau avec Radiguet a en fait été une liaison amoureuse, intense et souvent orageuse, mais aucune preuve ne permet de le justifier.

Dans les années 1930, Cocteau aurait eu une liaison avec la princesse Nathalie Paley, la belle-fille d'un Romanov, elle-même modiste, actrice ou modèle et ancienne épouse du couturier Lucien Lelong. Elle tomba enceinte, mais la grossesse ne put être menée à son terme, ce qui plongea Cocteau et Paley dans un profond désarroi. Cocteau entretint ensuite une relation sentimentale de longue durée avec deux acteurs français, Jean Marais et Edouard Dermit, ce dernier officiellement adopté par Cocteau. On suppose également que Cocteau aurait entretenu une relation avec Panama Al Brown, un boxeur dont il prit en charge la carrière à un moment donné.

En 1940, "Le Bel Indifférent", une pièce de Cocteau écrite pour Édith Piaf, fut un énorme succès. Il travailla également avec Picasso sur plusieurs projets, fut l'ami de la majeure partie de la communauté européenne des artistes et lutta contre son penchant pour l'opium durant la plus grande partie de sa vie d'adulte. Alors qu'il était ouvertement homosexuel, il eut quelques aventures brèves et compliquées avec des femmes. Son travail recèle de nombreuses critiques contre l'homophobie.

Les films de Cocteau, dont il a écrit et dirigé la majeure partie, furent particulièrement importants dans la mesure où ils introduisirent le surréalisme dans le cinéma français et influencèrent, dans une certaine mesure, le genre français de la Nouvelle Vague.

Quelques immenses succès firent passer pour toujours Cocteau à la postérité : "Les Enfants terribles" (roman), "Les Parents terribles" (pièce de théâtre de 1929), La Belle et la Bête (film de 1946). En 1960, l'artiste tourne "Le Testament d'Orphée" avec l'aide financière de François Truffaut.

En apprenant le décès de son amie Édith Piaf, Cocteau est pris d'une crise d'étouffement. Il succombera quelques heures plus tard d’une crise cardiaque dans sa demeure de Milly-la-Forêt le 11 octobre 1963 à 74 ans. Il est enterré dans la Chapelle Saint-Blaise-des-Simples à Milly-la-Forêt dans l'Essonne. Sur sa tombe, on peut lire l'épitaphe suivante : "Je reste avec vous".

 

 

 

Milly la Foret sa maison.

 

 

 

fbb1ff77e4Milly-la-Forêt n’est pas une petite ville. C’est juste un gros village, mais bien situé, à la croisée des anciens chemins de diligences Paris-Lyon et Fontainebleau-Orléans : vieux village de marchands, de foires, et capitale des plantes aromatiques.
Pour pouvoir travailler au calme en-dehors de Paris, Jean Cocteau achète fin 1947 à Milly avec Jean Marais la Maison du Bailli, près du château. Ils la meublent de formes et de couleurs. Cocteau n’y vient d’abord qu’occasionnellement, puis plus longuement à partir du moment où il se lie avec Edouard Dermit.

La rue du Lau, pavée et aménagée à l’ancienne, avec son caniveau central, se termine en cul-de-sac devant une double porte cochère romane et sa porte piétonne. Flanquée de deux tourelles à 2 couleurs et à demi-engagées, sa façade est de style Louis XIII. C’est dans cet demeure, appelée autrefois la maison du gouverneur, que vécut Jean Cocteau de 1947 jusqu’à sa mort en 1963, comme le rappelle une plaque commémorative apposée en façade.

La façade sur rue et la toiture correspondante ont été inscrites en 1969 à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

"C’est la maison qui m’attendait. J’en habite le refuge, loin des sonnettes du Palais-Royal. Elle me donne l’exemple de l’absurde entêtement magnifique des végétaux. J’y retrouve les souvenirs de campagnes anciennes où je rêvais de Paris comme je rêvais plus tard, à Paris, de prendre la fuite. L’eau des douves et le soleil peignent sur les parois de ma chambre leurs faux marbres mobiles. Le printemps jubile partout".

Le domaine de Milly est un témoignage majeur des goûts et de l’intimité de l’artiste.

L’exception de sa situation à l’orée du centre-ville, l’étroite relation entre paysage et bâti, la présence du château, les qualités plastiques du lieu ont incité Jean Cocteau à faire de son "refuge" une œuvre d’art en soi, conforme à son image, à ses rêveries.

Il établit à Milly une familiarité entre le lieu et son œuvre.
Il intègre dans les jardins des éléments de décors de ses films, notamment des sculptures.
Il travaille le paysage, rendant manifestes les plans successifs des points de vue extérieurs qu’il poursuit jusque dans l’agencement de la maison.
Le site devient dès lors une scénographie narrative, une allégorie dont le château est l’horizon imaginaire.
L’aménagement du site rendra pleinement grâce à ce contexte particulier.

Actuellement, la maison en cours de restauration, et sera ouverte au public au printemps 2008. Pierre Bergé est le Président du Conseil d'Administration, responsable de cette restauration :

"Entre les murs de la maison de Milly sont nées les phrases mémorables du "Testament d’Orphée", de "Requiem", et bien des toiles, et bien des dessins.
Aujourd’hui, cette maison est intacte grâce à Edouard Dermit qui, après la mort de Cocteau, a scrupuleusement veillé sur l’ensemble des objets qui constituaient son décor quotidien, ce qui permettra la parfaite restitution de la chambre, du bureau, de l’atelier et du grand salon.

Quant aux autres pièces, elles deviendront un espace d’exposition consacré aux collections graphiques conservées par le Comité Jean Cocteau, et pourront également abriter des expositions temporaires.

Les trois jardins et le bois seront eux aussi, bien évidemment, des lieux de promenade pour le visiteur et, pourquoi pas, des lieux d’exposition de sculptures.

Enfin, l’atelier pédagogique permettra aux scolaires de se familliariser avec l’œuvre du poète.

C’est l’intervention, en 2002, du Conseil Régional d’Ile-de-France et du Conseil Général de l’Essonne qui a permis l’achat et la sauvegarde de cette maison.
L’inauguration de l’ensemble, qui pourrait même à moyen terme devenir un centre d’archives et de recherche consacré à Jean Cocteau, est prévue pour le printemps 2008.

Alors, prendra une résonance particulière l’épitaphe qui, à la sortie de la ville, orne sa tombe dans la Chapelle Saint-Blaise-des-Simples, qu’il a peinte lui-même : "Je reste avec vous"."

Le Comité Jean Cocteau, présidé par Pierre Bergé (titulaire du droit moral sur l’œuvre de Jean Cocteau), est dépositaire des œuvres léguées par le poète à ses héritiers.
Ce Fonds est constitué de plus de 3000 pièces, principalement des dessins, huiles, pastels, et photographies. Les plus importantes seront présentées de façon permanente ou temporaire dans l’espace Collections, au premier étage de la Maison.

Le jardin va lui aussi retrouver tout son éclat, c'est le paysagiste Loïc Pianffeti qui en est le responsable :

"Composés d’axes structurants, la profondeur et le mystère de ce jardin sont renforcés par une série d’écrans, plus ou moins transparents, qui dialoguent avec la lumière.
Ces écrans opèrent comme des filtres, modifiant la perception, scandant la séquence des différents espaces jusqu’au bois.
Le jardin de Cocteau propose au visiteur une promenade au cœur de l’univers sensible de l’artiste.
Les deux jardins qui enserrent la maison restent dépouillés et solaires.

Le jardin domestique voit ses cordons de fruitiers replantés. Les bordures délimitées par les buis sont peuplées de rosiers et de vivaces simples, de petites pensées mauves, aperçues depuis les fenêtres de la chambre de Cocteau.

Le jardin des sculptures bénéficie du même traitement dépouillé, aucun arbre n’y est planté. Les ifs entourant le terme sont rabattus et reformés pour créer un paravent laissant entrevoir le verger et le chemin vers le bois.

Franchissant la passerelle qui mène au verger, le visiteur pénètre dans un espace en équilibre entre bois et maison, entre château et village, posé au sein des canaux.
L’allée qui mène au bois est légèrement élargie. Le rideau du fond est replanté avec des charmes : il constitue le second écran.
Les fruitiers sont remis en place dans leurs formes et variétés d’origine. Entre les buis, les fleurissements linéaires font la part belle aux plantes qui peuplaient autrefois les lieux : lys, rosiers, pivoines, iris côtoyaient narcisses, jacinthes et simples pensées.

Les couleurs dominantes sont franches, pures, essentielles : des rouges profonds et orangés s’échauffent au contact du bleu, tempérés par les nuances de blanc.
Le verger déploie toute sa générosité au regard du visiteur, qui vagabonde jusqu’au clocher de Milly..."

 

 

 

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7 février 2008

Pierre Bayle - Carla Bayle

 

Biographie de Pierre Bayle.

 

 

 

che_18_bayleparlouiselle" La joie est le nerf de toutes les affaires humaines".

 

Pierre Bayle est né à Carla-le-Comte (maintenant Carla-Bayle) le 18 novembre 1647, près de Pamiers en Ariège, second fils d'un modeste pasteur protestant. Instruit par son père, il apprend le grec et le latin. À cause de la pauvreté de sa famille il doit attendre la fin des études de son frère pour suivre un cursus au petit collège protestant de Puylaurens.

En 1669, il entre à l'université des jésuites de Toulouse, et se convertit au catholicisme. Après dix-sept mois, il abjure et revient au protestantisme, il se réfugie à Genève en 1670, où il apprend les enseignements de René Descartes et entreprend des études de théologie. Il adopte, pour vivre, le métier de précepteur.

Il revient en France et pendant quelques années écrit sous le nom de Bêle et travaille comme précepteur dans diverse familles de Rouen et de Paris. En 1675 sur les instances de son ami Henri Basnage de Beauval, il présente sa candidature à l'académie de Sedan, où, à l'issue d'un concours et en partie grâce au soutien de son futur ennemi Pierre Jurieu, il est nommé à la chaire de philosophie.

En 1681, l'université de Sedan est fermée, mais presque immédiatement après Bayle est nommé professeur de philosophie et d'histoire à l'École Illustre de Rotterdam. Il édite en 1682 son célèbre "Pensées sur la comète" et sa critique du travail de Louis Maimbourg sur l'histoire du protestantisme. Sa grande réputation suscite l'envie de son collègue Pierre Jurieu qui écrit un livre sur le même sujet.

En 1684, Pierre Bayle commence seul la publication de son journal de critique littéraire "Nouvelles de la république des lettres", qui obtint dans toute l'Europe un rapide succès. En 1690 paraît un "Avis important aux réfugiés" prônant la liberté de religion et la tolérance, ce qui provoque la colère de Pierre Jurieu et celle de l'évêque de Rieux.

Lors de la révocation de l'édit de Nantes, il combat dans ses écrits l'intolérance de Louis XIV, mais en même temps il compromet par ses attaques toutes les communions chrétiennes. Ses ennemis, à la tête desquels on retrouve Jurieu, le font pour ce motif, après une longue querelle, priver de sa chaire en 1693 au motif d'irreligion et de complicité avec le roi de France.

Cela ne le gène pas particulièrement pendant la préparation de son "Dictionnaire historique et critique", œuvre majeure qui préfigure L'Encyclopédie. Ce Dictionnaire se veut comme la correction des erreurs des auteurs des dictionnaires précédents. Véritable labyrinthe ce dictionnaire est composé d'articles emboîtés les uns aux autres, de nombreuses notes et citations. D'une certaine façon Bayle dans ce dictionnaire pratique l'hypertexte avant l'heure et l'on se déplace dans son dictionnaire d'une manière assez similaire à celle utilisée pour naviguer sur la Toile de nos jours. L'enseignement principal de Bayle, à travers une pensée faussement erratique et vagabonde, étant que le monde ne se réduit jamais à une vision manichéenne et suppose le croisement permanent des points de vue et des opinions contradictoires.

Jurieu le dénonce au consistoire comme impie, et au Prince d'Orange, devenu roi d'Angleterre comme ennemi de l'État et partisan secret de la France. Mais grâce à la protection de Lord Shaftesbury, il échappe cette fois aux coups de ses persécuteurs. Les dernières années de Bayle sont consacrées à des écritures diverses, provenant dans beaucoup de cas des critiques faites sur son Dictionnaire, qu'il cherche le reste de sa vie à développer. Il meurt en exil à Rotterdam en 1706.

Bayle est surtout connu comme sceptique. Dans son Dictionnaire, il se plaît à exhumer les opinions les plus paradoxales et à les fortifier d'arguments nouveaux, sans toutefois les avouer pour son propre compte, par l'incrédulité qui règne dans ses écrits, il a frayé la voie à Voltaire.

En 1906, une statue en son honneur a été érigée à Pamiers comme "réparation d'un long oubli".

 

 

Sa maison à Carla Bayle.

 

 

 

La maison natale du philosophe, restaurée dans la tradition architecturale de l'époque, au cœur du village de caractère du Carla, face à chaîne des Pyrénées, est devenu un musée.

Le Musée présente le parcours biographique et intellectuel de Pierre Bayle depuis le Comté de Foix protestant jusqu'à Rotterdam, la cité d'Érasme (en passant par Puylaurens, Toulouse, Genève et Sedan), et son rayonnement dans l'Europe des XVIIe et XVIIIe siècles, à travers une riche collection de documents, de livres, d'objets, la reconstitution du cabinet de travail de Pierre Bayle à Rotterdam ainsi qu'une projection vidéo sur sa vie et son œuvre.

On prévoit également d'associer au Musée un centre de documentation avec une bibliothèque spécialisée sur l'œuvre de Bayle et son contexte (protestantisme ariégeois, diaspora huguenote en Europe, philosophie et littérature de l'âge classique) assortie d'un équipement informatique, qui permettrait aux lecteurs, chercheurs ou curieux, de mieux connaître une pensée dont on perçoit de plus en plus l'importance et la modernité.

L'œuvre de Pierre Bayle et sa pensée, longtemps méconnues, notamment en France, font l'objet depuis une quarantaine d'années d'un intérêt croissant, attesté par des colloques scientifiques et d'importantes publications. Un Institut lui est consacré à l'Université de Nimègue aux Pays-Bas, et de nombreux chercheurs en Italie, Allemagne, Suisse, Grande-Bretagne et aux États-Unis lui consacrent thèses et travaux.

 

 

 

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28 janvier 2008

Ernest Renan - Tréguier

Biographie d'Ernest Renan.

 

 

 

renan01"La bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l’infini".

 

Né à Tréguier en 1823, fils d’un capitaine de vaisseau dans la marine marchande, Ernest Renan se destine d’abord à devenir prêtre, puis se détourne de sa première vocation pour se consacrer à la philologie et à l’histoire des religions.

En septembre 1848, il est reçu premier à l’agrégation de philosophie. Âgé seulement de vingt-cinq ans, il entreprend la rédaction de "L’Avenir de la science" qu’il laissa longtemps inédit sur les conseils d’Augustin Thierry et qui ne paraîtra que quarante ans plus tard en 1890.

Chargé de mission en Italie en 1849 et 1850, il visite Rome, Florence, Padoue et Venise tout en préparant sa thèse de doctorat sur "Averroës et l’averroïsme" qu’il présente en 1852. Renan se voit alors confier la chaire d’hébreu au Collège de France. Il a alors 39 ans. Mais, dès son premier cours, il sera révoqué, pour avoir prononcé ces mots jugés sacrilèges : "Jésus, cet homme admirable." 

Archéologue, Ernest Renan assuma, lors de l'expédition française de 1860-1861, la direction de la célèbre mission en Syrie, Syrie où il fouilla sur les sites antiques de Byblos, de Sidon et de Tyr, se posant alors comme le spécialiste incontestable de la Phénicie. Philologue, épris du monde de la Bible, il traduisit en particulier le Livre de Job (1858) et le fameux Cantique des Cantiques (1860).

Philologue très versé dans les langues sémitiques, après avoir abandonné l'état ecclésiastique, il fut deux fois lauréat de l'Institut; professeur d'hébreu au Collège de France en 1862, il fit paraître en 1863 la "Vie de Jésus", qui est son œuvre capitale, et qui souleva d'extraordinaires polémiques, des quantités incroyables d'attaques ou de défenses de cette œuvre parurent en France et à l'étranger, le pape l'appela "le blasphémateur européen", des manifestations hostiles se produisirent au Collège de France, qui amenèrent la suspension de son cours. Le gouvernement impérial lui offrit comme compensation l'administration de la Bibliothèque nationale qu'il refusa. Son nom fut prononcé pour un fauteuil à l'Académie, mais l'évêque Dupanloup associa le nom d'Ernest Renan et de Taine à celui de Littré qu'il combattait avec passion. Après la guerre de 1870, les idées du monde gouvernemental s'étaient modifiées, Ernest Renan fut réintégré dans sa chaire en 1870 et nommé par l'élection administrateur du Collège de France en 1873 où il fut réélu tous les trois ans. Membre de l'Académie des Inscriptions depuis 1856, il fut élu à l'Académie française le 13 juin 1878 en remplacement de Claude Bernard, et reçu le 3 avril 1879 par Alfred Mézières.

Son discours de réception produisit en Allemagne une vive émotion qu'Ernest Renan dut calmer en publiant une lettre soi-disant adressée à un ami d'Allemagne. La haine du parti religieux contre Renan n'a jamais désarmé, le maréchal de Mac-Mahon refusa de le nommer officier de la Légion d'honneur, Renan obtint ce grade seulement en 1880…  Il est mort à Paris en 1892 quelques mois après avoir achevé son "Histoire d'Israël".

L'œuvre de Renan a vieilli. Sa documentation historique est solide, probe, mais recourt souvent à l'imagination pour ressusciter, exalter le passé. Sa philosophie a été vigoureusement combattue et taxée de dilettantisme. En réalité, Renan est un esprit critique qui a cherché passionnément la vérité, mais c'est aussi un poète qui croit aux pouvoirs de l'universelle illusion. Son influence s'est exercée sur Anatole France, Maurice Barrès, Paul Bourget, Romain Rolland, Charles Maurras.

 

 

 

 

Tréguier sa maison.

 

 

 

 

renanErnest Renan naquit dans une maison bretonne à pans de bois de la fin du 16e - début du 17e siècle. La façade sur rue est à deux étages en encorbellement. Si l’écrivain n’y vécut que les quinze premières années de sa vie, il ne se sépara jamais de cette demeure, continuant à y venir pour les vacances.

L’aménagement a été conçu pour restituer la présence de Renan enfant, adolescent et homme célèbre : on peut y voir sa chambre natale avec sa cheminée de granit et son lit clos, la chambre de l’écolier logée sous les combles, avec le petit pupitre, et aussi une reconstitution du cabinet de travail de Renan au Collège de France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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27 janvier 2008

William Shakespeare - Stratford upon Avon

 

Biographie de William Shakespeare.

 

 

shakespeare_thumbnail"Je tiens ce monde pour ce qu'il est : un théâtre où chacun doit jouer son rôle".

 

 

William Shakespeare est né le 23 avril 1564, à Stratford upon Avon, dans le comté de Warwick en Angleterre. Son père, John, appartient à la corporation des pelletiers et gantiers, et est maire de Stratford. A l'âge de 7 ans, William entre à la Grammar School, où il apprend, entre autres, à traduire des textes de l'anglais vers le latin et vice-versa. Il fait des études qu'il interrompt assez tôt, la fortune de son père ayant périclité.

Shakespeare épouse Anne Hathaway, de huit ans son aînée. Le 28 novembre 1582, naîtront deux filles et un garçon. Il quitte Stratford en 1587 dans des circonstances que l'on ignore et s'installe à Londres.  Il trouve du travail dans un théâtre et révèle son talent en "arrangeant" des pièces achetées aux auteurs. Dans les années 1590, il écrit des poèmes, les premières comédies et des drames historiques. La première date marquante de sa carrière dramatique serait l'année 1591, s'il faut lui attribuer, la seconde et la troisième partie d'"Henri VI", en effet, dans le remaniement qui a  été fait de ce drame, on trouve des traits d'un caractère à la fois sentimental et comique qui semblent bien dans sa manière.

Avant 1592, on ne possède guère d'indication sur la vie de Shakespeare. On ignore comment et où il vécut. Il est possible qu'il ait écrit ses premières pièces pour des compagnies de province. En 1592, il va se faire remarquer comme auteur et acteur. Il a déjà écrit ses premières pièces, "Les Deux Gentilhommes de Vérone" et "Henri VI". Son talent réside dans son habileté à transposer en images poétiques sa profonde compréhension de l'homme, mais aussi dans sa capacité à produire une grande variété d'oeuvres. "Venus et Adonis" paraît l'année suivante. Cette suite de petits poèmes narratifs est dédiée au mécène Henry Wriothesley, troisième comte de Southampton, tout comme "Le Viol de Lucrèce" publiée en 1594.

Son talent s'affirme. Sa renommée littéraire grandit sans cesse. Les succès de Shakespeare au théâtre lui valent d'attirer l'attention de plusieurs grands aristocrates. Mais le théâtre sollicite Shakespeare encore et toujours, exigeant chaque fois des intrigues plus nombreuses et plus riches. Ses pièces lucratives connaissent le succès populaire. Il écrit de nouvelles pièces "Peines d'Amour Perdues", "Roméo et Juliette" et "Le Songe d'une Nuit d'Eté". La fascination de la mort imprègne les pièces de Shakespeare :  le tombeau dans "Roméo et Juliette", les ossements et le cimetière dans "Hamlet". Vers la fin des années 1590, Shakespeare commence à écrire des pièces plus profondes qui semblent refléter ce qu'il a vécu. Ses craintes les plus sombres ne vont pas tarder à devenir réalité.

Au cours de l'été 1596, à Stratford, sa famille est frappée d'un grand malheur. Alors que William est en tournée en province, il apprend la mort de son fils Hamnet. "La douleur occupe la place de mon fils absent. Elle couche dans son lit, elle va et vient avec moi, elle prend ses jolis airs, me répète ses mots, me rappelle toutes ses grâces et habille ses vêtements vides de sa forme". "Le Roi Jean" acte III scène 4.

La Compagnie de Shakespeare ouvre, en 1599, un théâtre appelé Le Globe. En 1603, Jacques VI d'Ecosse, fils de Marie Stuart, est couronné Roi d'Angleterre sous le nom de Jacques Ier. Quinze jours après son accession au trône, les comédiens de la troupe, deviennent "les Hommes du Roi", les acteurs de la cour et du Roi. Ces dernières années sont peut être les plus importantes de sa carrière. Entre 1604 et 1607, il compose ses tragédies "Othello", "Macbeth" en hommage à Jacques VI d'Ecosse et "Le Roi Lear". Au cours de l'automne 1609, Shakespeare commence à occuper le théâtre de Blackfriars, qui devient le siège de son activité.

A l'été 1613, le théâtre du Globe est ravagé par les flammes durant une représentation d'"Henry VIII". L'incendie a marqué la fin de la carrière du dramaturge qui s'était déjà retiré à Stratford pour y écrire ses trois chefs d'oeuvre : "Cimbeline", "Le Conte d'Hiver" et "La Tempête". C'est sans doute le personnage de Prospero dans "la Tempête", sa dernière pièce, qui nous permet d'avoir l'image la plus précise du Shakespeare des dernières années.

Selon des témoignages écrits, Shakespeare, dont la santé était déjà chancelante, aurait contracté la fièvre et aurait dû se mettre au lit après avoir mangé trop de hareng saumuré et bu trop de vin au cours d'une nuit avec ses vieux amis du théâtre.

Shakespeare meurt le jour de son 52ème anniversaire. Il est enterré le 25 avril 1616, à l'Eglise de la Très Sainte Trinité où il avait été baptisé.

"En ce même jour, j'ai émis mon premier souffle, maintenant la roue du temps le remporte. Là où j'ai commencé, je finis. Ma vie a parcouru son arc."

Shakespeare est mort sans voir ses pièces officiellement publiées. Elles ont été réunies pour la première fois en 1623, sept ans après sa mort, rassemblées par ses amis et ses compagnons de scène.

 

 

 

Stratford upon Avon sa maison.

 

 

 

9a_20Birthplace_20of_20ShakespeareLa ville de Stratford-upon-Avon, où est né Shakespeare, en 1564, est située environ 150km de Londres. Cette proximité explique que ce bourg, dont le nom signifie "la route traversant le gué", fut le lieu florissant de marchés et de foires, et qu'il fut décimé par les épidémies de peste; par ailleurs, de la capitale venaient des troupes itinérantes de comédiens protégés par la reine ou par la noblesse: Stratford était le lieu d'une fortune changeante, qui marqua l'enfance et l'adolescence de Shakespeare.

Les visiteurs entrent dans la maison natale de Shakespeare par le jardin. Sur la droite se trouve le "Shakespeare Centre", ouvert en 1964 il abrite la bibliothèque, des collections d'archives et des ressources d'études du Shakespeare Birthplace Trust. Le jardin date principalement du milieu du 19ème siècle, mais comprend de nombreuses plantes mentionnées par Shakespeare.

Les visiteurs pénètrent ensuite dans une petite pièce qui faisait partie jadis de la demeure de Joan Hart, la soeur de William. Une porte conduit au petit salon.

La maison est agencée telle qu'elle était sans doute dans les années 1570 à l'époque où le père de William Shakespeare était un négociant prospère, ancien maire de la ville. Le petit salon était le lieu de réception de la famille. Le gigantesque lit à tentures est une copie de l'original du 16ème siècle. Posséder un tel lit était le signe de richesse et il n'était pas rare qu'un salon situé au rez-de-chaussée fasse également office de chambre à coucher.

Les murs du salon sont recouverts de tissus de couleur vive et remplaçaient à l'époque les tapisseries coûteuses. Les motifs que l'on trouve dans l'ensemble de la maison ont été copiés  de peintures murales et tissus originaux du 16ème siècle.

Il est possible que le sol dallé fissuré par endroits soit d'origine.

C'est dans la salle à manger que la famille se réunissait pour prendre ses repas, la table est mise comme pour un dîner normal avec de la vaisselle en étain. La vaste cheminée contient des ustensiles de cuisine et une broche pour faire rôtir la viande. Parmi les meubles, un tabouret et un banc gothiques, datant tous deux du 16ème siècle. L'une des tentures, copie d'une tapisserie d'origine, dépeint l'histoire biblique du retour du fils prodigue.

De l'autre côté d'un passage qui correspondait jadis à l'entrée de la maison, se trouve l'atelier du père de Shakespeare. Il fabriquait et vendait des articles de cuir blanc d'excellente qualité et plus particulièrement des gants pour lesquels il utilisait des peaux vertes (moutons, cerfs, jeunes chèvres etc...). Les balles et les paniers de laine sont également là pour nous rappeler que John Shakespeare était aussi un négociant et marchand de laine local qui allait jusqu'à Londres pour vendre ses articles.

Les pièces de l'étage étaient utilisées par la famille comme chambres à coucher. La première contient une réplique d'un tissu peint arborant un motif noir et blanc distinctif que l'on appelle "antique work" ou "Italian Grotesque". Dans la seconde, qui servait également à l'origine de chambre, se trouve une exposition qui illustre l'histoire de la maison en tant qu'attraction touristique. Vous y verrez une fenêtre sur laquelle des visiteurs du 19ème siècle y ont gravé leurs noms.

La tradition veut que la troisème chambre soit la pièce où est né Shakespeare en 1564. Les textiles et les tissus muraux sont des reproductions d'originaux du 16ème siècle. Sous le lit principal, se trouve une réplique d'un "truckle bed" un lit bas d'appoint à roulettes que l'on utilisait en cas de besoin, pour coucher des enfants, des serviteurs ou des amis. Le berceau, les jouets d'enfants, le baquet et les langes pour bébé sont des copies exactes des originaux de l'époque de Shakespeare.

L'aile arrière date sans doute des environs de 1601 et a été construite après le décès du père de William, à l'époque où la maison était utilisée comme auberge. On peut y voir une exposition relatant l'histoire des propriétaires de la maison de Shakespeare au fil des siècles.

La cuisine date du début du 17ème siècle, époque à laquelle l'aile arrière a été construite. La cheminée à foyer ouvert comprend un brasier à charbon en fer d'époque. Dans la dépense attenante, on peut voir de nombreux articles d'alimentation que Shakespeare aurait consommés, présentés dans des pots en céramique principalement utilisés pour conserver la nourriture. Certains sont d'origine, d'autres des copies.

 

 

 

 

 

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The Shakespeare Birthplace Trust.

 

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24 janvier 2008

Emile Zola - Médan

 

Biographie d'Emile Zola.

 

 

 

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"Il n'est pas de plus grande folie, que ne pas en avoir".

 

 

 

Emile Zola est le fondateur du naturalisme en littérature, son oeuvre principale est une vaste fresque en 20 volumes, racontant l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire. Il est né le 2 avril 1840 à Paris, d'une mère bourguignonne et d'un père italien. Emile Zola passe toute son enfance à Aix en Provence. Au collège de la ville, il fait la connaissance de Paul Cézanne, qui restera son ami pendant de longues années, à qui il doit de rencontrer des peintres tels que Monet, Renoir, Sisley, Pissaro et Manet. Son père, François Zola, qui travaille à Aix à la construction du canal, qui portera plus tard son nom, meurt prématurément le 22 mars 1847. Ce décès met la famille dans une situation financière instable et bouleverse le jeune Emile qui n'a que 7 ans au point que son oeuvre restituera plus tard la figure grandie de ce père tôt disparu, homme libéral, novateur, audacieux et bâtisseur.

A partir de 1858, il s'installe à Paris, après deux échecs au baccalauréat à cause du français, il mène une vie incertaine, il n'a pas d'argent, il est démuni. Il entre finalement aux Editions Hachette où il travaille de mars 1862 à janvier 1866, comme commis puis rapidement comme chef de la publicité. Outre des centaines de vers, et quelques tentatives théâtrales, il compose à cette époque plusieurs textes en prose très variés, allant du conte de fées à la satire politique en passant par la "chose vue", le récit à finalité morale. Il réussit à publier en novembre 1864 un petit recueil de contes, "Les Contes à Ninon" qui reçoit un accueil favorable. En 1865, il rencontre celle qui va devenir sa femme, Alexandrine Meley. Décidé à vivre de sa plume, il quitte la librairie Hachette en 1866. En 1867, son premier succès vient avec "Thérèse Raquin" qui annonce, sans en faire partie, le cycle des Rougon-Maquart, tant pas les sujets abordés, (l'hérédité, la folie) que par les critiques qu'il suscite : la presse traite en effet l'auteur de pornographe, d'égoutier ou encore de partisan de la littérature putride.

Après la guerre de 1870, à laquelle il ne participe pas, parce que fils de veuve et myope, il n'est pas mobilisable, il devient journaliste parlementaire. C'est le 22 juillet 1872, par la signature du contrat qui le lie à l'éditeur Georges Charpentier, que commence véritablement sa carrière littéraire, qu'il mène de front avec le journalisme auquel il ne renonce pas. Peu à peu ses romans lui valent l'amitié d'écrivains comme Flaubert, les frères Goncourt, Daudet et Tourgueniev. Lorsqu'il décide d'entreprendre sa vaste fresque romanesque, par souci de méthode, il veut établir un plan général, avant même d'écrire la première ligne. Il tient aussi à préciser la différence de son entreprise avec celle d'un prédécesseur écrasant, Balzac et sa comédie humaine :"Mon oeuvre à moi sera tout autre chose. Le cadre en sera plus restreint. Je ne veux pas peindre la société contemporaine, mais une seule famille en montrant le jeu de la race modifiée par le milieu. Ma grande affaire est d'être purement naturaliste, purement physiologiste". Aujourd'hui, les théories scientifiques qui fondent les Rougon-Maquart, sont tout à fait dépassées, l'oeuvre elle, reste toujours actuelle, sans doute parce que, au-delà des ambitions scientifiques de son auteur, elle demeure une réalisation considérable sur le plan littéraire.

"La Fortune des Rougon" en 1871, le premier volume, est la base qui soutient et justifie tout l'édifice. Ce roman relate le coup d'Etat du Prince Louis Napoléon Bonaparte, le 2 décembre 1851, vu d'une ville de Provence. A la faveur de ce bouleversement politique, les ambitions se déchaînent : deux branches rivales d'une même famille les Rougon et les Maquart, s'affrontent, les premiers se révélant bonapartistes par calcul, les seconds libéraux par pauvreté et par envie.

 

Le succès de "L'Assommoir" en 1877, septième volume des Rougon-Maquart, lui confère à la fois la notoriété et l'aisance. Sa maison de Médan devient, le jeudi où il reçoit, le lieu de rendez-vous de jeunes écrivains tels que Huysman ou Maupassant.

Indigné par la dégradation du capitaine Dreyfus, le 5 janvier 1895, à l'Ecole Militaire, il dénonce à la fin de l'année dans trois articles publiés par le Figaro les campagnes de presse contre la République et les Juifs. Convaincu que le véritable coupable de l'affaire Dreyfus est le commandant Esterhazy, qui est acquitté à l'unanimité le 11 janvier 1898, Zola publie dans l'Aurore deux jours plus tard l'article "J'accuse". Condamné à un an d'emprisonnement et à 3000 francs d'amende, il doit quitter la France le 18 juillet 1898. A son retour en 1899, injurié, radié de l'Ordre de la Légion d'Honneur, abandonné par une grande partie de ses lecteurs, il serait mort asphyxié dans sa maison à cause semble-t-il d'une main criminelle qui en aurait bouché la cheminée. Une foule immense rendit hommage pendant ses obsèques à celui qui avait osé mettre en jeu sa notoriété au nom de la morale.

 

 

 

Médan sa maison.

 

 

 

medanC’est un Zola rendu riche et célèbre par le succès de "L’Assommoir" qui cherche en 1878 un logement d’été non loin de Paris, car il doit suivre l’Exposition Universelle qui s’y prépare, pour le compte d’un journal russe.

Il trouve une "cabane à lapins", qui n’est pas à louer, mais à vendre. Retrouvant à Médan un peu de la campagne de son enfance provençale, il achète cette petite maison et y voit déjà le cadre idéal pour poursuivre l’écriture de la série des Rougon-Macquart, dont il a déjà commencé l’épopée qui débute au Coup d’état de Louis-Napoléon en décembre 1851 et s’achèvera avec la chute du régime impérial au moment de la Commune de 1870-1871.

De 1878 à 1902, Médan devient sa résidence principale. Il y passe huit mois de l’année, se réfugiant à Paris chaque hiver afin de rassembler la masse de documents qui fournissent la base de ses romans.
Il y achève l’écriture de "Nana" et concevra "Pot bouille" ( 1882), "Au Bonheur des Dames" (1883), "La Joie de vivre" (1884), "Germinal" (1885), "L’Oeuvre" (1886), "La Terre" (1887) et "Le Rêve" (1888). Ses revenus lui permettent peu à peu de racheter des terrains voisins, ainsi que de construire de nouvelles ailes à sa "cabane à lapins" et d’autres bâtiments pour y héberger ses amis. Il est bientôt propriétaire des terrains qui descendent jusqu’à la Seine, puis d’une parcelle de l’île en face, sur laquelle il fait construire un petit pavillon, le Paradou.

En effet, dès les premiers jours de son installation, il invite à Médan ses amis écrivains naturalistes : Alexis, Céard, Hennique, Huysmans et Maupassant. Ils créent ensemble le "Groupe de Médan" qui fera bientôt paraître un recueil de nouvelles : Les soirées de Médan.

Pour Zola, l’âme d’une maison tient à ce qui s’y vit à l’intérieur, alors… peu importe son apparence extérieure !
La maison de Médan reflète à l’extrême les goûts naturalistes de l’écrivain : vitraux, tentures, tapis, meubles de toutes époques, entre art médiéval et Art Nouveau. Les deux tours qui finissent par flanquer le bâtiment principal ont une drôle d’allure…
Dans son bureau qui s’ouvre sur la nature environnante et dont les murs sont hauts de six mètres, il a fait écrire Nulla dies sine linea (pas un jour sans une ligne). Il produira, année après année, quatre à cinq pages chaque jour.

En 1888, dix-huit ans après son mariage, il tombe amoureux de Jeanne Rozerot, la jeune lingère que sa femme vient d’embaucher.
Les deux seuls enfants de Zola naîtront de cette liaison : Denise, en 1889, et Jacques, en 1891. Jusqu’à sa mort, Zola mènera une double vie, installant sa seconde famille à Paris, puis, en 1893, à Cheverchemont, d’où il pouvait les voir à la jumelle depuis la maison de Médan, puis non loin, à Verneuil.

Il va rompre cet équilibre instable en s’engageant aux côtés de Dreyfus en 1898, et choisir l’exil en Angleterre pendant onze mois, avant de revenir à Médan.

En 1902 Zola décède à Paris. Ses amis, l'année suivante, se réunissent à Médan et y font, dès lors, un pèlerinage chaque année. Ils dissuadent Mme Zola de réduire le domaine en en vendant des parcelles, elle finit par le léguer à l'assistance publique. Les heures de Zola à Médan ne sont plus qu'un vague souvenir, la demeure est convertie en centre hospitalier pour enfants.

En 1999, une nouvelle association signe un bail avec l'assistance publique, avec pour objectif de restaurer la propriété et d'y développer un musée. Si au fil des ans la demeure a perdu de sa splendeur, dans les ailes construites par l'artiste plusieurs pièces ont conservé leur décor d'antan : la cuisine, avec son revêtement de carreaux de céramique, la salle à manger et son décor mural, en font partie, on a réinstallé sur les murs des objets légués par les descendants de l'écrivain.

La chambre des époux Zola a également été remise en l'état en 1994. Un portrait de famille y trône, réminiscence des innombrables clichés pris par l'écrivain à partir de 1894 - il avait fait installer chez lui un laboratoire où il développait lui-même ses photographies. Le bureau et la salle, dans laquelle les photos permettent au visiteur de restituer l'ambiance de la maison du temps de l'auteur, sont également tels que Zola les décora.

 

 

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Histoire de la maison de Médan.

Maison Zola - Musée Dreyfus.

 

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22 janvier 2008

Pierre Loti - Rochefort

 

Biographie de Pierre Loti.

 

 

 

LOTI"Les lieux où nous avons ni aimé, ni souffert, ne laissent pas de traces dans notre souvenir".

 

 

Pierre Loti est le troisième enfant de Théodore Viaud, receveur municipal et de Nadine Texier.  Il est né à Rochefort le 14 janvier 1850, son véritable nom est Louis Marie Julien Viaud.

Pendant une partie de son enfance il séjourne dans la petite ville de Bretenoux dans le Lot, durant les vacances scolaires d’été de 1861 à 1864. Les souvenirs de cette période sont décrits dans ses derniers ouvrages comme  "Le Roman d'un enfant", "Prime jeunesse" ou "Journal intime".

En 1867, il entre à l'École navale de Brest. En 1870, année du décès de son père, il prend la mer comme aspirant de première classe et participe sur une corvette de la marine à la guerre contre l'Allemagne. En 1872, il découvre Tahiti lors d'une escale et écrit le "Mariage de Loti". Il avait reçu de la reine Pomaré le surnom de Loti (nom d'une fleur tropicale) et tenu à une certaine réserve du fait de sa qualité d'officier de marine, il adoptera ce pseudonyme à partir de 1876.

En 1877, lors d'un séjour en Turquie, il rencontre Aziyadé, belle et taciturne odalisque aux yeux verts, avec laquelle il vivra une immense passion. Aziyadé était une jeune Circassienne qui appartenait au harem d'un dignitaire turc. Ils vécurent une très grande histoire d'amour. Avant le départ de Pierre Loti, Aziyadé confectionna une bague en utilisant ses propres bijoux et l'offrit à son amant. Plus tard, lorsque Pierre Loti put revenir à Constantinople, il se lança à la recherche de sa bien-aimée mais il découvrit qu'elle était morte de chagrin. Pour elle, en 1879, il écrit "Aziyadé" qui est une des plus belles histoires d'amour jamais écrite et en 1892 il écrit "Fantôme d'Orient" qui est un ultime hommage au fantôme qui n'a jamais cessé de hanter son cœur. Certains critiques (comme Roland Barthes) évoquant l'homosexualité de Pierre Loti, expliquent que le personnage d'Aziyadé serait en réalité un jeune homme. Comme pour Marcel Proust décrivant les jeunes filles en fleur, qui étaient en réalité des jeunes gens cachés sous des pseudonymes féminins.

En 1880, il revient à Stamboul. En 1881, il est promu lieutenant de vaisseau et publie son premier roman signé  Pierre Loti, "Le Roman d’un Spahi". En mai 1883, il embarque sur l'Atalante pour participer à la campagne du Tonkin et publie le récit, heure par heure, de la prise de Hué dans "Trois Journées de guerre en Annam", texte qui paraît dans les colonnes du Figaro. Loti est alors mis en disponibilité par le gouvernement de Jules Ferry qui lui reproche la férocité et la cruauté qu'il attribue aux soldats français. En 1886, il publie son deuxième grand succès "Pêcheur d'Islande" et le 21 octobre il épouse Blanche Franc de Ferrière qui donnera naissance en 1889 à son fils Samuel.

Il est élu à l'Académie française au fauteuil 13, le 21 mai 1891 au sixième tour de scrutin par 18 voix sur 35 votants contre Émile Zola en remplacement d'Octave Feuillet. Alors candidat, retenu par son service, il fut dispensé des visites. Il fut reçu le 7 avril 1892 par Alfred Mézières. Il reste le seul académicien qui fut capable d'exécuter un salto arrière sur le dos d'un cheval, car il fut également clown au Cirque étrusque en 1878 et acrobate au Cirque Frediani en 1895 (il était le parrain d'Adolphe Frediani, fils du Directeur Willy). Très fier de son corps, il envoya à tous les académiciens une photographie de lui où seul son sexe est dissimulé.

En 1893, il fait la rencontre de Crucita Gainza, d'origine basque. Pour elle, à partir de 1894, il loue à Hendaye, une maison qu’il dénommera Bachar-Etchea dite la maison du solitaire. En 1895, Crucita Gainza donne naissance à son fils Raymond.

En 1896, sa mère Nadine Texier-Viaud meurt. En 1898, il achète la maison dite des aïeules, ses tantes, dans l'île d'Oléron, dans laquelle il a séjourné dans sa prime jeunesse et à différents moments de sa vie. Entre 1900 et 1902, il est mis en retraite puis réintégré dans la marine pour laquelle il séjourne en Asie, ce qui va lui permettre d'écrire "Les Derniers Jours de Pékin" (1902) et "L’Inde sans les Anglais" (1903). À partir de cette même année, il séjourne vingt mois à nouveau à Stamboul, la Constantinople chargée d'Orient, "la ville unique au monde", pour préparer "Vers Ispahan" (1904).

En 1910, il séjourne à Stamboul et appuie la candidature de l'historien moderniste Louis Duchesne élu au fauteuil 36. En 1913, de retour à Stamboul, il lutte contre le démantèlement de l’Empire Ottoman voulu par les puissances occidentales et publie "La Turquie agonisante".

Il a racheté puis restauré le château de la Rochecourbon (commune de Saint-Porchaire), à l'époque à l'abandon.

Il meurt, le 10 juin 1923 à Hendaye et après des funérailles nationales est enterré dans la maison de ses aïeux. Peu après son décès sont publiés des extraits, en collaboration avec son fils Samuel, de son journal intime sous le titre "Un jeune officier pauvre".

Il est Grand-Croix de la Légion d'honneur.

Chacun de ses romans correspond à un pays différent. C'est une étude sur chaque pays. Il s'immerge dans la culture du pays. Il a une vision de l'altérité qui n'est pas intellectuelle mais sensible (sensations éprouvées). Selon lui, il n'y a plus rien à faire chez nous, c'est ainsi qu'il part à l'étranger pour trouver de quoi s'exalter (vision nihiliste du monde).

Sa plus grande fascination allait à l'empire Ottoman, où la tolérance se confond avec la sensualité. Les femmes sont le passage obligé pour connaître l'autre civilisation. Pierre Loti recherche l'exotisme à travers les femmes. Il est en quête d'une certaine pureté dans le contact avec les femmes étrangères (mythe d'une pureté primitive qui doit régénérer le monde occidental). L'exotisme de Loti n'est pas un dialogue avec l'autre : il se fond plutôt avec l'autre, il ne s'agit donc pas de tolérance.

 

 

 

Rochefort sa maison.

 

 

 

235721Pierre Loti, a passé une grande partie de sa vie à transformer sa maison natale rochefortaise en un lieu théâtral, où il se mettait en scène lors de fêtes mémorables.

Les décors de la maisons son inspirés du passé : salle gothique et salle Renaissance, mais aussi des pays lointains d’Orient et d’Extrême Orient, qu’il connut lors de ses lointaines missions...

Maison d'écrivain, unique et féerique, la maison de Pierre Loti est certainement la plus dépaysante et la plus originale des demeures de la fin du XIXe siècle.

C’est une jolie maison du XIXe siècle, au n°141 d’une rue tranquille. La visite commence par un charmant salon pourpre chargé de souvenirs évoquant déjà, subtilement, les différentes vies de Pierre Loti. Un tout petit tableau, à droite de l’entrée, le montre en famille et… dans les nuages. Image miniature et prémonitoire, tant l’homme semble se débattre avec le réel. Puis nous traversons le salon austère et conventionnel de Madame Loti et… tout bascule : la maison devient château Renaissance, chapelle gothique ou encore mosquée arabe, au gré des voyages et des amours de l’auteur de Pêcheurs d’Islande. Partir et revenir: la quête de Pierre Loti, mystique ou décadente, reste peut-être celle d’une paix intérieure jamais atteinte. Sa maison est à son image, extravagante, mélancolique mais toujours d’une beauté fracassante.

En découvrant la mosquée, le visiteur remet ses pas dans ceux d'un jeune marin occidental qui tomba tellement amoureux de la Turquie et d'Hatidjé. D'illustres visiteurs, tels Alice Barthou et Robert de Montesquiou, ont raconté comment des serviteurs habillés en Turcs se prosternaient sur les tapis de prière, tandis que du petit minaret s'échappait l'appel lancinant d'un muezzin qui n'était autre que le fidèle Osman Daney.

 

"J'ai meublé ma chambre d'une manière à peu près turque, avec des coussins de soie d'Asie et les bibelots que l'incendie de ma maison d'Eyüp et les usuriers juifs m'ont laissés, et cela rappelle de loin ce petit salon tendu de satin bleu et parfumé d'eau de rose que j'avais là-bas, au fond de la Corne d'or."

"Je vis beaucoup chez moi, ce sont des heures de calme dans ma vie, en fumant mon narguilé, je rêve d'Istanbul et des beaux yeux verts limpides de ma chère petite Aziyadé "

 

 

C'est en 1878 qu'il décide réellement la réalisation de son petit palais. Loti a pour les objets une passion quasi fétichiste. "Il n'y a d'urgent que le décor. On peut toujours se passer du nécessaire et du convenu". Tapis, étoffes, mosaïques, collections d'armes et coffres rassemblés au gré des voyages, trouvent logiquement leur place dans la maison rochefortaise qui a immortalisé, au même titre que ses romans, son illustre propriétaire. La maison natale est le miroir de sa vie, où les rêves et les fantasmes s'expriment audacieusement. Le visiteur traverse un salon rouge, une galerie de portraits, une salle Renaissance puis une pièce gothique, une pagode japonaise, une chambre des momies, une mosquée, un petit salon mauresque chargés d'objets, qui tranchent singulièrement avec l'austérité de la chambre à coucher, empreinte d'humilité.

Le désir d'un Ailleurs le hantera toujours : "Toute ma vie a passé à cela: souffrir de partir et cependant l'avoir voulu". Loti, l'éternel insatisfait, dira encore: "A défaut du bonheur impossible, j'espérais trouver un peu de Paix". "Loti, dit Mauriac, a chéri la douleur comme une volupté". L'officier-académicien qui s'éteindra, en 1923, couvert d'honneurs et de gloire, restera ainsi fidèle à sa devise: "Mon mal, j'enchante".

Loti avait un don : lors des escales il dessinait, avec une rapidité et une virtuosité déconcertantes, il photographiait à merveille, en technicien déjà éprouvé de cet art tout neuf, il prenait des notes précises et nombreuses.Ainsi engrangeait-il pour lui-même, et pour les autres, une somme considérable d'images, de scènes de la vie courante, d'anecdotes, qui allaient meubler sa mémoire et lui permettre de retrouver intactes toutes ses sensations de grand voyageur à travers le monde.

Grâce à cette capacité exceptionnelle de pouvoir regarder, capter et retenir, en un temps record, les traits originaux du pays où il se trouvait, cet "auteur-reporter-ethnologue" réussit à écrire des livres entiers, aussi denses que vivants, sur des pays qu'il n'a parcourus que durant quelques jours - c'est le cas pour l'Ile de Pâques et pour Angkor - ou quelques semaines, comme pour la Polynésie, l'Inde, le moyen-Orient.

 

 

 

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12 février 2008

Thomas Hardy - Hardy's Cottage

 

Biographie de Thomas Hardy.

 

 

 

"La véritable histoire d’un être n’est pas dans ce qu’il a fait, mais dans ce qu’il a voulu faire".

 

ThomasHardyThomas Hardy poète et écrivain anglais, est né en 1840 à Upper Bockhampton, hameau voisin de Dorchester. De ses études, il garde le goût de la poésie latine. Il apprend le grec tout seul pour lire Homère et le Nouveau Testament. Darwin et la critique biblique lui font perdre la foi religieuse dont il porte le deuil toute sa vie.

Très tôt, il écrit des poèmes, dont certains verront le jour trente ou quarante ans plus tard. En 1867, il se tourne vers le roman pour essayer de vivre de sa plume. Passées les premières difficultés, il réussit honorablement. Il est bientôt fournisseur des revues et des magazines. De 1871 à 1896, il écrit quatorze romans et quatre recueils de nouvelles. Une demi-douzaine de grandes œuvres émergent de cette production inégale : "Barbara", "Le Retour au Pays Natal", "Le Maire de Casterbridge", "Les Forestiers", "Tess d'Uberville", "Jude l'Obscur".

Tous les romans sans exception se déroulent dans le sud-ouest de l'Angleterre. Le Dorset et les comtés voisins se trouvent transmués en royaume littéraire que Hardy appelle le Wessex, du nom de l'ancien royaume des Saxons de l'Ouest. Le Wessex apparaît comme une province de l'imagination.

Après le scandale déclenché par Jude, Thomas Hardy abandonne le roman. "The Dynasts", composé entre 1903 et 1908, est un vaste poème dramatique sur l'épopée napoléonienne. Hardy a écrit par ailleurs près d'un millier de poèmes assez inégaux. Les élégies de "Veteris Vestigia Flammae", écrites après la mort de sa première femme survenue en 1912,forment un groupe d'une perfection rare.

Thomas Hardy décède en 1928.

 

 

 

 

 

Hardy's Cottage sa maison.

 

 

 

thomashardycottagePour Thomas Hardy, sa maison natale de Higher Bockhampton, au sud-ouest de l'Angleterre, était une porte ouverte sur le paysage de son enfance et un lieu qui a été la matrice de ses premiers romans.

Il y  passa la plus grande partie de sa vie, avec cependant des séjours à Londres et à Weymouth, dans le Dorset. Son père était maître maçon et hérita du cottage paternel. Jemina, la mère de Hardy, était domestique et lui transmit son amour pour les livres. Il écrivit ses quatre premiers romans, dont "Babara", dans une chambre du cottage. La campagne eut également une grande influence sur le jeune Thomas. Il aimait les douces collines du Dorset et les panoramas sur les Vals Blackmoor et Marshwood, le village de Bulbarrow et la colline la plus élevée de la région, Pilsdon Pen. Ces deux derniers lieux sont mentionnés dans son poème Wessex Hights.

La ville de Dorchester, dans le Dorset, est présente dans ses livres, à peine déguisée en Casterbridge, notamment dans "Le maire de Casterbridge". On y distingue beaucoup d’édifices et de points de repère de la ville. Bournemouth est rebaptisée Sandbourne et décrite comme un "palace de fées" dans "Tess d’Urberville". Ce même roman immortalise également le pittoresque Bere Regis, à l’est de Dorchester, sous le nom de "Kingsbere". D'autres villages eurent une grande influence sur Hardy : Bridport, Sturminster Newton, Shaftesbury, Wimborne Minster, Beaminster, Salisbury, Sherborne, Stinsford, et Moreton.

Le Nord du Dorset est dominé par les haies et les chemins sinueux de la plaine du Val Blackmore, qui n’a guère changé depuis l’époque de Hardy. L’été, cette région offre un agréable paysage pastoral et luxuriant, avec ses petites routes, ses chemins et ses sentiers.

Ce cottage avait été construit par son grand père en 1800. Il y passa une enfance heureuse, y vécut jusqu'à son premier mariage en 1874 et lui resta toujours attaché, habitant désormais à Dorchester, il ne manquait pas de revenir souvent constater son état et la faire connaître à ses amis.

La maison et son assez petit jardin correspondent parfaitement à l'idée que l'on se fait du cottage britannique. Propriété du National Trust depuis 1948, le lieu est resté très proche de ce qu'il était quand le poète romancier y vivait.

Voisin d'une belle forêt d'où venaient en visiteurs les animaux sauvages qu'affectionnait Hardy, le cottage fait face, au plus près, à un petit jardin formel, semble-t-il dessiné pour partie par l'écrivain.

Plus loin, dans les plates bandes, on reconnaît les fleurs associées habituellement à tout jardin de cottage : lupins, roses trémières, digitales, pivoines, ancolies, asters, solidagos, anémones du Japon, soucis, pensées...

Rosiers et pois de senteur ornent la façade. Comme il se doit aussi, il y a un potager et un petit verger.

 

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15 février 2008

Marcel Proust - Illiers Combray

 

Biographie de Marcel Proust.

 

 

 

proust"Nous ne savons jamais si nous ne sommes pas en train de manquer notre vie".

 

 

Marcel Proust naquit le 10 juillet 1871 à Paris (Auteuil) dans une famille de bonne bourgeoisie. Son père était un médecin réputé, sa mère était issue d'une famille juive, riche et cultivée. Dès l'enfance, Proust souffrit de crises d'asthme chronique.  

Après des études au lycée Condorcet, il devance l’appel sous les drapeaux. Rendu à la vie civile, il suit à l’École libre des sciences politiques les cours d’Albert Sorel et de Anatole Leroy-Beaulieu, à la Sorbonne ceux de Henri Bergson dont l’influence sur son œuvre sera majeure.

Il commença tôt à fréquenter des salons comme celui de Mme Arman, amie d'Anatole France. Sous le patronage de ce dernier, Proust fit paraître en 1896 son premier livre "Les Plaisirs et les Jours", un recueil de nouvelles, d'essais et de poèmes. Il eut peu de succès. 
Parallèlement à des articles relatant la vie mondaine publiés dans les grands journaux (dont Le Figaro), il écrit "Jean Santeuil", un grand roman laissé inachevé et qui restera inédit (fut publié en 1952.
Après la mort de ses parents, sa santé déjà fragile se détériore davantage (asthme). Il vit reclus et s’épuise au travail.
Après ce second échec, Proust consacra plusieurs années à traduire et commenter l'historien d'art anglais, John Ruskin. Il publia plusieurs articles sur celui-ci et deux traductions: "La Bible d'Amiens" en 1904, "Sésame et les Lys" en 1906. Les deux préfaces à ces ouvrages sont importantes pour la formation du style et de l'esthétique de Proust. "Sur la lecture", préface de Sésame, contient des thèmes que l'on retrouvera dans "Du Côté de chez Swann". 

Au début de l'année 1908, Proust écrivit pour le Figaro une série de pastiches imitant le style de Balzac, Michelet, Flaubert, Sainte-Beuve et autres prosateurs du XIXe siècle. 
En même temps il se mit à travailler à un roman, tout en projetant d'écrire plusieurs essais de critique littéraire, artistique et sociologique. L'un de ces essais devait être consacré à Sainte-Beuve. Peu à peu tous ces projets se fondirent en un seul. Durant l'été 1909, l'essai "Contre Sainte-Beuve" est devenu un roman, que Proust ne cessa d'écrire qu'à sa mort. En mai 1913, il adopta pour titre général: "À la recherche du temps perdu".
La première partie du roman, "Du côté de chez Swann", fut publiée en novembre 1913.
Le premier volume a été édité à compte d’auteur chez Grasset même si très rapidement les éditions Gallimard reviennent sur leur refus et acceptent le deuxième volume "À l’ombre des jeunes filles en fleurs" pour lequel il reçoit en 1919 le prix Goncourt.
Durant les trois dernières années de sa vie, Proust ne cessa pas de travailler à son roman. Il vit encore paraître trois volumes: "Le côté de Guermantes I" (octobre 1920), "Le côté de Guermantes II - Sodome et Gomorrhe I" (mai 1921), "Sodome et Gomorrhe II" (avril 1922). 

Son homosexualité inavouable dans la société de l'époque est latente dans son œuvre. Il travaille sans relâche à l’écriture des six livres suivants de À la recherche du temps perdu jusqu'en 1922. 

Le 18 novembre 1922, Proust meurt à Paris, épuisé, emporté par une bronchite mal soignée.
Marcel Proust est enterré au cimetière du Père Lachaise à Paris.

La suite de son oeuvre, que Proust avait achevée mais qu'il n'avait pu complètement réviser, fut publiée par son frère, Robert Proust, aidé par Jacques Rivière puis Jean Paulhan, directeurs de la Nouvelle Revue Française. En 1923 parut "La Prisonnière", en 1925, "Albertine disparue", en 1927, "Le Temps retrouvé". 
L'oeuvre de Proust fut de son vivant l'objet de vives controverses entre ceux qui la devinaient géniale et ceux qui la proclamaient illisible. Aujourd'hui elle est reconnue comme une oeuvre majeure de la littérature de langue française. 

 

 

 

Illiers Combray sa maison.

 

 

 

illiers_combrayLe pays d'Illiers-Combray (à quelques kilomètres de Chartres) est déjà une région magnifique en elle-même. Si l'on ajoute à cela que c'est précisément cette région qui a servi de modèle à l'écrivain Marcel Proust pour raconter les souvenirs de son narrateur, alors il devient magique de s'y promener en tentant de rapprocher tel lieu, telle maison de ses lectures.

A Illiers-Combray, on peut visiter la "maison de Tante Léonie" qui maintenant est le musée Marcel Proust. Cette maison a pris ce nom en souvenir du personnage de Léonie dans "La Recherche du Temps perdu" mais en réalité il s'agissait de la maison de Jules et Elisabeth Amiot (oncle et tante paternels de Marcel) dans laquelle il a passé ses étés entre 6 et 9 ans, il dut y renoncer à cause de ses crises d'asthme.

Cette maison a été remise dans un état semblable à celui dans lequel elle était quand le petit Marcel y venait, avec son jardin fleuri, sa pittoresque cuisine, son salon oriental, les chambres de Marcel (où son vrai lit à été remis) et de Tante Léonie, les chambres Weil ainsi que le musée et la salle Nadar, tous les souvenirs sont liés à l'écrivain.

Dans le roman, c'est là que Tante Léonie offre rituellement au héros, la Petite Madeleine, qui bien des années après, fait renaître tout Combray :

 

 

 

"II y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n'était pas le théâtre et le drame de mon coucher, n'existait plus pour moi, quand un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l'appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m'apporte un peu moins que la seconde. II est temps que je m'arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n'est pas en lui, mais en moi. [...] Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C'est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l'esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? pas seulement : créer. II est en face de quelque chose qui n'est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière. Et je recommence à me demander quel pouvait être cet état inconnu, qui n'apportait aucune preuve logique, mais l'évidence, de sa félicité, de sa réalité devant laquelle les autres s'évanouissaient. Je veux essayer de le faire réapparaître. Je rétrograde par la pensée au moment où je pris la première cuillerée de thé. Je retrouve le même état, sans une clarté nouvelle. Je demande à mon esprit un effort de plus, de ramener encore une fois la sensation qui s'enfuit. Et, pour que rien ne brise l'élan dont il va tâcher de la ressaisir, j'écarte tout obstacle, toute idée étrangère, j'abrite mes oreilles et mon attention contre les bruits de la chambre voisine. Mais sentant mon esprit qui se fatigue sans réussir, je le force au contraire à prendre cette distraction que je lui refusais, à penser à autre chose, à se refaire avant une tentative suprême. Puis une deuxième fois, je fais le vide devant lui, je remets en face de lui la saveur encore récente de cette première gorgée et je sens tressaillir en moi quelque chose qui se déplace, voudrait s'élever, quelque chose qu'on aurait désancré, à une grande profondeur ; je ne sais ce que c'est, mais cela monte lentement ; j'éprouve la résistance et j'entends la rumeur des distances traversées. Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit être l'image, le souvenir visuel, qui, lié à cette saveur, tente de la suivre jusqu'à moi. Mais il se débat trop loin, trop confusément ; à peine si je perçois le reflet neutre où se confond l'insaisissable tourbillon des couleurs remuées ; mais je ne peux distinguer la forme, lui demander, comme au seul interprète possible, de me traduire le témoignage de sa contemporaine, de son inséparable compagne, la saveur, lui demander de m'apprendre de quelle circonstance particulière, de quelle époque du passé il s'agit. Arrivera-t-il jusqu'à la surface de ma claire conscience, ce souvenir, l'instant ancien que l'attraction d'un instant identique est venue de si loin solliciter, émouvoir, soulever tout au fond de moi ? Je ne sais. Maintenant je ne sens plus rien, il est arrêté, redescendu peut-être ; qui sait s'il remontera jamais de sa nuit ? Dix fois il me faut recommencer, me pencher vers lui. Et chaque fois la lâcheté qui nous détourne de toute tâche difficile, de toute oeuvre importante, m'a conseillé de laisser cela, de boire mon thé en pensant simplement à mes ennuis d'aujourd'hui, à mes désirs de demain qui se laissent remâcher sans peine. Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé ; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir".

 

 

En dehors du bourg, il ne faut pas manquer de se promener dans le Pré Catelan. C'est un jardin que l'oncle de Marcel Proust a créé par passion de l'Orient (il a aussi été l'un des premiers à se faire construire un hammam en France, dans le jardin de sa maison).

 

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5 février 2008

Jacques Prévert - Omonville La Petite.

 

Biographie de Jacques Prévert.

 

 

 

Jacques_Prevert_1"On ne fait jamais d'erreur sans se tromper".

 

Jacques Prévert naît au 19 de la rue de Chartres à Neuilly-sur-Seine le 4 février 1900. Il y passe son enfance dans une famille de petits bourgeois dévots aux côtés de son père André Prévert, critique dramatique, qui l'amène souvent au théâtre, et de Suzanne Catusse, sa mère, qui l'initie à la lecture. Il s'ennuie à l'école, et dès 15 ans, après son certificat d'études, il quitte l'école et fait des petits boulots, il travaille notamment au grand magasin Le Bon Marché. D'abord mobilisé en 1918, son service militaire se poursuit à Saint-Nicolas-de-Port où il rencontre Yves Tanguy avant d' être envoyé à Istanbul où il fera la connaissance de Marcel Duhamel.

En 1925, il participe au mouvement surréaliste, au sein du groupe de la rue du Château, en fait un logement collectif où habitent Marcel Duhamel, Raymond Queneau et Yves Tanguy. Ils y inventent le jeu du cadavre exquis dessiné. Prévert est toutefois trop indépendant d'esprit pour faire véritablement partie d'un groupe constitué, quel qu'il soit. Il est le scénariste et dialoguiste des plus grands films français des années 1935-1945 dont "Drôle de drame", "Le Quai des brumes", "Hôtel du Nord", "Le Jour se lève", "Les Enfants du paradis" de Marcel Carné. En 1932, il écrit des textes pour ce qui sera plus tard le groupe Octobre. Ses poèmes sont mis en musique par Joseph Kosma dès 1933 ("Les Feuilles mortes"). Il écrit des pièces de théâtre. Son anticléricalisme parfois violent, est souvent occulté par le public, au profit de ses thèmes sur l'enfance et la nature.

La publication de son recueil "Paroles" en 1946 obtient un vif succès. Au sujet de "Paroles", Carole Aurouet écrit dans "Prévert, portrait d'une vie" (Ramsay, 2007, page 126) : "Outre les thèmes abordés, Paroles est également novateur, atypique et détonant, par sa forme et son style. C’est un recueil placé sous le signe de l’éclectisme dans lequel on trouve aussi bien des textes courts que des chansons, des histoires, des instantanés et des inventaires. Prévert y mélange les genres. Il ne s’inscrit dans aucune taxinomie poétique. Par ailleurs, il tord le cou aux règles de versification classique, tant au niveau du rythme que de la disposition ou de la ponctuation. Prévert a notamment gardé de son passage par le surréalisme une façon singulière de détruire les clichés langagiers et les lieux communs. Il attire, par exemple, l’attention de ses lecteurs sur l’arbitraire du signe. Il use avec brio des contrepèteries, des calembours, des équivoques et des allégories. Il rend hommage en quelque sorte au langage populaire".

Il entre alors au Collège de Pataphysique dont il devient Transcendant Satrape en 1953. (Le Collège ne prenant pas en compte des transformations aussi peu importantes que le décès, il y demeure président mémorial de la Sous-Commission des Paraphrases. , Lucien Logette, in "La Quinzaine littéraire", n° 945 du 1er mai 2007, page 16).

Sa fille Michèle naît en 1946. Il épouse Janine Tricotet en 1947. Le 12 octobre 1948, il tombe d'une porte-fenêtre. Il reste plusieurs jours dans le coma.

À la suite de la résiliation de son bail par le propriétaire qui souhaitait récupérer l'appartement des remparts d'Antibes et n'ayant pu trouver le soutien du maire de l'époque pour rester dans ce lieu qu'il aimait beaucoup, il quitte Antibes contraint et forcé et sur les conseils du décorateur Alexandre Trauner, il achète une maison en 1971 à Omonville-la-Petite, dans la Manche. Il y meurt des suites d'un cancer du poumon, lui qui avait toujours la cigarette en bouche. Il avait 77 ans.

Il est enterré au cimetière d'Omonville-la-Petite, où l'on peut également visiter sa maison. Non loin de là, à Saint-Germain-des-Vaux, ses amis ont aménagé un jardin dédié au poète.

 

 

 

Omonville La Petite sa maison.

 

 

 

h_3_ill_929490_prevertC'est un coin de terre perdu au bout du monde. Un vieux massif qui refuse de dire son âge et toise la mer de ses puissantes falaises, solidement arc-bouté sur son socle de granit pour mieux résister aux tempêtes et aux pluies venues de l'Atlantique. Ce sont elles qui ont décidé de sa nature austère et de sa végétation têtue. Surtout ne pas grandir. Rester ramassé pour ne pas offrir de prise au vent et profiter de la clémence du climat, ni trop chaud ni trop froid du fait de la présence du Gulf Stream, pour étaler ses couleurs et des paysages de landes que ne renierait pas un jardinier irlandais.

Le pays de la Hague est ainsi. Ancré à la pointe nord-ouest de la presqu'île du Cotentin, il est comme "un conte aux pages de bruyères serties dans une reliure de granit", s'émerveille le romancier Didier Decoin. Rude et l'instant d'après tout en promesses, prêt à livrer ses trésors à qui veut les découvrir.

 

Chemins en creux, bordés de murets de granit dans ses bocages. Sentiers douaniers tracés à fleur de falaise dans des buissons touffus ou paressant le long des plages. Villages aux maisons serrées comme pour mieux se réchauffer. Le tout sur fond d'une incroyable symphonie de couleurs.

Celle des bruyères mauves, des ajoncs d'un jaune intense, des fougères vert tendre et des arbres aux troncs sombres couchés par les tempêtes. Celle aussi de la mer, toujours changeante, gris plombé et menaçante puis, l'instant d'après, parée des teintes marine, émeraude ou turquoise des mers du Sud. "Des couleurs à bouleverser les peintres", disait Jacques Prévert, qui avait découvert la région dans les années 1930 avec ses amis du groupe Octobre. "Des plages désertes à perte de vue... De petites routes, étroites, qui mènent nulle part et partout... et la mer qui claque sur les rochers."

Quarante ans plus tard, fuyant la Côte d'Azur, c'est là que Prévert choisit de s'installer. Parce qu'il aime cette terre, mais aussi parce que sa fille, anorexique, s'y épanouit et que certains de ses amis ont déjà colonisé les lieux. Comme l'artiste peintre André François, illustrateur de quelques-uns de ses livres. Ou le décorateur de théâtre et de cinéma Alexandre Trauner, qui a travaillé avec les plus grands (Carné, Losey, Huston, Billy Wilder) et qui, pour son ami Prévert, recompose la maison que le couple achète à Omonville-la-Petite.

La demeure modeste est plantée dans cette terre humide et grasse qui fait les beaux jardins. Celui, minuscule, qui précède la maison et où s'étalent des "rhubarbes" d'origine brésilienne (gunneras) aux feuilles géantes et vernissées et des tournesols que le poète affectionnait.

Son atelier et son jardin, une salle de lecture, un film sur sa vie, une exposition sur son oeuvre et celle de ses amis peintres et écrivains permettent de rentrer dans l’intimité de l’oeuvre de Jacques Prévert.
Dans le petit cimetière d’Omonville, les deux complices, Trauner et Prévert, reposent aux côtés de Janine Prévert, sa femme et de Michèle, sa fille.

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4 février 2008

Maurice Leblanc - Le Clos Lupin

 

Biographie de Maurice Leblanc.

 

 

 

Maurice_Leblanc"L'aventure ce n'est pas de dire toujours, mais tout de suite".

 

Le père de Maurice Leblanc était armateur. Orphelin de mère, il a été mis au monde par le chirurgien Achille Flaubert, frère de Gustave le 11 novembre 1864. Sa sœur cadette était la cantatrice Georgette Leblanc. Il refuse la carrière que son père lui destine dans une fabrique de cardes et "monte à Paris" pour écrire. Il est d’abord journaliste, puis romancier et conteur ("Des couples", "Une femme", "Voici des ailes"). Il éveille l’intérêt de Jules Renard et Alphonse Daudet, sans succès public. En 1901, il publie "L'Enthousiasme", roman autobiographique. Il fréquente les grands noms de la littérature à Paris : Stéphane Mallarmé ou Alphonse Allais.

En 1905, Pierre Lafitte, directeur du mensuel Je sais tout, lui commande une nouvelle sur le modèle du "Raffles" d'Ernest William Hornung  : "L'Arrestation d’Arsène Lupin" - nom emprunté au conseiller municipal de Paris Arsène Lopin. Deux ans plus tard, Arsène Lupin est publié en livre. La sortie "d’Arsène Lupin contre Herlock Sholmes" mécontente Conan Doyle, furieux de voir son détective Sherlock Holmes ridiculisé. Maurice Leblanc s’est inspiré de l’anarchiste Marius Jacob, qui commit 150 cambriolages qui lui valurent 23 ans de prison.

Radical-socialiste et libre-penseur, Leblanc s’embourgeoisa avec l’âge et la Première Guerre mondiale. Il aurait déclaré : "Lupin, ce n’est pas moi !" Dès 1910, il tentera de tuer son héros dans "813", mais il le ressuscite dans "Le Bouchon de cristal", "Les Huit Coups de l’horloge", "La Comtesse de Cagliostro" ...

Son œuvre inspira Gaston Leroux (Rouletabille), ainsi que Souvestre et Allain (Fantômas). Une Association des amis d’Arsène Lupin a été fondée, elle est présidée en 2004 par Lydie Dabirand. Les exploits d’Arsène Lupin se déroulaient dans la capitale et dans le pays de Caux, qu’il connaissait bien : collectionneur de cartes postales, il avait recensé quatre cents manoirs entre Le Havre, Rouen et Dieppe. Les lupinophiles arpentent les lieux cités dans les intrigues de Leblanc en Normandie : Étretat et le trésor des rois de France, Tancarville, le passage souterrain de Jumièges devant mener au trésor médiéval des abbayes... La piste des sept abbayes du pays de Caux reliées entre elles dessinerait la Grande Ourse et permet de retrouver l’étoile d’Alcor.

Maurice Leblanc est décédé le 6 novembre 1941 à Perpignan où il s'était réfugié avec sa famille pour fuir l'occupation, il est enterré au cimetière du Montparnasse.

 

 

 

Le Clos Lupin sa maison.

 

 

 

2247_1L'auteur de "L’aiguille creuse" et de "L’île aux trente cercueils" achète cette demeure en 1919. Baptisée par son propriétaire le "Clos Arsène Lupin", elle est située à Etretat (Seine-Maritime).

Cette villa construite en 1850 dans le style balnéaire anglo-normand, a été habitée par Maurice Leblanc de 1915 à sa mort en 1941. C'est là, assurait-il, qu'Arsène Lupin, devenu son "ombre", lui rendait visite par une porte dérobée pour lui raconter ses aventures.

Aujourd'hui, c'est sa petite fille (Florence Boespflug-Leblanc) qui nous accueille dans cette maison qu'elle a rachetée en 1998 avec dans l'idée d'en faire un musée consacré à son grand-père mais aussi à son héros Arsène Lupin.

La maison a été rénovée et le jardin reconstitué pour présenter l'aspect exact d'une photo datant de 1918, afin de retrouver l'atmosphère de l'époque. Comme il se doit, des lupins en fleurs trônent devant la façade.

Sa découverte se fait par le jardin planté de rosiers "American Pillar", de vigne vierge, alors que le gazon est égayé par des vases fleuris par des pélargoniums et des bégonias. Ce jardin et sa pergola furent recomposés par le journaliste et écrivain en personne. Il est responsable de la création d’un faux puits et des statues décapitées. Derrière le treillage de la marquise, se découvre la villa construite en 1853. Etape de la "Route historique des maisons d'écrivains", elle est typique de l'art cauchois et correspond à l’architecture du XIXe siècle des stations balnéaires normandes : en briques et colombages avec toit d'ardoises.

Le clos est devenu en 1999 un musée dans un parcours audioguidé en 7 étapes, sorte de son et lumière. Il démarre avec l’accueil de "Grognard", le chauffeur et compagnon inséparable d’Arsène Lupin. Le visiteur est ensuite guidé au son de la voix de Georges Descrières, l’inoubliable interprète de la série télévisée du début des années 1970. En effet, c'est le "gentleman cambrioleur", comme le chantait Jacques Dutronc,qui invite à découvrir la maison de Maurice Leblanc.

Florence Boespflug-Leblanc a conçu une exposition sur le mode ludique de la découverte et de l'aventure. Durant les 7 étapes, le visiteur, guidé par le célèbre voleur découvre sa maison et ses cachettes et doit résoudre une énigme dans le goût de celle de l'Aiguille Creuse. Il y a des mises en scène, des jeux d'ombres et de lumière, des ambiances sonores, et bien sûr, une atmosphère de mystère...

 

Pour changer, pas de photographies, mais deux vidéos :

 

 

Visite du Clos Lupin.

Le retour d'Arsène Lupin à Etretat à l'occasion de son centenaire.

 

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

3 février 2008

Sir Walter Scott - Abbotsford

 

Biographie de Walter Scott.

 

 

 

Portrait_Walter_Scott"La vie sans gaîté est une lampe sans huile".

 

Issu d'une famille de militaires et de propriétaires terriens, Walter Scott fait ses études de droit à l'université d'Édimbourg, de 1786 à 1792. Cependant, son imagination est éveillée, dès l'enfance, aux traditions de l'Écosse, et sa vocation littéraire se précise au cours de promenades où il recueille les légendes et les ballades, les récits des batailles et les histoires des anciens héros de l'Écosse.

En 1792, il est admis au barreau d'Édimbourg, il épouse, en 1797, Marguerite Charlotte Charpentier, jeune calviniste française que la Révolution avait contrainte à chercher refuge en Grande-Bretagne, et dont il fit la connaissance aux lacs de Cumberland. Il entre dans la magistrature en 1799 et publie bientôt des traductions de Goethe (Goetz von Berlichingen) et de Bürger (Lenore).

Des années durant, Walter Scott explore les terres les plus fermées et les plus mystérieuses de la frontière occidentale anglo écossaise, se fait raconter les vieilles ballades populaires par les paysans et les bergers, dont la langue est souvent archaïque. Ces ballades, il les transpose ensuite dans les deux volumes des "Chants de la frontière écossaise" en 1802-1803, qui le font connaître. En 1805, il fait paraître sa première oeuvre originale, "Le Lai du Dernier Ménestrel", long poème mélancolique célébrant l'histoire du dernier barde pauvre, humilié, errant, et qui va mendier son pain de porte en porte, accordant pour l'oreille du paysan la harpe dont jadis les rois s'émerveillaient.

Dès lors, les poèmes se succèdent : en 1810, "La Dame du Lac", poème en six chants, rempli d'épisodes romanesques et de légendes écossaises, en 1811 "La Vision de Roderick" en 1813 "Le Mariage de Triermain" et "Le Lord des Îles", en 1815 "Harold l'Intrépide". Toutes ces oeuvres participent de la même inspiration, et l'art avec lequel Walter Scott évoque et peint le passé, le charme de la description, l'aisance et la sobriété de ses vers, le mettent au premier rang des poètes romantiques. Cependant, la gloire de Lord Byron, depuis 1812 et la publication du "Chevalier Harold" menacent la carrière poétique de Walter Scott. Alors il renonce à la poésie et se tourne vers un autre domaine. Il devient ainsi le créateur du roman historique et le plus célèbre romancier de son temps.

L'écrivain reprend un manuscrit qu'il a rédigé vers 1805 et qui est le premier état d'un roman. C'est "Waverley" , qui paraît sans nom d'auteur, en 1814, et dont la grande faveur le pousse aussitôt à écrire une série d'œuvres romanesques, d'atmosphère écossaise, signées "par l'auteur de Waverley": "Rob Roy" (1818), "la Fiancée de Lammermoor" (1819).

Avec "Ivanhoé" (1820), où le romancier fait revivre l'Angleterre de Richard Ier et la rivalité des Saxons et des Normands, il atteint l'apogée de la célébrité. Dans l'un de ses romans les plus connus, "Quentin Durward" (1823), il décrit la France de Louis XI, à travers les aventures d'un archer écossais de la garde du roi.

Enrichi par ses œuvres, il achète le château d'Abbotsford, où il mène une vie de grand seigneur. Mais la faillite de son éditeur, auquel il est associé, le ruine (1826). Walter Scott tient à faire face à toutes ses obligations financières, et il entreprend un labeur extraordinaire qui l'épuise bientôt. Il meurt le 21 septembre 1832. Ainsi, son œuvre romanesque (menée de front avec d'importants travaux historiques) aura été accomplie en une quinzaine d'années.

Ses qualités d'inépuisable invention, de reconstitution historique et d'humanité savoureuse ont fait de lui, pendant une génération, le maître incontesté du roman et l'ont rendu extrêmement populaire. Walter Scott possède, avant tout, le don de la vie: sa connaissance approfondie de l'histoire écossaise, des mœurs, des coutumes et des légendes lui permet de réinventer une atmosphère, une vision – qui retient et captive le lecteur. Si la psychologie apparaît superficielle, il fait preuve d'un réel talent pour composer un tableau, animer quelques figures prestigieuses de rebelles, de nobles ruinés, donner au dialogue une valeur dramatique.

Walter Scott exerça une influence profonde non seulement sur ses successeurs anglais du XIXe siècle, mais aussi en France, où ses romans, sous la Restauration, ont eu un succès considérable et ont influencé toute une génération d'écrivains romantiques. Alfred de Vigny, Victor Hugo, Balzac, qui lui rendit hommage dans l'avant-propos de la Comédie humaine, ont reconnu en Walter Scott le maître du roman historique.

 

 


Abbotsford sa maison.

 

 

 

abbotsford1En 1811 Walter Scott réalise son vœu le plus cher : devenir un Laird. Il achète, pour 150 livres, un cottage de quatre pièces, Cartley Hole Farm, sur les bords de la rivière Tweed, entre Kelso et Melrose, qu'il agrandit et qui deviendra Abbotsford.

Immédiatement, il commence des projets d'agrandissement, d'embellissement, d'achats de terres et de plantations d'arbres qui vont l'occuper onze ans.

William Atkinson  en fut l'architecte, et George Bulloch le conseiller pour l'ameublement, ce sont des artisans locaux qui ont mené à bien les travaux.

A peine 5 mois après la mort de Sir Walter Scott, la maison a été ouverte au public, et son succès depuis ne s'est pas démenti. La maison contient une collection impressionnante de reliques historiques, d'armes et d'armures (entre autres le pistolet de Rob Roy et l'épée de Montrose) et une bibliothèque riche de plus de 9000 volumes rares.

 

Le public peut visiter le bureau de Sir Walter Scott, le hall d'entrée, la bibliothèque, la salle de réception, la salle d'armes et la salle à manger où Sir Walter Scott s'est éteint le 21 septembre 1832.

La chapelle a été rajoutée à la maison en 1855, par la petite fille de Walter Scott, Charlotte, et son mari James Hope Scott. Ceux-ci étaient Catholiques, alors que Sir Walter Scott était Presbytérien. Le Cardinal Newman, ami proche de la famille y a célébré la Messe en de maintes occasions. Sur le manteau de la cheminée on peut lire la devise de la famille Hope : "At spes non fracta" (Mais mon espoir n'est pas brisé).

 

 

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25 février 2008

Montesquieu - La Brede

 

Biographie de Montesquieu.

 

 

 

montesquieu"Ce n’est pas l’esprit qui fait les opinions, c’est le coeur".

 

Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, connu sous le nom de Montesquieu est né le 18 janvier 1689 à la Brède (Gironde), il est le fils de Jacques de Secondat, baron de Montesquieu (1654-1713) et de Marie-Françoise de Pesnel, baronne de la Brède (1665-1696).

Montesquieu naît dans une famille de magistrats de la bonne noblesse, au château de la Brède dont il porte d'abord le nom et auquel il sera toujours très attaché. Ses parents lui choisissent un mendiant pour parrain afin qu'il se souvienne toute sa vie que les pauvres sont ses frères.

Après une scolarité au collège de Juilly et des études de droit, il devient conseiller du parlement de Bordeaux en 1714. En 1715, il épouse à 26 ans Jeanne de Lartigue, une protestante issue d'une riche famille et de noblesse récente qui lui apporte une dot importante. C'est en 1716, à la mort de son oncle, que Montesquieu hérite d'une vraie fortune, de la charge de président à mortier du Parlement de Bordeaux et de la baronnie de Montesquieu, dont il prend le nom. Délaissant sa charge dès qu'il le peut, il s'intéresse au monde et au plaisir.

A cette époque l'Angleterre s'est constituée en monarchie constitutionnelle à la suite de la Glorieuse révolution (1688-89) et s'est unie à l'Écosse en 1707 pour former la Grande-Bretagne. En 1715, le Roi Soleil Louis XIV s'éteint après un très long règne et lui succèdent des monarques plus faibles. Ces transformations nationales influencent grandement Montesquieu, il s'y référera souvent.

Il se passionne pour les sciences et mène des expériences scientifiques (anatomie, botanique, physique...). Il écrit, à ce sujet, trois communications scientifiques qui donnent la mesure de la diversité de son talent et de sa curiosité : "Les causes de l'écho", "Les glandes rénales" et "La cause de la pesanteur des corps".

Puis il oriente sa curiosité vers la politique et l'analyse de la société à travers la littérature et la philosophie. Dans les "Lettres persanes", qu'il publie anonymement (bien que personne ne s'y trompe) en 1721 à Amsterdam, il dépeint admirablement, sur un ton humoristique et satirique, la société française à travers le regard de visiteurs perses. Cette œuvre connaît un succès considérable : le côté exotique, parfois érotique, la veine satirique mais sur un ton spirituel et amusé sur lesquels joue Montesquieu, plaisent.

En 1726, Montesquieu vend sa charge pour payer ses dettes, tout en préservant prudemment les droits de ses héritiers sur celle-ci. Après son élection à l'Académie Française (1728), il réalise une série de longs voyages à travers l'Europe, lors desquels il se rend en Autriche, en Hongrie, en Italie (1728), en Allemagne (1729), en Hollande et en Angleterre (1730), où il séjourne plus d'un an. Lors de ces voyages, il observe attentivement la géographie, l'économie, la politique et les mœurs des pays qu'il visite. Avant 1735, il avait été initié à la franc-maçonnerie en Angleterre.

De retour au château de la Brède, en 1734, il publie une réflexion historique intitulée "Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence", monument dense, couronnement de ses années de voyages et il accumule de nombreux documents et témoignages pour préparer l'œuvre de sa vie, "De l'esprit des lois". D'abord publié anonymement en 1748 grâce à l'aide de Madame de Tencin, le livre acquiert rapidement une influence majeure alors que Montesquieu est âgé de 59 ans. Ce maître livre, qui rencontre un énorme succès, établit les principes fondamentaux des sciences économiques et sociales et concentre toute la substance de la pensée libérale. Il est cependant critiqué, attaqué et montré du doigt, ce qui conduit son auteur à publier en 1750 la "Défense de l'Esprit des lois". L'Église catholique romaine interdit le livre, de même que de nombreux autres ouvrages de Montesquieu, en 1751 et l'inscrit à l'Index (La partie religion avait été écrite au même titre que les autres). Mais à travers l'Europe, et particulièrement en Grande-Bretagne, "De l'esprit des lois" est couvert d'éloges.

Dès la publication de ce monument, Montesquieu est entouré d'un véritable culte. Il continue de voyager notamment en Hongrie, en Autriche, en Italie où il demeure un an, au Royaume-Uni où il reste 18 mois. Il poursuit sa vie de notable, mais reste affligé par la perte presque totale de la vue. Il trouve cependant le moyen de participer à "l'Encyclopédie", que son statut permettra de faire connaître, et rédige l'article "goût" qu'il n'aura pas le temps de terminer et ce que Voltaire fera.

C'est le 10 février 1755 qu'il meurt à Paris d'une fièvre inflammatoire.

 

 

 

Le château de La Brede sa maison.

 

 

 

La_BredeLe château de La Brède, situé à 20 km au sud de Bordeaux, est un édifice exceptionnel sur le plan historique, architectural et naturel. Ce site qui se visite depuis une cinquantaine d’années, est classé au titre des Monuments historiques depuis 1951.

Le château a été édifié à partir de 1306 sur les ruines d’une construction plus ancienne. Remanié à partir de la Renaissance, il a conservé son caractère de forteresse, atypique par sa forme polygonale qui se reflète dans l’eau des larges douves qui l’entourent. On accédait au château par trois ponts-levis, aujourd’hui remplacés par trois passerelles en bois qui permettent de franchir les douves animées par un ballet de carpes.

Jusqu’au XVIIème siècle le domaine a appartenu successivement aux familles de La Lande, de l’Isle et Pesnel. En 1686, il devient la propriété de la famille de Secondat par le mariage de Marie-Françoise de Pesnel à Jacques de Secondat (père de Montesquieu). La comtesse Jacqueline de Chabannes, descendante de Denise, la plus jeune fille de Montesquieu, réside au château de La Brède jusqu’à son décès en 2004. Sans descendant, elle a souhaité que le domaine reste ouvert au public et a pour cela créé la Fondation Jacqueline de Chabannes, destinée à préserver et faire découvrir ce patrimoine.

C’est dans ce château que naît, le 18 janvier 1689, Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, plus connu sous le nom de Montesquieu. Très attaché au château familial de La Brède, Montesquieu y séjourne régulièrement. Il retrouve, dans ce havre de paix, le bonheur d’une vie simple et un environnement propice à la réflexion et à l’écriture. Montesquieu passe de nombreuses heures dans sa chambre où il rédige une partie de son œuvre "De l’Esprit des lois" et dans sa bibliothèque. Cette salle de 216 m² voûtée en berceau comptait plusieurs milliers d’ouvrages à l’époque de Montesquieu. En 1994, la comtesse Jacqueline de Chabannes a fait une dation, à la bibliothèque municipale de Bordeaux, de l’intégralité des manuscrits et des ouvrages qui étaient encore conservés dans la bibliothèque, afin d’éviter la dispersion de ce fonds de grande valeur.

La visite de ce domaine vous dévoilera son histoire et révélera un patrimoine remarquablement préservé au fil des siècles, par la famille de Montesquieu. La découverte des nombreuses pièces entièrement meublées, l’antichambre, le salon, la chambre des secrétaires et celle de l’épouse de Montesquieu, la chapelle, le salon de la comtesse Jacqueline de Chabannes… et de lieux emblématiques où Montesquieu travaillait, tels que sa chambre conservée dans son état du XVIIIe siècle et sa bibliothèque, vous conduira sur les traces de l’écrivain.

Le château a été édifié au cœur d’un domaine arboré d’environ 150 hectares. Les promenades dans la forêt et les sous-bois sont très agréables et permettent de découvrir la grande variété de la flore : les chênes d’Amérique, les charmes, les robiniers, les châtaigniers… et aussi la faune, car il n’est pas rare de rencontrer quelques chevreuils, faisans et autres animaux.

Un parc, aménagé par Montesquieu, entoure le château, de ses vastes pelouses et ses arbres d’ornements : buis, viorne, forsythia, althéa… Une large allée traverse ce jardin et mène à un corps de ferme du XIXe siècle édifié à l’écart du château, où se trouvaient à l’époque de Montesquieu "une vaste ménagerie en trois corps réunis".

Trois passerelles permettent d’accéder au château et de découvrir la façade est du château, couverte d’un rosier blanc. Au-delà, dans le parc, un cadran solaire, et les formes douces d’une prairie contrastent avec l’aspect "gothique" du château (comme le qualifiait Montesquieu). A l’intérieur du château, le premier étage offre plusieurs points de vue qui permettent d’apprécier ce paysage harmonieux et paisible.

"O rus quando te aspiciam" "Ô campagne quand te reverrai-je", tel était le désir de Montesquieu de retrouver le domaine qui était si cher à son cœur. Montesquieu a fait graver cette citation, d’Horace, au dessus de la première porte qui permet l’accès au château et "Deliciae domini" "Les délices du maître" sur la seconde porte.

Montesquieu, écrivain et philosophe, est aussi un propriétaire terrien. Au décès de son père et de son oncle, il hérite de leurs nombreuses propriétés dont la baronnie de La Brède. Montesquieu se consacre à l’exploitation de ses terres et plus particulièrement de ses propriétés viticoles. Il aime parcourir ses vignes, voir les grappes se former et mûrir, et il demeure très attentif à l’évolution de sa production qui constitue une source importante de revenu.

Très attaché à son domaine, Montesquieu, s’efforçait de le protéger des braconniers qui y chassaient et avait le souci de l’embellir. En s’inspirant des jardins et parcs anglais découverts au cours de ses voyages, Montesquieu décide de modifier le parc qui entoure son château. Dans une de ses lettres, il dit à son ami l’abbé Guasco :

"Ne voudriez-vous pas voir le château de La Brède, que j’ai si fort embelli depuis que vous ne l’avez vu ? C’est le plus beau lieu champêtre que je connaisse".

 

 

 

 

 

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2 février 2008

Jean Henri Fabre - L'Harmas de Sérignan

 

Biographie de Jean Henri Fabre.

 

 

 

FABRE"Tout finit afin que tout recommence, tout meurt afin que tout vive".

 

C'est à Saint Léons, que Jean-Henri Casimir Fabre voit le jour, le 22 décembre 1823. Il passe les premières années de sa jeunesse au Malaval, tout près de son village natal, chez ses grands-parents.

Dès son plus jeune âge, il est attiré par la beauté d'un papillon ou d'une sauterelle... Le souvenir de cette enfance restera à jamais gravé dans sa mémoire. A l'âge de 7 ans, il revient à Saint Léons, où il suit sa scolarité.

En 1833, son père emmène toute la famille à Rodez pour y tenir un café. Quatre années plus tard, ils s'installent à Toulouse. Jean-Henri Fabre rentre au séminaire qu'il quitte en 5ème pour gagner sa vie : il se retrouve à vendre des citrons à la foire de Beaucaire.

Il décide alors de se présenter à un concours, afin d'obtenir une bourse pour l'Ecole Normale primaire d'Avignon. Il est reçu, et remporte, au bout de trois ans, son brevet supérieur.

Le jeune Fabre commence sa carrière d'instituteur à Carpentras, il a alors 19 ans. Sa préférence va aux leçons d'histoire naturelle en pleine garrigue.

En 1849, il est nommé professeur de physique à Ajaccio. La nature et les paysages de l'Ile de Beauté le séduisent tellement, qu'il décide d'en étudier la flore et la faune. Le botaniste avignonnais Requien lui transmet aussi son savoir.

Plus tard c'est en compagnie de Moquin-Tandon qu'il herborise. Les grandes compétences de cet enseignant seront déterminantes pour le cheminement de Jean-Henri Fabre, en tant que naturaliste.

De retour sur le continent en 1853, il accepte un poste dans une école d'Avignon, et déménage dans une petite maison, bien modeste, rue des Teinturiers, dans le quartier Saint Dominique. Jean-Henri Fabre se consacre alors à l'étude de la garance ( Rubia tinctoria ) pour en améliorer les rendements en garancine, ou alizarine, colorant naturel. Les draperies d'Elbeuf utilisaient la poudre de garance pour obtenir le rouge des pantalons de l'armée française. Jean-Henri Fabre a déposé trois brevets en 1860.

Le Ministre Victor Duruy lui confie la création de cours du soir pour adultes, mais sa façon très libre d'enseigner déplaît à certains. Il démissionne alors, et s'installe à Orange. Il y séjourne avec toute sa famille, pendant presque une dizaine d'années, et c'est là qu'il écrit la toute première série des "Souvenirs Entomologiques".

Il adore organiser des excursions botaniques au Mont Ventoux avec ses amis, Théodore Delacour et Bernard Verlot. C'est à cette même période que Jean-Henri Fabre se lie d'amitié avec le philosophe anglais John Stuart-Mill, mais ce dernier décède trop tôt, et leur projet commun, d'établir une "flore du Vaucluse" ne voit jamais le jour. Le destin anéantit alors Jean-Henri Fabre, par la mort de son fils Jules, âgé de 16 ans, le seul de ses six enfants à partager ses passions pour l'observation de la nature. Il lui dédia certaines découvertes d'espèces de plantes qu'il découvrit par la suite.

Les champignons ont toujours intéressé Jean-Henri Fabre. En 1878 il écrit un merveilleux essai sur les "Sphériacées du Vaucluse". Intarissable au sujet de la truffe, il décrit avec un tel brio son odeur que les gourmets peuvent en retrouver tous les arômes.

A la fin de l'année 1878 paraissent la première série des "Souvenirs Entomologiques". Cette oeuvre démontre son génie animé par une passion vraie et authentique de la vie, sous toutes ses formes.

Jean-Henri Fabre obtient maints titres scientifiques, malgré cela, il demeure toujours d'une grande simplicité. Il est presque autodidacte. Il maîtrise le dessin , l'aquarelle, et nous lui devons de magnifiques planches sur les champignons, qui rendaient Frédéric Mistral très admiratif.

En 1879, il fait l'acquisition de l'Harmas de Sérignan, où il réside jusqu'à sa mort. Là il peut se livrer à toutes ses expériences et réflexions en toute quiétude. C'était ce dont il avait toujours rêvé. Il y fait aménager sa maison familiale, son bureau, sa bibliothèque. Ce lieu incomparable est le cadre qui convient enfin à Jean-Henri Fabre, poète et savant. À ce jour, c'est un musée au milieu d'un magnifique jardin botanique qui respire la Provence.

Jean-Henri Fabre fut admiré de Darwin, de Maeterlinck, de Rostand, de Jünger, de Bergson, Roumanille, Mallarmé... On peut le considérer comme un des précurseurs de l'Éthologie, la science du comportement animal et humain. Darwin, à la lecture des "Souvenirs Entomologiques", le qualifia "d'observateur inimitable", en raison de la précision de ses expériences, de ses découvertes sur la vie et les moeurs des insectes. Savants, hommes de lettres..., tous ses contemporains sont subjugués par le personnage, un botaniste certes, mais surtout un être envoûté par la nature. Jean-Henri Fabre a reçu Pasteur chez lui, ainsi que John Stuart Mill, et bien d'autres savants. Cependant, la correspondance de Fabre n'est pas très abondante.

Victor Duruy présente Jean-Henri Fabre à Napoléon III, qui lui décerne la Légion d'Honneur.

Raymond Poincaré de passage non loin de Sérignan, fait un détour par l'Harmas, afin de lui rendre hommage.

En 1915, s'éteint celui qui voua toute sa vie à l'étude des insectes, à l'âge de 92 ans. Il est alors enfin reconnu, un peu tardivement, il est vrai, comme il se plaisait à dire.

 

 

L'Harmas sa maison à Sérignan.

 

 

harmas_de_fabre_siteCe domaine, dans lequel Jean Henri Fabre vécut de 1879 à 1915, au cours des 36 dernières années de sa vie, vient de bénéficier d'une restauration exemplaire. Le public pourra retrouver le jardin, riche de 20 arbres historiques et de 500 espèces végétales différentes, dans lequel le naturaliste fit bon nombre de ses observations sur les plantes et sur les insectes. Son cabinet de travail à l'atmosphère studieuse et simple, abrite ses collections de fossiles, ses manuscrits, ses aquarelles, ses herbiers, ses outils de récolte et la petite table sur laquelle furent écrites des milliers de pages et notamment ses "Souvenirs Entomologiques".

La salle à manger, avec sa tapisserie à fleurs, son piano, son horloge, sa table de repas, soigneusement restaurée est un témoignage émouvant du cadre familial dans lequel vivait ce savant qui était tout à la fois écrivain, naturaliste, mathématicien, chimiste, aquarelliste, poète, musicien, pédagogue et père de famille.

 

Propriété du Muséum National d'Histoire Naturelle depuis 1922, classée "Monument Historique" en 1998, l'Harmas de Fabre a été restaurée avec soin par un ensemble de spécialistes, dans le respect des expertises du Ministère de la Culture et de la Communication.

C'est en 1879 que Jean Henri Fabre achète à 30 kms au nord ouest d'Avignon, dans le village se Sérignan du Comtat, à l'ombre du Mont Ventoux, un domaine d'environ un hectare, comprenant une maison et une terre en friche.

Il a alors 56 ans. Il a trouvé son rêve : "Hoc erat in votis" (Tel était mon voeu) écrit il dans ses "Souvenirs entomologiques".

C'est là dans cette terre abandonnée à la végétation spontanée, formidable laboratoire à ciel ouvert, qu'il observera sans répit, la vie et les moeurs des innombrables insectes qui peuplent la terre provençale. C'est là qu'il écrira la plus grande partie des 10 volumes de ses "Souvenirs entomologiques" à la lecture desquels tant de vocations de naturalistes s'éveilleront et qui furent traduit en une quinzaine de langues. C'est là aussi que furent écrit 24 manuels scolaires et 8 ouvrages de vulgarisation. C'est là qu'il reçut la visite de Raymond Poincaré, Président de la République, en 1913. C'est là qu'à la suite de son veuvage, il se remariera à 62 ans avec une cadette de 41 ans, dont il aura 3 enfants. C'est là qu'il s'éteindra à l'âge de 92 ans.

Lorsque Fabre achète la maison, le terrain est en friche car la propriété est restée inoccupée et abandonnée plus d'une quinzaine d'années.

Fabre fait entourer la propriété de murs. Devenu par la suite cultivé, planté d'arbres et d'arbustes, le terrain n'était plus "un harmas" (terre en friche en provençal) mais un éden et un ermitage. Le nom lui est resté et s'est appliqué à l'ensemble de la propriété.

La maison d'habitation, avec sa façade en crépi rose et ses volets verts est une maison d'un étage de belle apparence mais simple. Fabre aménagea son laboratoire dans l'aile gauche du bâtiment et garda le reste comme lieu de vie où il emménagea avec femme et enfants.

Dans la salle à manger typique du 19ème siècle, tout est là. La table où avaient lieu les repas familiaux, la bibliothèque vitrée qui contenait un choix d'ouvrages appartenant à Fabre, le piano et l'harmonium sur lequel il composait la musique de ses "Poésies Provençales", les photographies et le bibelots de famille.

Isolé des autres parties de la maison, le cabinet de travail était consacré à l'étude, à l'observation et à l'écriture. Véritable petit musée d'histoire naturelle, une bonne partie des 1300 objets inventoriés dans la maison, retrouvent leur place dans cette pièce.

Au centre, sur la vaste table, les instruments de travail : loupe, microscope, balance, pièges, boîtes, outils de récolte, cloches d'élevage... Autour, contre les murs, de grandes vitrines que Fabre avait fait réaliser par un menuisier local, abritent des liasses d'herbiers, des publications, des ouvrages et des collections naturalistes. Fossiles, coquillages et minéraux, boîtes d'insectes, nids et oeufs d'oiseaux, divers ossements humains et des objets exhumés de fouilles archéologiques complètent ce cabinet naturaliste de la fin du 19ème siècle.

Au dessus des armoires vitrées , des liasses d'herbiers. Sur les murs des illustrations diverses. Sur la cheminée, un globe terrestre et une pendule. Cette pendule offerte par les jeunes filles de Saint Martial, rappelle la terrible cabale dont Fabre fut l'objet pour avoir enseigné aux demoiselles de cette vénérable institution d'Avignon, la sexualité et la reproduction ...... des fleurs. On était en 1870.

A la vue de sa canne, de sa sacoche, de sa boîte à herboriser et de son légendaire chapeau à larges bords, on croirait Fabre prêt à sortir pour une nouvelle collecte.

Bureau d'écolier acquis à Carpentras, la petite table de travail en noyer, servit à Fabre pour écrire des milliers de pages, dont une bonne partie furent traduites dans le monde entier. Fabre trimbalait cette table à volonté, dans le cabinet de travail ou au salon, suivant la lumière ou l'envie, à l'époque où il n'y avait pas l'électricité à l'Harmas. Elle avait un tiroir que curieusement, Fabre orientait toujours à l'envers.

Les manuscrits et la correspondance de Fabre étaient peu nombreux dans les archives de l'Harmas. Parmi celles ci figurent deux lettres de Darwin et une lettre du poète Frédéric Mistral. Dans une des lettres, Charles Darwin remercie Fabre pour l'envoi des "Souvenirs Entomologiques" et ajoute "Je ne pense pas que quiconque en Europe ait été plus sincère admirateur de vos recherches que moi". Fabre échangea des correspondances avec Darwin sur ses expériences sur les abeilles maçonnes. Mais la méfiance de Fabre envers les grandes théories s'appliqua également à la théorie de l'évolution.

82 liasses, plus de 25 000 planches, telle est la composition de l'herbier de Fabre. Précieux témoignage de l'histoire de la flore régionale, cet herbier comprend des spécimens de plantes à fleur de la France méridionale et de la Corse, de nombreux cryptogames (mousses, algues et champignons) dont une majorité d'espèces microscopiques. Fabre a commencé sa collection à 20 ans et n'a cessé de l'enrichir par des échanges avec des naturalistes et des botanistes.

Véritable trésor, les 599 aquarelles de champignons supérieurs, réalisées par le savant entre 1873 et 1901 ont été restaurées.

Attenante au cabinet de travail, exposée au midi, une petite serre froide que Fabre fit construire en 1880 abrite des plantes gélives :  la collection de pellargonium, quelques plantes exotiques comme les citrus, les bananiers, les brugmensia, des crassulacées et quelques plantes du monde entier qui trouvent refuge dans ces serres en hiver.

On pénètre dans la propriété par une grille monumentale à deux battants s'ouvrant sur une magnifique allée de lilas qui mène à la maison. D'une superficie d'environ un hectare, la propriété est ceinte d'un mur de 2 m 50 de hauteur. Elle a retrouvé son plan architectural du 19ème siècle avec son jardin composé d'une partie fleurie et d'une partie plantée de grands arbres, son potager, son bassin, son lavoir et sa fontaine.

Les abords de la maison sont réservés aux activités quotidiennes, c'est là que la famille reçoit, l'espace regorge de nombreuses potées fleuries qui servent de refuge aux insectes chers à Fabre. Une petite barrière ouvre le chemin du jardin. On s'y promène sur les traces du naturaliste à l'ombre des arbres centenaires.

Le bassin surélevé de sa fontaine, fut remis en état par Fabre, pour attirer entre autres, les libellules.

Le jardin voit aujourd'hui refleurir les quelques 500 espèces végétales et variétés d'arbustes et de plantes méditerranéennes qu'avait planté Fabre. La terre en friche à aussi retrouvé sa place d'origine là où Fabre laissait croître les herbes folles, là où il posait ses pièges et là où ce qu'il appelait "les colonnes du palais Royal"  lui servaient pour ses observations.

La propriété est riche de la plupart des arbres de Provence. Ce petit arboretum procure au moment des fortes chaleurs estivales une ombre bienvenue, propice à la rêverie, sur les bancs de pierre ou de bois disposés dans le jardin. Le chant des cigales, du rossignol et plus tard dans la journée du crapaud, complètent ce cadre harmonieux.

Pour finir, dans le verger potager, rangés par spécialités on découvre des carrés de plantes aromatiques, tinctoriales, médicinales ou des plantes de curiosité.

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Maison natale de Jean Henri Fabre à Saint Léons.

 

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3 mars 2008

Karen Blixen - Ngong

 

Biographie de Karen Blixen.

 

 

 

blixen"Rêver, c'est le suicide que se permettent les gens bien élevés".

 

Karen Blixen est née le 17 avril 1885 sous le nom de Karen Christentze Dinensen, sa famille l'appelait "Tanne". La famille de sa mère, les Westenholz, étaient des bourgeois exemplaires, des négociants millionnaires qui s'étaient enrichis grâce à leur habileté, leur frugalité et leur dur labeur. Les Dinensen propriétaires terriens étaient des campagnards, affables et prodigues et cousins avec la plus haute noblesse du royaume.

Karen avait 10 ans lorsque son père Wilhelm qui souffrait d'une maladie "qui ne pouvait présager que d'un avenir sombre et tragique" se donna la mort. Se pendre n'était pas une mort honorable pour un officier. On dit aux enfants que leur père était tombé malade et était mort subitement.

A la fin de 1904 (Karen a 19 ans), elle commence à travailler sur une série de contes sous le titre "Histoires Vraisemblables", de style gothique, pleines de spectres, de visions et de cas de possession. Il furent publiés en 1908 sous le nom d'Osceola. Tanne allait publier deux autres contes sous ce pseudonyme.

Une fois que Tanne eut quitté l'Académie royale, elle devint une familière du "beau monde" aristocratique où elle connut les jumeaux Hans et Bror Blixen-Finecke. Ils montaient en course, jouaient au bridge et au golf, buvaient du whisky, dansaient au son du gramophone, donnaient des bals costumés, tiraient quantité de gibier à plumes, achetaient des aéroplanes et des automobiles, et faisaient l'amour avec un cynisme et un sang-froid qui auraient stupéfié leurs parents victoriens, s'ils s'en étaient rendu compte.

Tanne tomba follement amoureuse de Hans. Il ne répondit pas à sa passion. "Plus que toute autre chose, c'est un amour profond et non partagé qui a laissé une marque dans ma jeunesse" déclara plus tard Karen.

Tanne continua d'aimer Hans Blixen malgré son indifférence, du moins jusqu'à ce qu'elle épouse son frère. Bror Blixen était un épicurien zélé et courtois qui n'avait pas de plus noble but dans l'existence que se distraire.

La nouvelle des fiançailles laissa bien des gens sceptiques. Nombre des amis du couple ne voyaient que leur incompatibilité : Bror le nobliau extraverti et sans façon, le farceur invétéré, Tanne, la bourgeoise artiste et d'humeur changeante, avec son éducation prude, ses talents littéraires et ses désirs de grandeur.

Lorsque l'oncle de Bror, le conte Mogens Frijs, revint au Danemark d'un safari en Afrique-Orientale anglaise il leur parla de la beauté du pays et de ses fantastiques possibilités économiques. Dans cette aventure, leur mariage et leur départ pour l'inconnu, Bror et Karen devinrent des associés Un lien de dépendance et de prévenance s'établit. Il y eut certainement un autre échange important : le titre de Bror et ses relations avec la plus haute noblesse, y compris la famille royale de Suède, et la possibilité qu'avait Tanne d'accéder à la fortune de sa propre famille qui allait garantir leur ferme.

Malgré leurs différences, malgré l'amour de Tanne pour Hans, élément de dépit, il y eut entre eux une affection mutuelle. Longtemps après l'échec de ce mariage, elle continua de parler de ces premiers temps comme de l'une des périodes les plus heureuses de sa vie.

Tanne avait, avant même de quitter le Danemark, l'ambition de faire de leur maison une oasis de civilisation. Elle prit dans ses bagages un service de plateaux en argent, des verres en cristal, des porcelaines, des meubles, du linge, des tableaux, des bijoux, la bibliothèque de son grand-père et son cadeau de mariage préféré, un lévrier d'Ecosse nommé Dusk.

Keren Blixen écrivit : "Je me rends compte combien j'ai été favorisée d'avoir pu mener une vie libre et humaine sur une terre paisible, après avoir connu le bruit et l'inquiétude du monde".

L'attirance de Karen Blixen pour les Africains avait été immédiate et sensuelle. "Ils entrèrent dans mon existence", écrivait-elle à la fin de sa vie, "comme une sorte de réponse à quelque appel de ma nature profonde, peut-être à mes rêves d'enfance, où à la poésie que j'avais lue et adorée longtemps auparavant, ou aux émotions et aux instincts qui gisaient au plus profond de moi ". Elle sentait qu'elle partageait avec eux une sorte de "pacte".

Et cependant la jeune baronne Blixen se plaisait dans son isolement. Elle avait conscience de son rang et gardait ses distances vis-à-vis des colons qui lui étaient inférieurs. Pour sa part, l'aristocratie anglaise mit longtemps à accepter ces nouveaux venus qui arrivaient sans sauf-conduit.

Les lettres qu'elle envoyait au Danemark bouillonnent de mépris pour la banalité des colons blancs et des Anglais en particulier. Leurs préjugés raciaux lui déplaisaient plus que tout. La supériorité morale des Blancs était pour elle une illusion, et en ce qui concernait des points importants, l'honneur ou l'humour, par exemple, les Africains étaient bien plus civilisés.

Les antipathies sont souvent réciproques, et les Anglais, tout d'abord, n'acceptèrent pas Tanne Blixen avec chaleur.

Un jour du mois d'août, à Nairobi, quelqu'un repéra un aéronef allemand, le même jour la guerre fut déclarée. Après bien de discussions Bror résolut d'offrir ses services à leur pays d'adoption, mais il se fit exempter de service actif au cas où la Suède se rangerait finalement aux côtés du Kaiser. Bror s'engagea comme officier de renseignements non combattant, dans la patrouille frontalière de lord Delamère.

La guerre faillit ruiner la Compagnie suédoise des cafés d'Afrique. Les Anglais réquisitionnèrent les chariots de Bror et ses bœufs moururent de fièvres.

Tanne elle-même souffrait d'une maladie chronique que l'on n'avait pu identifier et qu'elle avait tout d'abord prise pour la malaria. Un jour, à la fin d'un examen approfondi le médecin lui dit qu'il n'avait jamais vu quelqu'un d'une aussi robuste constitution. En fait, il lui déclara qu'elle était atteinte d'une syphilis "aussi grave que celle d'un soldat", et lui prescrivit le seul remède qu'il avait sous la main : des pilules de mercure.

La syphilis, à l'état presque endémique chez les Masaïs, était la cause de la stérilité presque généralisée des femmes masaïs. Un compagnon de guerre du baron Blixen se souvient que "c'était un scandale pour tout le monde que Blixen ne cachât pas qu'il avait des relations avec une Noire". Il semble possible que ces relations aient été la source de l'infection de Karen.

Même après le diagnostic elle voulut rester mariée à Bror. Des années après ils donnaient encore l'impression d'un couple que lie une profonde et solide affection. Tanne acceptait les liaisons de Bror, et en échange, celui-ci considérait avec le sourire ses amitiés avec Erik Otter et Denys Finch Hatton. En fin de compte, c'est lui qui fut à l'origine de leur divorce.

Karen Blixen semblait considérer sa maladie comme une occasion parfaite d'élévation spirituelle. Plus tard dans sa vie, elle la considéra rétrospectivement comme le prix qu'elle a dû payer pour acquérir non seulement son titre de baronne, mais aussi son art. Elle devait en fait prétendre qu'elle avait promis son âme au Diable, afin que toute son expérience vécue pût être utilisée dans ses contes. Cette promesse avait été scellée, dirait-elle lorsqu'elle avait découvert sa maladie et perdu tout espoir d'avoir une vie sexuelle normale.

Elle partit se soigner au Danemark et l'Afrique lui manqua terriblement.

En Afrique, le 5 avril 1918 elle avait fait la connaissance de Denis Finch Hatton. La liste de ses talents, de ses qualités et de ses excentricités pourrait aussi bien se résumer dans le mot princier. Comme celui qui n'a pas d'égal, il était l'objet de bien de désirs et son succès lui conférait un immense prestige.

Au début des années vingt, Denys abandonna ses autres logements et transporta ses affaires à la maison de Karen Blixen à Ngong. C'est là qu'il devait séjourner entre les safaris, durant une semaine ou deux entre des absences qui duraient plusieurs mois. Ses brèves périodes intenses en compagnie de son amant rendaient à Tanne son équilibre.

Le mariage des Blixen survécut à la liaison de Tanne avec Denys, comme il avait survécu au diagnostic de la syphilis, à leurs fréquentes séparations et aux liaisons de Bror avec d'autres femmes. Dans l'ensemble, elle avait une vue du mariage digne du XVIIIe siècle. Elle avait signé un contrat, voué obéissance à une idée plus qu'à un individu, et elle lui resterait fidèle. Dans les limites de sa soumission de pure forme, elle se sentait libre de se livrer à ses propres plaisirs.

Denys apprit à Tanne le Grec, il lui fit connaître les poètes symbolistes, lui joua Stravinski et tenta de lui faire prendre goût à l'art moderne. Denys et Bror étaient considérés comme les deux plus grands chasseurs blancs de l'époque. Ils s'appréciaient mutuellement et durant un certain temps, ils partagèrent la même chambre à Ngong, chacun l'utilisant lorsque l'autre partait en safari.

Bientôt les récoltes ne couvrirent plus les frais et elle fut obligée de vendre la ferme. Avec la mort tragique de Denys tout espoir de bonheur l'avait quittée. La ruine de Karen Blixen était en fait totale. Elle avait toujours la syphilis. Désormais le mal était impossible à traiter ou à arrêter, même avec les remèdes les plus modernes. Vers la fin du mois de juillet elle embarqua pour le Danemark. Elle ne reverrait jamais plus l'Afrique.

Durant les quatre premières années qui suivirent son retour, Karen Blixen avait été absorbée par l'écriture, par la publication de ses œuvres et par l'attention que produisit sa célébrité soudaine.

Le conte "Le Poète", écrit dans les années trente annonçait avec une étrange coïncidence de détails l'amitié de Karen Blixen et de Thorkild Bjornvig, un des plus importants jeunes poètes danois. Ce fut une union mystique, un vœu d'amour éternel, un traité semblable à ceux qu'elle avait le sentiment de conclure avec les Africains. Bjornvig lui confiait son âme en échange d'une protection éternelle.

De la même manière qu'elle prétendait avoir vendu son âme au diable en échange de son don de conteuse, elle prenait désormais le rôle de démon et promettait le même don de génie à quelqu'un d'autre.

Quelques années plus tard il devait la rejeter et lui tenir rancune. Après quoi sa solitude redevint absolue même si elle mena une vie trépidante au milieu d'une foule de gens. Il devait y avoir par la suite quelques aventures avec toute une série de jeunes gens, mais Bjornvig devait être son dernier amour. Et, peu après leur séparation, lorsqu'un jeune écrivain vint s'asseoir à ses pied, tout aussi prêt à lui livrer son âme, elle lui déclara qu'il arrivait trop tard : "je ne puis vous donner une place dans mon existence, désormais. C'est dommage pour vous, mais vous auriez dû venir plus tôt. Il ne me reste plus rien d'autre à faire qu'à vivre mon destin jusqu'au bout".

Lorsque le prix de littérature fut décerné à Ernest Hemingway, celui-ci accepta cette distinction mais il déclara que cet honneur aurait dû revenir à trois autres écrivains. L'un d'eux était la "merveilleuse Isak Dinesen".

Karen Blixen adorait entrer en glissant d'un pas feutré dans un salon comme un personnage d'un conte de Boccace, telle une ombre furtivement sortie des limbes. Finalement elle était parvenue à devenir la "personne la plus maigre du monde" et à acquérir à 70 ans ce qui était considéré comme une grande beauté. Durant les sept dernières années de sa vie elle semblait vraiment trop légère et trop fragile pour un être vivant. C'était cette fragilité, qui contrastait avec son avidité de vivre, qui impressionnait le plus les gens qui la voyaient pour la première fois. L'effet produit par ses souffrances fut de donner l'impression dramatique qu'un gouffre la séparait des autres et que son âge, sa sagesse, son courage et tout son être étaient en eux-mêmes un mystère.

La santé de Karen Blixen empira rapidement. Elle mourut le vendredi 7 septembre 1962, d'amaigrissement excessif.

Elle avait écrit "Mais l'heure était venue où, démunie de tout, je devenais pour le destin une proie trop facile".

 

 

 

Sa ferme à Ngong.

 

 

 

Ferme_Karen_Blixen"J'ai possédé une ferme en Afrique au pied du Ngong. La ligne de l'Equateur passait dans les montagnes à vingt-cinq milles au Nord, mais nous étions à deux mille mètres d'altitude. Au milieu de la journée nous avions l'impression d'être tout près du soleil, alors que les après-midi et les soirées étaient frais et les nuits froides.

L'altitude combinée au climat équatorial composait un paysage sans pareil. Paysage dépouillé, aux lignes allongées et pures, l'exubérance de couleur et de végétation qui caractérise la plaine tropicale en étant absente : ce paysage avait la teinte sèche et brûlée de certaines poteries.

L'horizon que l'on découvre des collines du Ngong est incomparable : au sud des grandes plaines, puis les vastes terrains de chasse qui s'élèvent jusqu'au Kilimandjaro. Au nord-est il y a la réserve des Kikuyu qui s'étend sur près de 160 kilomètres jusqu'au mont Kenya, couronné de neige.

Nous cultivions surtout le café, mais ni l'altitude ni la région ne lui convenaient très bien ; et nous avions souvent du mal à joindre les deux bouts.

Nairobi, notre capitale, n'était qu'à une vingtaine de kilomètres de la ferme".

La maison surprend par sa modestie. Villa plutôt que ferme, assez basse, lambrissée d'un bois sombre, le muvli, parquetée de cèdre kenyan, elle semble enracinée pour l'éternité, à la fois étrangère et fidèle au paysage qui l'entoure.

La ferme est située à 1800 mètres d'altitude, trop haut pour le café. "Tout l'horizon de ma vie s'en est trouvé élargi" écrit-elle en évoquant le choc de sa rencontre avec l'Afrique.

Son livre "La Ferme Africaine" est l'histoire de cette découverte passionnée, de sa lutte pour faire vivre sa plantation qui emploie jusqu'à 700 personnes, et des indigènes auxquels elle consacre une partie de son temps. Derrière la maison, fac aux Ngong Hills, une table de pierre faite d'une ancienne meule rappelle les heures qu'elle passe chaque matin avec eux. Elle règle les nombreux conflits et les soigne, auréolée du prestige des guérisseurs.

La vie est dure, parfois, et grand est l'isolement. Nairobi est aujourd'hui à quelques dizaines de minutes, mais à l'époque, il fallait deux heures en char à boeufs pour s'y rendre. Les propriétés sont distantes les unes des autres. Deux lanternes à l'entrée indiquent aux amis qu'ils peuvent être accueillis, et les dîners de la Baronne sont célèbres dans la colonie blanche. Elle a fait de Kamante, un petit kikouyou qu'elle a sauvé, un chef hors pair, et dans la cuisine, située à l'extérieur de la maison, le futur auteur du "Festin de Babette" invente de somptueuses recettes pour ses invités. Des ustensiles rouillés, des pots, trois moulins à hacher fixés à la table, une cuisinière, une cuve en bois pour l'eau plantent le décor.

Dans la salle à manger, pièce centrale de la maison, un service à thé et quelques pièces de mobilier permettent d'évoquer les soirées où se rencontraient ses amis, autour de la table chargée de cristaux fins et d'argenterie.

La restauration combine objets d'origine et reconstitution, et recrée l'atmosphère intime de cette maison.

Communiquant avec la salle à manger, le salon où Karen invente ses plus belles histoires pour Dennis Finch Hatton, le grand amour de sa vie. Entre deux safaris, il habite chez elle. Sa bibliothèque est garnie de livres ayant servi au tournage de "Out of Africa". Sur le bureau, la machine à écrire Corona qui fascinait tant les indigènes. Réalité et fiction se mêlent d'autant plus étroitement que Universal Pictures a fait don d'objets ayant servi au tournage : tous les rideaux de la maison, le dessus de lit de la petite chambre toute blanche de Karen, les bottes et la tenue de safari de Meryl Streep, ainsi que le pantalon de Robert Redford. Ils voisinent avec la table de toilette et la garde robe de Karen Blixen, et dans la chambre du Baron, devenue celle de Dennis, la malle de voyage marquée "KC Dinesen". Une salle de bains complète l'évocation. Des photographies permettent de suivre Karen Blixen à différentes périodes de sa vie.

En 1963 le gouvernement danois a acheté la maison et en a fait don au Kenya lors de l'Indépendance. L'ouverture du musée en 1986 a coïncidé avec la sortie du film de Sydney Pollack, et, depuis, la ferme attire de très nombreux visiteurs venus du monde entier.

Quand Karen Blixen quitta sa ferme en 1931, ses serviteurs laissèrent symboliquement la porte grande ouverte derrière elle. Quelques mois plus tôt, Dennis s'était tué en avion. Elle devait vivre longtemps encore. Le monde qu'elle a décrit n'existe plus. Mais ce qu'elle a saisi de l'âme du continent africain demeure étonnamment juste, sans doute parce qu'au pied des Ngong Hills, elle avait appris à devenir écrivain.

 

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8 février 2008

Rudyard Kipling - Bateman's

 

Biographie de Rudyard Kipling.

 

 

 

Rudyard_Kipling"Les mots sont la plus puissante drogue utilisée par l’humanité".

 

Kipling, fils du conservateur du musée de Lahore, naquit le 30 décembre 1865 à Bombay, en Inde. À l'âge de six ans, il fut envoyé en pension en Angleterre pour recevoir une éducation britannique. Il y vécut cinq années malheureuses, qu'il évoqua plus tard dans "Stalky et Cie" (1899) et dans "La lumière qui s'éteint" (1891). En 1882, il retourna en Inde où, jusqu'en 1889, il se consacra à l'écriture de nouvelles pour la Civil and Military Gazette de Lahore. Il publia ensuite "Chants des divers services" (1886), des poèmes satiriques sur la vie dans les baraquements civils et militaires de l'Inde coloniale, et "Simples Contes des collines" (1887) un recueil de ses nouvelles parues dans divers magazines. C'est par six autres récits, consacrés à la vie des Anglais en Inde et publiés entre 1888 et 1889, que Kipling se fit connaître : ces textes révélèrent sa profonde identification au peuple indien et l'admiration qu'il lui vouait. Kipling fit après cette période de longs voyages en Asie et aux États-Unis, où il épousa Caroline Balestier, en 1892, et où il écrivit "le Livre de la jungle" (1894). Il vécut pendant une courte période dans le Vermont, puis, en 1903, s'installa définitivement en Angleterre. De ses nombreuses œuvres, beaucoup devinrent très populaires. Il fut le premier écrivain anglais à recevoir le prix Nobel de littérature (1907). Il mourut le 18 janvier 1936, à Londres. 

 

Kipling est considéré comme l'un des plus grands romanciers et nouvellistes anglais. Ses poèmes, moins connus, se distinguent surtout par sa maîtrise des vers rimés et l'usage de l'argot du simple soldat britannique. Ses œuvres reprennent trois thèmes principaux : le patriotisme fervent, le devoir des Anglais vis-à-vis de leur pays et la destinée impérialiste de l'Angleterre. Son impérialisme forcené fut par la suite nuisible à sa réputation d'écrivain, en fait, son colonialisme idéaliste était bien loin de la réalité de la colonisation telle que la menaient les Anglais, et il en avait tout à fait conscience.

 

 

Bateman's sa maison.

 

 

 

241586499_77edae20caAprès une vie mouvementée en Inde, Chine, Japon, Australie et Amérique, Rudyard Kipling jeta l’ancre au manoir de Bateman’s, acheté en 1902, cinq ans avant son Prix Nobel de Littérature.

Les Kipling (Rudyard, sa femme Carrie, leur fils John et leur fille Elsie) arrivent de Rottingdean. Ils ont vécu aux Etats-Unis de 1892 à 1896, dans l’Etat du Vermont - où vit la famille de Carrie. L’agressivité du frère de Carrie les a incités à quitter le nouveau continent pour s’établir à Torquay en 1896, dans une maison qui surplombe la mer, puis à Rottingdean en 1897, près de Brighton. La maison des Kipling est toujours debout, près des Kipling gardens. C’est une période très prolifique pour lui. Bien que certains décèlent de l’ironie dans ses textes, il est reconnu comme le poète de l’Empire, au moment où des événements graves se produisent (la seconde guerre des Boers a lieu entre 1899 et 1902 en Afrique du Sud).

Quand, en 1899, leur fille aînée Joséphine mourut à l’âge de six ans d’une pneumonie lors d'un voyage en Amérique en 1899, Carrie comprit qu’il était temps pour eux de s’établir quelque part pour panser leurs blessures. Ils jetèrent leur dévolu sur le manoir de Bateman’s, non loin d’Etchingham, mais ratèrent l’affaire faute de s’être décidés assez vite. Deux ans plus tard, Bateman’s fut de nouveau en vente et ils purent l’acquérir.

 

Construit dans les années 1634, Bateman’s était un manoir en pierres de taille et toit de tuiles à hautes cheminées dépourvu du moindre confort.

"Nous sommes à présent propriétaires d’une maison de pierres grises et moussues – la date de 1634 est gravée au-dessus de la porte – à poutres apparentes, avec boiseries et bibliothèques de vieux chêne, restée dans son jus. C’est un endroit beau et plein de paix", écrivit-il à son sujet.

 

C'est pour s’éloigner des curieux et des visiteurs indésirables (les touristes affluant de Brighton par bus), et aussi pour ne plus voir dans tous les recoins des Elms la présence de Josephine, les Kipling s’installent à Bateman’s. L’écrivain est riche et célèbre (il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1907).

Pour préserver ce calme et parce qu’il n’apprécie pas de parler à des gens qu’il ne voit pas, Kipling ne fait pas installer le téléphone. Les messages urgents arrivent par télégramme ou par le téléphone du village voisin de Burwash.

 

Parmi les plus célèbres œuvres de fiction de Kipling, il faut retenir "Multiples Inventions" (1893), mais surtout "le Livre de la jungle" (1894) et "le Second Livre de la jungle" (1895) : ces recueils de contes animaliers et anthropomorphiques, considérés comme ses plus grandes œuvres, mettent en scène le personnage de Mowgli, "petit d'homme" qui grandit dans la jungle mais choisit finalement de rejoindre le monde des humains. Ces livres furent suivis des "Histoires comme ça pour les enfants" (1902) et de "Puck, lutin de la colline" (1906), suivis du "Retour de Puck" (1910), qui évoquent avec nostalgie les paradis enfantins. 

 

En marge de cette littérature pour enfants, il écrivit encore des romans et des récits comme "Capitaines courageux" (1897), un récit maritime, et "Kim" (1901), un magnifique conte picaresque sur la vie en Inde, considéré comme l'un de ses meilleurs romans. Parmi ses recueils poétiques, il faut citer "Chansons de la chambrée" (1892), qui comporte des poèmes devenus populaires comme "Mandalay", "Cinq Nations" (1903), mais c'est surtout le poème "Tu seras un homme mon fils", où il expose son éthique, faite de respect de soi et des autres, d'attachement à ses convictions et de tolérance, qui reste le plus frappant. "Quelque chose de moi-même", récit inachevé de son enfance malheureuse, fut publié de manière posthume en 1937.

Dans la maison sont exposées des scènes du "Livre de la jungle" gravées par John Lockwood Kipling, le père de Rudyard. Si l’écrivain est né à Bombay en 1865, c’est parce que son père y enseignait alors dans une école d’arts.

Au grand désagrément de leurs enfants et de leurs invités, les Kipling équipent la maison de mobilier du XVIIe siècle, époque de la construction des bâtiments. Kipling aménage cependant dans le moulin un groupe électrogène capable de fournir chaque soir quatre heures d’électricité.

On peut voir dans le "parloir" une collection de "dieux domestiques", petite série d’objets d’Extrême-Orient, de Grèce et de la Rome antique, qui possédent aux yeux de l’écrivain quelques pouvoirs magiques.

Son bureau est tel qu’il le laisse à sa mort en 1936. Il autorise exceptionnellement quelques amis - dont Rider Haggard - à y rester pendant qu’il écrit. Le large panier à papiers algériens lui sert souvent. Il écrit avec humour : "le fait même d’écrire était et a toujours été pour moi un plaisir physique".

La cuisine n’est pas plus que le confort un des principaux attraits de Bateman’s. Kipling adore les plats épicés, mais des ulcères duodénaux l’obligent dans les dernières années de sa vie à recourir à un régime dont profite toute la tablée, famille et invités éventuels (qui apprécient toutefois la qualité du vin).

Ici vivent bon an mal an une quinzaine ou une vingtaine de personnes, y compris cinq femmes de service, une gouvernante, un chauffeur pour la superbe Rolls Royce, un secrétaire. Les Kipling sont venus chercher ici l’isolement, mais ils reçoivent souvent : la famille, des amis dont Henry James qui vient à Bateman’s une ou deux fois, 140 invités le 14 juillet - dont T. E. Lawrence que Kipling commença par estimer avant de s’en méfier, le considérant comme un charlatan.

La guerre éclata et il eut la douleur de voir partir son fils John. Un an plus tard, en 1915, John fut tué à la bataille de Loos, dans le Pas-de-Calais. Reclus désormais à Bateman’s, ne voulant plus voir personne, écrivant et soignant ses roses, Kipling travailla à son autobiographie, "Quelque chose de moi-même", qui ne fut jamais achevée et parut un an après sa mort, survenue en 1936 à Londres. Sa femme Carrie demeura à Bateman’s jusqu’à sa propre fin, trois ans plus tard. Selon le souhait de son mari, elle légua le manoir au National Trust qui y organise concerts et lectures littéraires.

 

 

 

 

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5 mars 2008

Robert Louis Stevenson - Vailima

Biographie de Robert Louis Stevenson.

 

 

 

robert_louis_stevenson"Être ce que nous sommes et devenir ce que nous sommes capables de devenir, tel est le seul but de la vie".

 

 

Robert Louis Stevenson naît le 13 novembre 1850, à Édimbourg, en Écosse. Son père, Thomas Stevenson est à la tête de l’entreprise familiale qui s’est spécialisée dans la construction de phares. A l’époque, les affaires sont prospères, grâce notamment à l’emploi d’un nouveau procédé d'éclairage lenticulaire. Sa mère, Margaret Balfour, fille cadette du révérend Lewis Balfour, est de constitution fragile. Aussi dès l’âge de deux ans, l’enfant est confié aux bons soins d'une nourrice, Alison Cunningham, qu’il surnommera affectueusement "Cummy". Robert Louis, lui aussi, connaît des problèmes de santé, une affection pulmonaire qui l’étreindra sa vie durant. Ceux-ci perturbent sa scolarité, qu’il effectue à partir de 1857 à l’Henderson's Preparatory School d’Édimbourg. De fréquents séjours de convalescence dans des stations balnéaires interrompent ainsi ses études. En 1862, ses parents l’emmènent en voyage à travers l’Europe. Stevenson découvre l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et la France. En villégiature à Menton puis sur la Côte d'Azur, l’enfant rédige une revue manuscrite, "The Schoolboy's Magazine". Dès cette époque d’ailleurs, grâce notamment aux lectures et aux chansons de Cummy, s’est éveillée chez lui une passion pour les récits d'aventures et les voyages au long cours.

Au mois d’octobre 1867, suivant les recommandations familiales, Stevenson entre à l'école d’Anstruthen où il doit préparer un diplôme d'ingénieur. Tout ceci ne le passionne guère cependant, et il mène une vie dissolue. En 1870 d’ailleurs, l’étudiant a une liaison avec Claire, une jeune prostituée, rencontrée dans les tavernes du vieux port d’Édimbourg et qu'il envisage bientôt d'épouser. Ceci est à l’origine d’un scandale dans la famille, de confession calviniste, déjà épouvantée par la révélation de son agnosticisme. L’année suivante, il présente à la Royal Society of Arts un mémoire qui traite d’"Une nouvelle forme de lumière intermittente". Ceci lui vaut une récompense mais n’accroît en rien sa motivation et il abandonne ces études scientifiques pour se diriger vers le droit. A cette époque, Robert Louis Stevenson commence à écrire pour la revue de l'université. En 1873, de nouveau souffrant, il séjourne quelques temps dans le Suffolk et fait la rencontre de Sidney Colvin, professeur d'histoire de l'art à Cambridge, qui l’encourage et le conseille, ainsi que de Fanny Stiwel. Le jeune homme en tombe amoureux, sans succès. Ses nouveaux amis l’introduisent dans les milieux littéraires, au Savile Club notamment où se retrouve le gratin des lettres. Au mois de novembre de la même année, Stevenson est à Menton où il rencontre l’essayiste Andrew Lang. En 1874, il est accueilli à Londres chez Sidney Colvin puis effectue une croisière sur l’invitation de son riche ami Walter Simpson. Stevenson écrit pour le Cornhill Magazine. Au mois de juillet 1875, il réussit enfin son examen d'avocat.


Robert Louis Stevenson cependant ne plaidera jamais. En 1876, il quitte définitivement la maison familiale et son puritanisme. De retour en France, l’écrivain en devenir effectue ses deux premiers périples, dont les relations sont ensuite publiées. En mai 1878, "An Island Voyage" (La France que j’aime) raconte son expédition en canoë sur les canaux du nord de la France faite deux années plus tôt. Au mois de juin 1879, est ensuite éditée "Travel with a Donkey in the Cevennes" (Voyage avec un âne dans les Cévennes), souvenirs de ses treize journées de pérégrinations en compagnie de l’ânesse Modestine.

Deux mois plus tard, Stevenson est à New York, après une traversée de l’Atlantique effectuée au milieu des misérables émigrants. Après avoir parcouru le continent en train, il rejoint en Californie Fanny Osbourne, une artiste américaine rencontrée au mois d’août 1876, à Grez, près de Fontainebleau. Installé à présent à Monterey, Stevenson exerce la profession de journaliste. Au mois de décembre 1879, il est atteint d'une pleurésie et est soigné grâce au dévouement de sa compagne. Cette dernière obtient enfin le divorce, ce qui permet aux deux amants de se marier, le 19 mai 1880. Stevenson adopte alors les deux enfants de Fanny Osbourne, Isabelle et Samuel Lloyd.


De retour en Grande-Bretagne, Robert Louis Stevenson publie "Deacon Brodie", une pièce écrite avec la collaboration de William Henley. L’année suivante, l’écrivain se consacre à la rédaction de "L’Île au Trésor", qu’il commence au mois de septembre 1881 en Écosse. A Braemer, près du château de Balmoral, le temps pluvieux l’oblige en effet à inventer des jeux pour distraire son beau-fils Lloyd. Ceux-ci ont notamment pour support une belle carte au trésor coloriée qui lui donne l’idée d’un roman. Achevé par la suite en Suisse, à Davos, "Treasure Island" parait tout d’abord sous la signature du "Capitaine John North" dans le journal Young Folks destiné aux adolescent puis en volume au mois de novembre 1883. Ces aventures du jeune Jim Hawkins et du pirate Long John Silver obtiennent un grand succès qui marque le début de la popularité de l’écrivain. Le Premier Ministre lui-même, William Gladstone, en achève la lecture au milieu de la nuit.

A cette époque, les Stevenson se sont installés au chalet "La Solitude" qui domine la baie d'Hyères, dans le Sud de la France. Ils regagnent l’Angleterre en 1884 et résident à Bournemouth, dans le cottage surnommé Skerryvore offert par son père à l’écrivain. C’est là qu’ils reçoivent la visite d’Henry James l’année suivante. Au mois de janvier 1886, est publié un nouveau roman qui lui a été inspiré un mauvais rêve. Avec "The strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde" (Le cas étrange du Dr Jekyll et de M. Hyde) Stevenson s’essaie au genre fantastique. C’est de nouveau un énorme succès, qui fait cette fois-ci frissonner l’Angleterre victorienne. Quarante mille exemplaires sont vendus en l’espace de six mois. Puis les éditions se multiplient, ainsi que les adaptations pour la scène. Peu après le décès de son père, le 8 mai 1887, Stevenson part pour les États-Unis. Résidant sur les bords du lac Saranac dans l'état de New York, puis à San Francisco, l’écrivain s’embarque ensuite au mois de juin 1888 à bord du Casco pour un voyage dans l’Océan Pacifique.



Alors que paraît sa nouvelle œuvre, "Black Arrow, a tale of Two-Roses" (La Flèche noire), Robert Louis Stevenson est aux îles Marquises pendant l’été 1888, puis dans l’archipel des Tuamotu en septembre. Il passe un mois à Papeete, à Tahiti. L’année suivante, sa mère décide de rentrer en Ecosse. Stevenson lui est à Honolulu, dans les îles Hawaï. Il y achève la rédaction de "The Master of Ballantrae" (Le Maître de Ballantrae), publié quelques temps plus tard, et qu’emportera André Gide pendant son voyage au Congo. L’écrivain effectue ensuite l’achat d’un terrain près du port d'Apia à Opulu aux Samoa occidentales. Il s’y installe au mois d’octobre 1890, après avoir longuement séjourné en Australie.

Robert Louis Stevenson ne quittera plus sa résidence de Vailima et les Mers du Sud, auxquelles il consacre un nouveau récit, "In the South Seas". Son état de santé lui interdit à présent de quitter les climats tropicaux. Aussi l’écrivain se consacre à son œuvre, se fatiguant au delà de ses forces à la tache. "The Wrecker" (Les Trafiquants d’épaves) est publié en 1892, "Catriona" l’année suivante. C’est alors qu’une guerre civile met aux prises les habitants des îles Samoa en 1893. Stevenson suit de près ces événements dramatiques qui déchirent son pays d'adoption. En 1894, il reçoit d’ailleurs de la part des indigènes de nombreux témoignages d’affection au moment de son anniversaire.



Le 3 décembre 1894, Robert Louis Stevenson décède d'une rupture d'anévrisme. Il est enterré peu après au sommet du mont Vaea, qui est voisin de Vailima. Sur son sarcophage, est gravé Tusitala, le nom que lui ont donné les Samoëns et qui signifie " le conteur d’histoires". Sur sa tombe, on peut également lire les vers de son poème "Requiem", rédigé à Hyères dix années auparavant :

 

" Under the wide and starry sky
Dig the grave and let me lie.
Glad did I live and gladly die,
And I laid me down with a will.

This be the verse you grave for me;
Here he lies where he longed to be,
Home is the sailor, home from sea,
And the hunter home from the hill. "

 

 

 

Sa maison à Vailima dans les îles Samoa.

 

 

 

ScreenHunter_01_MarEn 1877, Robert Louis Stevenson tombe fou amoureux d’une Californienne, mariée, de dix ans son aînée, mère de trois enfants, ancienne chercheuse d’or dans le Nevada : Fanny Osbourne. Il n’a jusque-là que peu écrit, rien qui lui permette de vivre même si certains critiques commencent à voir en lui l'annonciateur d’une littérature nouvelle, délivrée des modèles victoriens. Fanny Osbourne repartie en Californie en août 1878, il la rejoint un an plus tard et l’épouse après son divorce, en mai 1880.

Dès son retour, lui qui n’avait jamais réussi à écrire un roman, publie chef-d’oeuvre sur chef-d’oeuvre, malgré un état de santé défaillant : "L’Ile au Trésor", "Docteur Jekyll et Mr Hyde" qui vont le rendre mondialement célèbre. Souffrant d’emphysème pulmonaire (et non de tuberculose comme il le croit), il passera les dix années suivantes en Europe, de lieu de cure en lieu de cure. La mort de son père en mai 1887, avec lequel il était pourtant réconcilié, est comme une délivrance : il quitte l’Europe avec Fanny et Lloyd, son fils.

Il passe l’hiver 1887-1888 au lac Saranac, dans les Adirondacks (État de New York) où il commence "Le maître de Ballantrae", puis, à la suite de la proposition d’un agent littéraire, s’embarque avec Fanny sur une goélette, le Casco, pour une croisière des plus risquée dans les mers du Sud. Hawaï, les Marquises, Tahiti, l’Australie, l’archipel des Gilbert, et les Samoa occidentales en 18 mois. Jamais Stevenson ne s’est senti en meilleure santé : il revit. D’autant plus qu’il lui semble découvrir un nouveau monde, fascinant, menacé de disparaître sous les coups de "L’Occident sans merci" : il va être de ceux, avec Gauguin, qui y verront un ressourcement possible pour l’art du XXe siècle.

Il choisit en 1889 de s’installer dans les Samoa, sur l’île d’Upolu,le climat tropical lui étant bénéfique. C'est ainsi qu'il fait bâtir  la propriété de Vailima où il continue d’écrire des oeuvres de plus en plus audacieuses, déroutantes, sur les mers du Sud. Il s'investit beaucoup auprès des Samoans, lors d'une guerre civile en 1893, il prend même leur défense contre l'impérialisme allemand. Il devient même un chef de tribu, appelé respectueusement Tusitala (le conteur d'histoires) par ses membres.

Quand il meurt d’une congestion cérébrale le 3 décembre 1894, toute la population unit ses efforts pour tracer dans la jungle une piste permettant d’atteindre le sommet du mont Vaea, où il désirait être enterré.

Les Samoans ont conservé la propriété de Stevenson et en on fait un musée.

 

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7 mars 2008

Jean Jacques Rousseau - Les Charmettes

Biographie de Jean Jacques Rousseau.

 

 

 

Rousseau"Tout homme veut être heureux, mais pour parvenir à l'être, il faudrait commencer par savoir ce que c'est que le bonheur".

 

 

Ecrivain et philosophe français, né à Genève le 28 juin 1712, dans une famille calviniste. Jean-Jacques Rousseau, qui est orphelin de mère, est abandonné par son père à l'âge de 10 ans et élevé par son oncle. Son éducation se fait au gré de ses fugues, de ses errances à pied, et de ses rencontres, en particulier Mme de Warens. Sa maîtresse et bienfaitrice qui influencera son œuvre s'attache à parfaire son éducation et le contraint à se convertir au catholicisme. En 1741, Jean-Jacques Rousseau devient précepteur des enfants de Mme de Mably à Lyon. Passionné de musique, il élabore un système de notation musicale qui ne rencontre pas le succès espéré à Paris. Après un séjour à Venise, il retourne à Paris et se lie d'amitié avec Diderot qui lui demande d'écrire des articles sur la musique pour l'Encyclopédie. Jean-Jacques Rousseau vit en ménage avec Thérèse Levasseur, modeste servante, avec laquelle il a cinq enfants. Ne pouvant les élever correctement, il les confie aux Enfants-trouvés, ce que lui reprocheront plus tard ses ennemis.

Jean-Jacques Rousseau acquiert la gloire en 1750 avec son "Discours sur les sciences et les arts". Il y prend comme hypothèse méthodologique ce qui va devenir le thème central de sa philosophie : l'homme naît naturellement bon et heureux, c'est la société qui le corrompt et le rend malheureux. Il réfute ainsi la notion de péché originel. Jean-Jacques Rousseau retourne dans sa patrie d'origine en 1754 et retrouve la religion calviniste. Après un séjour chez Mme d'Epinay, il est recueilli à Montmorency en 1757 par le maréchal de Luxembourg et va y passer les années les plus fécondes de son existence.

Son oeuvre principale, "Du contrat social", analyse les principes fondateurs du droit politique. Pour Rousseau, seule une convention fondamentale peut légitimer l'autorité politique et permettre à la volonté générale du peuple d'exercer sa souveraineté. Il va plus loin que
Montesquieu et Voltaire dans la défense de la liberté et de l'égalité entre les hommes, en proposant un ordre naturel qui concilie la liberté individuelle et les exigences de la vie en société. Le "Contrat social" a inspiré la Déclaration des Droits de l'Homme et toute la philosophie de la Révolution. Son influence a été également importante sur la philosophie allemande (Kant, Fichte...)

Dans "L'Emile ou l'Education", Jean-Jacques Rousseau soutient que l'apprentissage doit se faire par l'expérience plutôt que par l'analyse. Il y professe également une religion naturelle, sans dogme, par opposition à la révélation surnaturelle, ce qui lui vaut d'être condamné en 1762 par le parlement de Paris. Il se réfugie alors en Suisse puis en Angleterre où il est hébergé par
David Hume avec lequel il se brouille rapidement. Il revient en France en 1769.

Critiqué par les philosophes et attaqué par Voltaire (qui se moque de sa théorie où la société dénature l'homme), Jean-Jacques Rousseau se sent persécuté. Il tente de se défendre et de s'expliquer dans "Les Lettres écrites de la montagne" et les "Confessions". Attisée par Voltaire, la population va même jusqu'à lapider sa maison et brûler ses livres. Les dernières années de sa vie se passent à Ermenonville dans la maladie et l'isolement. Il achève "Les rêveries d'un promeneur solitaire" dans la propriété d'Ermenonville du marquis de Girardin. C'est là qu'il meurt, le 2 juillet 1778. La Convention fit transporter ses restes au Panthéon en 1794.

 

Rousseau expose ses idées religieuses dans la Profession de foi du vicaire savoyard, incluse dans "l'Emile". Il considère que la matière ne peut se mouvoir par elle-même et pose la nécessité d'une volonté transcendante. Sans chercher à prouver ses idées, mais par le seul élan du coeur, il souscrit à la "religion naturelle" ou déisme, qui lui permet d'accéder à Dieu sans l'intermédiaire des textes sacrés ou du clergé. Le doute lui étant insupportable, sa foi en Dieu n'est pas issue de la raison comme celle des autres déistes de son siècle, mais vient de ce qu'il ressent, des sentiments intimes. Dans une vision qui se veut optimiste, il considère les malheurs des hommes comme nécessaires à l'harmonie universelle et se console par la croyance en l'immortalité. Bien que perçu comme un hérétique par les protestants et les catholiques, Rousseau se dit cependant chrétien, et disciple de Jésus, tout en se livrant au libre examen des dogmes.

 

 

Les Charmettes sa maison.

 

 

charmettesVallon boisé au sud de Chambéry, fief du marquis de Conzié ami de Rousseau (il y possède une maison et des terres), où se trouvent plusieurs petites exploitations rurales. Madame de Warens et Rousseau y habitent dès 1736 (peut-être 1735) dans la ferme Revil, puis dans la maison de Monsieur Noiret.

Cette maison devient dès la Révolution, à l'époque romantique et jusqu'à nos jours un lieu de pèlerinage : Georges Sand, Lamartine, Stendhal, de très nombreuses personnalités du monde des arts, des lettres et de la politique viennent rendre hommage à Rousseau. "Je ne savais pas si je trouverais là ce que je venais y chercher, et si la vue des choses ne trahirait pas l'idée que je m'en était faite" (George Sand).

Classée monument historique en 1905, la maison des Charmettes est ouverte au public toute l'année, elle reçoit des visiteurs du monde entier, le site naturel est protégé.

"Après avoir cherché, nous nous fixâmes aux Charmettes, une terre de Monsieur de Conzié à la porte de Chambéry, mais retirée et solitaire comme si l'on était à cent lieues. Entre deux coteaux assez élevés est un petit vallon au fond duquel coule une rigole entre des cailloux et des arbres. Le long de ce vallon à mi-côte sont quelques maisons éparses fort agréables pour quiconque aime un asile un peu sauvage et retiré".  (Les Confessions, livre V)

Les Charmettes sont avant tout une période de bonheur :


"Ici commence le court bonheur de ma vie ; ici viennent les paisibles mais rapides moments qui m'ont donné le droit de dire que j'ai vécu. Moments précieux et si regrettés, ah recommencez pour moi votre aimable cours ; coulez plus lentement dans mon souvenir s'il est possible, que vous ne fîtes réellement dans votre fugitive succession. Comment ferai-je pour prolonger à mon gré ce récit si touchant et si simple ; pour redire toujours les mêmes choses, et n'ennuyer pas plus mes lecteurs en les répétant que je ne m'ennuyais moi-même en les recommençant sans cesse ?
Encore si tout cela consistait en faits, en actions, en paroles, je pourrais le décrire et le rendre en quelque façon : mais comment dire ce qui n'était ni dit, ni fait, ni pensé même, mais goûté, mais senti, sans que je puisse énoncer d'autre objet de mon bonheur que ce sentiment même. Je me levais avec le soleil, et j'étais heureux ; je me promenais et j'étais heureux, je voyais Maman et j'étais heureux, je la quittais et j'étais heureux, je parcourais les bois, les coteaux, j'errais dans les vallons, je lisais, j'étais oisif, je travaillais au jardin, je cueillais les fruits, j'aidais au ménage, et le bonheur me suivait partout ; il n'était dans aucune chose assignable, il était tout en moi-même, il ne pouvait me quitter un seul instant".  (Confessions, livre VI).

 

La petite exploitation des Charmettes n'est pas riche : le bail de juillet 1738 comptabilise "deux bœufs et des vaches, dix brebis ou moutons, sept poules et un coq", "une charrue, une herse, et un berroton, le tout fort usé et presque hors service", les cultures citées sont le froment, le seigle, l'orge, les fèves, le blé noir. Madame de Warens sert aussi des "tartiffles" (pommes de terre) à ses domestiques, on cultive aussi aux Charmettes le "blé de Turquie" (maïs), introduits nouvellement en Savoie.

Rousseau élève des pigeons et des abeilles, il est souvent malade, mais comme tous les autodidactes, il a une incroyable soif de découvertes, il étudie la musique, la géométrie, l'histoire (on a conservé de lui une "Chronologie universelle" qui date de cette époque), la géographie, l'astronomie (il fait des observations à la lunette dans le jardin), la physique, la chimie (un accident lors d'une expérience le conduit à rédiger son testament). Avec l'argent de son héritage, il s'achète des livres, dans sa commande au libraire Barillot, on trouve des romans (Marivaux, l'abbé Prévost), mais aussi des ouvrages de mathématiques, le "Dictionnaire" de Bayle, il pioche abondamment dans la bibliothèque de son ami Conzié et dans celle des jésuites de Chambéry, il lit les écrits de Port-Royal et devient "demi-janséniste". C'est alors qu'il constitue son "magasin d'idées" et fait mûrir sa pensée :

"Je me dis: Commençons par me faire un magasin d'idées, vraies ou fausses, mais nettes, en attendant que ma tête en soit assez fournie pour pouvoir les comparer et choisir. Cette méthode n'est pas sans inconvénient, je le sais; mais elle m'a réussi dans l'objet de m'instruire. Au bout de quelques années à ne penser exactement que d'après autrui, sans réfléchir pour ainsi dire, et presque sans raisonner, je me suis trouvé un assez grand fonds d'acquis pour me suffire à moi-même et penser sans le secours d'autrui". (Confessions, livre VI).

Rousseau compose aux Charmettes ses premiers essais, il écrit des poèmes qu'il rassemblera sous le titre "La Muse allobroge ou les œuvres du petit poucet", et notamment "Le Verger de Madame de Warens", ainsi que "l'Epitre à Parisot". Il compose aussi des pièces de théâtre "Iphis et Narcisse", un opéra "La Découverte du nouveau monde". Il traite même de sujet scientifiques "Si le Monde que nous habitons est une sphère", publié dans le Mercure de France de septembre 1738, il prépare aussi son projet de notation musicale chiffrée, "méthode qu'il avait forgée aux Charmettes" d'après Conzié. Il part pour Paris son projet en poche pensant faire fortune en le présentant à l'Académie des sciences, hélas sans succès.

C'est cependant loin d'être une idylle sentimentale, dans ses lettres écrites de Montpellier, où il part de septembre 1737 à février 1738, Rousseau se plaint de ne pas recevoir de nouvelles de Madame de Warens et à son retour il trouve sa "place prise" par Wintzenried. A partir de 1739, il ne voit plus beaucoup Madame de Warens aux Charmettes, il lit, écrit, le plus souvent seul, après l'interruption de son séjour à Lyon d'avril 1740 à avril 1741, il revient aux Charmettes en mai 1741, il ne les quitte définitivement qu'en juillet 1742, lorsqu'il part pour Paris.

Episode capital, les Charmettes sont en quelque sorte l'apogée des "Confessions", au centre de l'ouvrage. Il est significatif que les dernières lignes que Rousseau a écrites avant de mourir en 1778 soient aussi dédiées à Madame de Warens et aux Charmettes dans la "Dixième promenade des Rêveries du promeneur solitaire" :

"Aidé de ses leçons et de son exemple, je sus donner à mon âme encore simple et neuve la forme qui lui convenait davantage et qu'elle a gardé toujours. Le goût de la solitude et de la contemplation naquit dans mon cœur avec les sentiments expansifs et tendres fait pour être son aliment. Le tumulte et le bruit les resserrent et les étouffent, le calme et la paix les raniment et les exaltent. J'avais besoin de me recueillir pour aimer. Une maison isolée au penchant d'un vallon fut notre asile, et c'est là que dans l'espace de quatre ou cinq ans j'ai joui d'un siècle de vie".

Période de formation et de bonheur, les Charmettes ont permis à Rousseau de devenir lui-même : "Durant ce petit nombre d'années, aimé d'une femme pleine de complaisance et de douceur, je fis ce que je voulais faire, je fus ce que je voulais être".

 

 

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11 mars 2008

Mark Twain - Hartford

 

Biographie de Mark Twain.

 

 

 

MarkTwain"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait".

 

Samuel Langhorne Clemens naît le 30 novembre 1835 à Florida, dans le Missouri. Il est le troisième des cinq enfants qu’auront ses parents, Jane Lampton, sa mère, originaire du Kentucky, et John Marshall Clemens, son père venu lui de Virginie. En 1839, la famille Clemens s’installe à Hannibal, où celui-ci, juriste de formation exerce les fonctions de juge. Toujours à l’affût du moindre profit, il se fait également commerçant, spéculant à l’occasion. Ces notables locaux, qui possèdent quelques esclaves, rêvent surtout à une hypothétique fortune. L’enfance du petit Samuel, qui dispose malgré tout d’une grande liberté, est heureuse. Plus tard, il s’inspirera d’ailleurs de ses souvenirs à d’Hannibal, une petite ville de mille habitants située sur la rive droite du Mississipi, pour créer l’univers de ses deux héros favoris.

En 1847 cependant, à la mort de John Clemens, les enfants doivent travailler afin de subvenir aux besoins de la famille. A l’âge de douze ans, Samuel est ainsi contraint de cesser ses études. Celles-ci lui permettent néanmoins de devenir apprenti typographe dans l’atelier de Joseph Ament, qui imprime à l’époque le Missouri Courier. En 1851, il s’emploie ensuite auprès de son frère aîné, Orion, qui vient de faire l’acquisition du Hannibal Western Union. C’est dans cette feuille locale que Samuel Clemens publie ses premiers textes dès l’année suivante. Bientôt, ces petits articles comiques paraissent également dans le Philadelphia’s Saturday Evening Post. L’adolescent quitte Hannibal en 1853. Il s’emploie alors comme imprimeur auprès de divers journaux à New York et à Philadelphie. De retour dans le Midwest l’année suivante, Samuel Clemens mène une existence itinérante le long du fleuve, s’installant quelques temps dans une ville du bord du Mississipi, avant de repartir peu après. Il se fixe néanmoins quelques temps dans l’Iowa, à Keokuk, toujours auprès d’Orion qui a fondé le Keokuk Journal.

En 1857, Samuel Clemens est à la Nouvelle Orléans. Il s’embarque sur un navire à vapeur qui doit remonter le fleuve et fait ainsi la rencontre d’Horace Bixby, le pilote du steamer. Le jeune homme se montre alors persuasif et parvient à décider celui-ci, moyennant la coquette somme de 500 $, de le prendre à bord en apprentissage. Cette période durera deux années, à la suite desquelles, Samuel Clemens obtient enfin son brevet de pilote. Il réalise ainsi un rêve d’enfant en voyageant à bord d’un bateau à aube sur le Mississipi. Avec la Guerre de Sécession cependant, la navigation sur le fleuve est bientôt suspendue, à partir du mois d’avril 1861. Samuel Clemens rejoint alors un groupe de volontaires de l'armée confédérée, qui se fait appelé les Marion Rangers. Après deux semaines de combat cependant, cette unité de cavalerie est dissoute.

L’été suivant, il suit encore son frère Orion au Nevada, qui vient d’être nommé par le Président Abraham Lincoln, secrétaire du gouverneur du Territoire. En sa compagnie, Samuel Clemens s'installe à Carson City, une ville envahit à l’époque par les chercheurs d’or. Il s’essaie quelques temps à la prospection, sans grand résultat, puis se fait négociant en bois. Au mois de septembre 1862 enfin, Clemens accepte la proposition du Viriginia City Territorial Entreprise, à qui il a déjà livré quelques textes par le passé. Le journal l’emploie pour 25 $ de la semaine, en tant que reporter. Après dix-sept mois de collaboration, Samuel Clemens part pour San Francisco où il passera les quatre années qui suivent au service des journaux locaux : le Golden Era, The Californian... Devenu grâce à sa plume alerte une des principales figures du journalisme dans la ville, The Sacramento Union l’envoie quatre mois en reportage à Hawaï (à l’époque, les Îles Sandwich).

De retour aux Etats-Unis, Samuel Clemens organise une lecture publique de ses souvenirs de voyage. Devant le succès de cette initiative, il se décide ensuite à effectuer une tournée de conférences en Californie ainsi que dans le Nevada. Le périple dure deux mois entier pendant lequel il crée son image publique, celle de l'humoriste de l'Ouest. A New York dès la fin de l’année 1866, Clemens devient ensuite le correspondant du San Francisco Alta Journal. L’année suivante, il publie son premier ouvrage, un recueil de contes intitulé "The Celebrated Jumping Frog of Calaveras County, and other sketches". Samuel Clemens prend alors le pseudonyme de Mark Twain, que lui a suggéré son expérience de pilote sur le Mississipi. Ce nom de plume est en fait une expression employée par les marins lorsqu'ils sondent le fleuve pour trouver un chenal au bateau. " Mark Twain ! " (deux longueurs), une mesure de profondeur qui signale au pilote du steamer que les eaux sont encore navigables. En tournée dans l’Iowa et le Missouri, Samuel Clemens est surpris par le succès de sa première œuvre auprès du public, son "misérable conte au fond des bois" comme il l’appellera bien souvent.



A Washington, la capitale fédérale, il est pendant quelques temps le secrétaire du sénateur William Stewart. De retour à New York, Clemens fait la rencontre d’Olivia Langdon, fille d'une famille de la côte Est enrichit dans l’exploitation de gisements de charbon. Il repart en 1868 pour un nouveau et toujours aussi lucratif voyage de conférences en Californie et dans le Nevada. Au mois de juillet 1869, Mark Twain publie "Innocents Abroad" (Le Voyage des Innocents), une œuvre qui raconte un de ses voyages en Europe et en Terre Sainte avec quelques compagnons. Il s’agit de son premier grand succès. En 1870, l’écrivain épouse enfin Olivia Langdon, avec laquelle il était lié par une promesse solennelle. La jeune femme, de dix ans sa cadette, est de santé très fragile. Elle sera toujours une lectrice, une critique et même une correctrice, très écoutée de son mari, qui lui dédiera notamment son "Tom Sawyer". Le couple s'installe d'abord à Buffalo, près de New York. Et Mark Twain prend à cette époque des parts dans le journal local, le Buffalo Express, pour lequel il écrit également. Puis en 1871, les Clemens se fixent à Hartford, dans le Connecticut. Après l’achat d’un terrain à Nook Farm, Twain fait construire son imposante et dispendieuse maison, dans laquelle ils s’installent enfin en 1874. Celle-ci, qu’il décrit lui-même comme étant "mi cathédrale, mi horloge suisse à coucou", requiert les service de sept à huit employés dans son entretien quotidien. Samuel Clemens et Olivia Langdon y résideront jusqu'en 1888. De leur union, viennent au monde quatre enfants au cours de ces années : un fils prématuré, Langdon, en 1870, qui vivra deux ans, et trois filles, Susan qui naît en 1872, Clara deux années plus tard, et enfin Jean en 1880.

En 1872, Mark Twain fait paraître "Roughing It" (A la dure), le récit de son existence dans le Nevada et en Californie. L’année suivante et en compagnie de son épouse, il effectue un voyage outre-Atlantique. En Angleterre, l’écrivain est ainsi présenté à Lewis Caroll et à Ivan Tourgueniev. A présent fixé à Hartford dans une vie sédentaire, il se consacre tout entier à la littérature. Après "The Gilded Age" (L’Age doré) en 1873, une satire de la première expansion industrielle, paraissent trois années plus tard "The Adventures of Tom Sawyer", une œuvre largement autobiographique qui trouve une suite avec "The Adventures of Huckleberry Finn" en 1885. Entre ces deux récits picaresques, dont Mark Twain ne sait s’il faut les attribuer à la lecture des enfants ou des adultes, il publie également "A Tramp Abroad" (Un vagabond à l'étranger) en 1880, "The Prince and the Pauper" (Le Prince et le Pauvre) deux années plus tard, qui demeure le livre préféré de sa femme et de ses filles. L’année suivante, est édité "Life on the Mississipi" et enfin, en 1889, "A Connecticut Yankee in King Arthur’s Court" (Un Yankee à la cour du roi Arthur), une récit historique sur le mode burlesque. Pendant ces années, Mark Twain poursuit sa carrière de conférencier à travers les États-Unis où cercles, clubs, et autres sociétés littéraires se disputent sa présence. Il voyage et réside aussi longuement en Europe. Les Clemens passent ainsi une année et demi en Angleterre à partir de 1878.

Peu satisfait cependant de la publication de ses derniers textes, l’écrivain fonde en 1884 sa propre maison d’édition. Charles L. Webster & Company fait notamment paraître en 1886 "les mémoires du général Ulysse Grant". Cependant, quelques années plus tard et après cette bonne opération commerciale, la société connaît des difficultés. De plus, Mark Twain est ruiné par un projet de machine typographique nouvelle, dans lequel il avait beaucoup investi. La famille Clemens quitte alors la maison de Hartford et la vie extravagante qu’elle y menait, et gagne l’Europe. Pendant quelques années, Mark Twain vit à différentes adresses en France, en Allemagne, en Suisse et en Italie.

L’écrivain multiplie également les publications, exploitant ainsi avec "Tom Sawyer Abroad "(Tom Sawyer à travers le monde) en 1894 une veine déjà florissante et qui ne s’est pas encore épuisée. Viennent ensuite "The Tragedy of Pudd'nhead Wilson" (Wilson Wilson Tête-de-mou) deux années plus tard, "The Comedy of those Extraordinary Twins" (Les Jumeaux extraordinaires) en 1895, "Personal Recollections of Joan of Arc" (Souvenirs personnels de Jeanne d'Arc) l’année suivante, Following the Equator ainsi que "A Journey around the World" (Le Tour du Monde d'un humoriste) en 1897… Le sujet de ce dernier récit vient à Mark Twain pendant une tournée de conférences qu’il effectue à travers le monde à partir de 1895. A présent en effet, l’écrivain américain est mondialement connu et apprécié.

En 1898 enfin, il parvient à liquider ses dettes. Cependant, à ces problèmes financiers se sont ajoutés des malheurs familiaux. En 1896, sa fille Susy décède d’une méningite. Et les médecins diagnostiquent bientôt à Jean des symptômes épileptiques. Cette dernière passera désormais la fin de sa vie le plus souvent dans des cliniques et des maisons de santé.



En 1900, Mark Twain s'installe à New York, au 14 West de la 10ème rue. Il réside également à Riverdale, en banlieue. Avec ses déboires passés, l’écrivain se préoccupe plus que jamais de la valeur financière de son travail d’écriture. En même temps cependant, il est tiraillé par de plus hautes ambitions, souhaitant ainsi laisser à la postérité des textes plus sérieux. Dans cet esprit, il publie ainsi, (entre autres !) "What is Man ?" (Qu'est-ce que l’Homme ?) en 1906 ou "Letters from the Earth" (Lettre de la Terre) en 1909. Twain s’implique également dans les controverses d’actualité. Il publie dans la presse new-yorkaise des articles contre les missionnaires et l'impérialisme made in U.S, attaquant ainsi la politique américaine en Chine et aux Philippines. C’est aussi le moment des honneurs officiels pour l’illustre écrivain, qui reçoit en 1902 un diplôme honoris causa de l'Université de Yale, avant que l’université du Missouri ne le distingue également l’année suivante. Et en 1907, c’est la prestigieuse institution anglaise d’Oxford qui prend la même initiative. En 1905, Mark Twain est invité à dîner à la Maison Blanche par le président Théodore Roosevelt. La même année, un énorme banquet est donné dans la salle du Delmonico’s à New York pour fêter son soixante-dixième anniversaire.

En 1902, les Clemens ont fait l’acquisition d’une nouvelle habitation à Tarrytown. Cependant l’état de santé d’Olivia se dégrade, ce qui l’oblige à de fréquents séjours de repos dans le Maine voisin. En 1903, le couple s’installe en Italie, dans une villa à Florence, espérant ainsi que le climat méditerranéen sera profitable à Livy. Invalide depuis huit ans, celle-ci décède au mois de juin 1904. Son mari regagne alors New York en compagnie de ses filles. Il loge bientôt au 21, de la 5ème Avenue. En 1906, l’écrivain commence une longue collaboration avec Albert Bigelow Paine, à qui il dicte les dizaines de pages d'une autobiographie. Quelques extraits de celle-ci paraissent dès l’année suivante. En 1908, Mark Twain se fixe dans le Connecticut, après avoir fait l’acquisition d’une villa, baptisée Stormfiel, près de Redding. Il crée dans la région l’Angelfish Club, une institution qui se destine à favoriser l’éducation des jeunes filles. Peu après le mariage de sa fille Clara, Jean décède au mois de décembre 1909, en se noyant dans sa baignoire lors d'une crise d'épilepsie. Peu après, l’écrivain effectue un séjour aux Bermudes, pour des raisons de santé.



Il sent à présent que sa fin est proche. Au printemps suivant, passe la comète de Halley dans le ciel des États-Unis alors que le dernier séjour de l’astre dans la Voie Lactée remonte à 1835, l’année de naissance de l’écrivain. Par le passé, celui-ci avait fait le vœu de l’apercevoir pendant son existence. Suivant ses prédictions, Mark Twain décède le 21 avril 1910, peu après son passage. Dans sa maison de Redding, l’écrivain laisse à la postérité une énorme quantité de manuscrits inédits. Deux jours plus tard, à New York, où il est enterré au cimetière de Woodlawn, une grande procession funéraire lui rend hommage. Ce n’est cependant que dans les années d’après-guerre que l’auteur de "Tom Sawyer" trouvera sa place dans la littérature américaine, grâce notamment aux commentaires élogieux qu’Ernest Hemingway fait alors de son œuvre. Et de nos jours, en souvenir de l’écrivain qui l’a fait connaître au monde entier, la ville d’Hannibal organise chaque année un concours de peinture de palissades...

 

 

 

Sa maison à Hartford.

 

 

 

ScreenHunter_04_MarHartford est la capitale du Connecticut. C'est après son mariage avec Olivia Langdon, que Mark Twain s'installe à Hartford en 1871. En 1873, ils font appel à un architecte new-yorkais Edward Tuckerman Potter pour réaliser leur maison. Mark Twain et sa famille y passeront leurs plus belles années : "Pour nous, notre maison avait un coeur, une âme et des yeux pour nous voir, elle nous approuvait, et avait une profonde sympathie pour nous, elle faisait parti de nous, et nous étions ses confidents, nous y avons vécu en paix sous sa bénédiction".

Ce remarquable manoir victorien de 19 pièces, a changé de propriétaires plusieurs fois depuis, le départ de Mark Twain et sa famille en 1891. En 1927, elle a été sauvée par les "amis de Hartford". Pour la célébration du centenaire de la maison, de nombreux travaux ont été entrepris, la restauration terminée en 1977 a été jugée exemplaire.

Longtemps citée pour sa fantaisie et son apparence particulière, la maison de Mark Twain est maintenant perçue comme inspirée, sophistiquée et pleine de modernité. L'architecte Potter a réussi un mélange entre les briques peintes (réminiscence des travaux de William Butterfield en Angleterre dans les années 1860) et les maisons traditionnelles d'Alsace en France.

La maison de Mark Twain est définie par la variété et l'imprévisibilité de ses éléments. Aucun des niveaux n'est semblable, les pignons, généralement symétriques, ne le sont pas, les ornements extérieurs sont différents, les cheminées se dressent haut vers le ciel, et les briques peintes renforcent ces différences.

Il en va de même pour l'intérieur, conçu par Louis Comfort Tiffany et ses associés, il est exotique et éclectique. L'on voyage beaucoup dans cette maison, l'Afrique du Nord, l'Extrême Orient, les Indes sont représentés.

Outre sa décoration, cette maison comportait de nombreux points de modernité, tel que le système de chauffage par gravité, des conduits de cheminée fendus afin de tenir compte des fenêtres, sept salles de bain et des toilettes munies de chasses d'eau. Mark Twain était particulièrement fier du téléphone, sa maison fut l'une des toutes premières maison individuelle à le posséder.

 

 

 

 

 

 

 

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13 mars 2008

Madame de Sévigné - Chateau des Rochers

 

Biographie de Madame de Sévigné.

 

 

 

"La vie est pleine de choses qui blessent le coeur".

 

 

sevigneNée dans les milieux aisés de la noblesse et de la finance le 5 février 1626, la jeune Marie de Rabutin Chantal est orpheline dès l'âge de sept ans. Elle est recueillie par sa famille maternelle et reçoit une éducation très poussée, essentiellement littéraire : elle apprend le latin, l'espagnol, et l'italien. Comme Madeleine de Scudéry, elle est avide de culture, mais n'en fera jamais étalage et saura rester simple.

Elle devient marquise de Sévigné en 1624. Mais son mari est volage, joueur, n'hésite pas à se battre. Il meurt dans un duel pour une autre femme en 1651, laissant à la charge de son épouse deux enfants à élever et des dettes à régler. Madame de Sévigné est belle, a de l'esprit, et est très appréciée à la Cour où elle est entrée sept ans plus tôt. C'est une jeune femme à la mode dont la compagnie est recherchée. Elle se constitue un cercle d'amis parmi lesquels figurent Madame de La Fayette, Fouquet, célèbre ministre, La Rochefoucauld, La Grande Demoiselle.

Madame de Sévigné se consacre de plus en plus à ses enfants et particulièrement à sa fille. En 1669, "la plus jolie fille de France" se marie. Les époux, la mère et son fils vivent dans un hôtel particulier loué en plein Paris. Mais, un an plus tard, Grignan, le beau fils de Madame de Sévigné, est nommé lieutenant général du roi en Provence. C'est une douloureuse séparation pour l'écrivain qui voit partir sa fille. Elle lui écrit donc régulièrement, plusieurs fois par semaines, tout en poursuivant parallèlement sa correspondance avec son cousin, le comte de Bussy. Elle visite couramment sa fille, et c'est en Provence qu'elle meurt le 17 avril 1696.

L'originalité de son œuvre repose sur deux points importants : tout d'abord, celle que nous considérons aujourd'hui comme la maîtresse de l'art épistolaire au XVIIe siècle, n'a jamais souhaité que ses lettres soient divulguées en dehors du cadre privé ou des salons (où elle était lue et très appréciée), elle est devenue en quelque sorte un "écrivain malgré elle". Le second point marquant de ces lettres, c'est qu'elles ne sont pas exclusivement destinées à des mondains, contrairement à la correspondance de Voiture ou Balzac. Bussy publia un recueil en 1697 dans lequel figuraient les "Lettres" de Madame de Sévigné, mais elles ne seront publiées séparément qu'en 1726.

 

 

Le château des Rochers sa demeure.

 

 

 

44086Le château des Rochers-Sévigné, ancienne résidence bretonne de Madame de Sévigné, est un manoir gothique du XVe siècle situé à proximité de Vitré en Ille-et-Vilaine.

Le petit château a été édifié sur une colline rocheuse – d'où il tire son nom – par les ancêtres d'Henri de Sévigné, aristocrate breton, qui épousa en 1644 Marie de Rabutin-Chantal, future Marquise de Sévigné. La demeure est bâtie selon un plan en L et possède deux tours. On y trouve également une chapelle octogonale, construite par la Marquise en 1671 pour l'abbé de Coulanges, nommé le "Bien-Bon", qui était son cousin, des écuries et des communs ajoutés au XVIIIe siècle.

Le jardin à la française a été créé en 1689 et restauré en 1982. L'ensemble est bordé d'un parc boisé dont les allées ont toutes été baptisées par la Marquise. Madame de Sévigné, qui possédait plusieurs domaines, séjourna longuement au château des Rochers après la mort de son mari. C'est dans cette demeure qu'elle écrivit nombre de ses fameuses lettres adressées à sa fille, Madame de Grignan.Un élément du jardin attire l'attention, c’est le mur en forme d’arc de cercle. Celui-ci possède une particularité. En effet, lorsqu’une personne se place sur une dalle et qu’elle se met à parler, la forme arrondie du mur provoque un écho. La comtesse s’en servait pour faire des lectures à sa fille.

Les visiteurs accèdent ensuite à une tour du château. Celle-ci date du XIVème siècle et fait partie des plus anciennes parties de l’édifice. Bien que cette tour ait plus de 6 siècles, son intérieur relève, lui, du XIXème siècle. Après avoir monté des escaliers, l'on arrive dans une salle dans laquelle sont entreposés des objets ayant appartenus à Madame de Sévigné. Là on peut admirer l’un de ses portraits en pied, ainsi qu’une peinture représentant son fils Charles. Sur une autre toile, figure la petite fille de la comtesse. C’est elle qui autorisa la publication des lettres écrites par sa grand-mère à sa mère. Dans une vitrine sont également exposés un nécessaire de toilette, un nécessaire d’écriture et un encrier.

La visite se poursuit par la chapelle du château. Celle-ci, de forme octogonale, fut construite au XVIIème. La première messe y fut célébrée en 1675. Son décor intérieur est, quant à lui, de style XIXème et le mobilier du XVIIIème.

Ensuite l'on passe dans la cour du château. Hélas, celui-ci a subi de nombreuses modifications, au fil des siècles, et il est aujourd’hui difficile d’imaginer la forme en "L" qu’il avait à l’origine. La propriété appartient encore aux lointains descendants des Sévigné.

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

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